Chapitre 17

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Assise dans le canapé de ses appartements, Hermione soupira devant son devoir d'astronomie. Elle avait délaissé les garçons, occupés à disputer une partie d'échecs, préférant le calme de son salon. Provisoire certes, mais c'était une bonne chose finalement.

Les cheveux vaguement ramassés au dessus de sa tête en un chignon informe, elle grignotait le bout de sa plume, à la recherche d'un éclair de génie. Sa capacité de concentration était réduite à néant depuis qu'elle était sortie de l'infirmerie, et elle ne savait pas si c'était dû à ce qui lui était arrivé en cours de botanique, ou les événements qui avaient eu lieu juste après. Elle secoua la tête et essaya de se remettre au travail. Sirius n'allait pas tarder à arriver, supposa-t-elle.

-Je ne peux pas ce soir, Ariane.

Ramassant les affaires éparses sur son bureau, Sirius ne leva même pas la tête vers sa fiancée. Cette dernière se pencha encore plus vers lui, les mains à plat sur son bureau, une moue boudeuse sur les lèvres.

- S'il te plait... Tu ne veux pas que nous revivions le moment intense d'hier soir ? J'aurais pourtant parié qu'il fut à ton goût...

Sirius repoussa vivement la main que la jeune femme avait aventuré sur la sienne alors qu'il attrapait les derniers parchemins qu'il devait noter, et finit par planter son regard dans le sien.

- Ecoute, j'ai du travail. Désolé.

Il s'apprêtait à quitter la salle de classe, lui tournant le dos, quand elle prit la parole.

- Du travail qui implique cette pimbêche ?

Sirius se figea sur place, à quelques mètres de la porte, la mâchoire serrée. Au prix d'un grand effort, il se retourna vers Ariane.

- De quoi parles-tu ?

Un grand sourire illumina le visage de sa fiancée, qui s'avança vers lui d'un pas très lent.

- Oh, tu sais très bien de quoi, enfin, de qui je parle présentement, mon tendre amour. Ou bien dois-je te rafraichir la mémoire ? Vu l'expression que tu abordes en ce moment, je ne pense pas devoir le faire cependant.

- Parle.

Sirius ne savait pas quoi dire d'autre. Il ne voulait pas se retrouver dans une position compromettant en parlant trop. Et puis, peut-être ne parlait-elle pas d'Hermione...

Ariane s'approcha encore un peu plus de lui, jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres de son visage.

- Je sais très bien ce qui se passe dans mon dos quand je fais cours, Sirius. Malheureusement pour toi, les murs de cette école ont des oreilles, et même des yeux. Alors, quand tu t'empresses au chevet d'une pauvre étudiante sans aucune saveur, cela se sait. Je le sais. Quand tu restes pendant plus d'une demie heure dans ses appartements, soit disant pour l'installer, je doute fort que vous ayez fait le tour pendant tout ce temps. Quand je ne vous vois plus pendant de longs moments lors de la soirée de Noël, je ne pense pas que ce soit un hasard. Tout ça Sirius, me fait penser qu'il n'y a quelque chose qui se passe entre vous.

Sirius ne broncha pas. Il réfléchissait à toute allure, essayant d'opter pour la bonne solution.

- Que veux-tu que je te dise, Ariane, à part que tu divagues complètement ?

- JE DIVAGUE ?

Elle recula, et se mit à rire compulsivement. Elle pensait à ce moment depuis la veille, quand il était venu la voir dans la nuit. L'odeur de l'autre, la rivale, virevoltait autour de lui comme une menace, une menace pour elle, une menace à son mariage futur. Elle avait pris sur elle, prenant le temps de se renseigner avec quelques Serpentards à la langue bien pendue qui ont décidé de lui donner quelques informations en échange de quelques points pour leur précieuse maison. Depuis quelques semaines, elle savait que quelque chose ne tournait pas rond, mais elle avait fini par penser que ce n'était qu'une psychose qu'elle se créait seule, que rien de tout ce qu'elle pensait n'était vrai.

S'aimer | SirmioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant