Clarke avait envie de se taper la tête contre le mur. Elle se détestait quand elle faisait ça : attendre le dernier moment pour faire les choses qui l'angoissent. C'est pour cette unique raison qu'elle n'avait toujours pas trouvé sa tenue pour le mariage : parce qu'elle n'avait aucune envie de s'y rendre. Peut-être aussi un peu parce qu'elle avait une sainte horreur du shopping... Quand elle en faisait, c'était armée d'une liste, comme pour aller au supermarché, et elle ne regardait que ce dont elle avait désespérément besoin.
Du coup, la jeune femme trainait les pieds en passant les portes automatiques du centre commercial de la banlieue de Seattle en essayant de se convaincre que sa meilleure amie ne lui ferait pas dépenser le PIB d'une petit pays en une demi-journée. Clarke avait de sérieux doutes sur ses chances de succès sur ce dernier point...
— Bon, commença Octavia d'un ton guilleret en prenant beaucoup trop plaisir à cette sortie au goût de sa meilleure amie. Le plus important c'est que tu sois à tomber pendant toute la semaine donc aujourd'hui tu fais chauffer la carte bleue sans modération. Et surtout, reprit-elle en plissant les yeux et en agitant dangereusement un doigt vers Clarke, tu ne discutes pas quand je te dis d'essayer quelque chose. Crois-moi, dans tous les cas tu perdras la bataille, et ça nous fera seulement perdre du temps...
Sans vraiment répondre à son amie Clarke hocha la tête distraitement, rêvant déjà du moment où elle pourrait s'échapper de cet enfer sur terre. Tapant dans ses mains comme une enfant, Octavia la ramena à la réalité et déclara que la chasse ouverte. Objectivement, Clarke se sentait effectivement comme un animal traqué par une meute de chien ou un chasseur fou.
Ce qu'il y avait de pire dans la méthode d'Octavia pour traquer la fringue parfaite c'était qu'elle faisait un premier tour de repérage en ne laissant aucune boutique de côté. Ensuite, et seulement ensuite, elle retournait dans chaque magasin pour essayer les meilleurs numéros et faire son choix définitif. Une procédure qui donnait de l'urticaire à Clarke et lui donnait envie de se jeter du haut des escalators.
— Si on récapitule il te faut au moins quatre tenues : une pour le dîner de répétition, une pour la soirée d'enterrement de vie de jeune fille et la dernière pour le jour J, sans oublier une tenue plus décontractée pour le brunch.
Rien qu'en entendant le programme de ce marathon de l'horreur, Clarke eut la nette impression qu'elle n'allait pas survivre à autant de temps passé en famille. Elle couina pour approuver les dires de son amie et, en l'entendant, son amie se retourna brusquement vers elle au moment même où la blonde craquait.
— Clarke, souffla-t-elle en lui frottant le dos. Il ne faut pas te mettre dans des états pareils pour ces cinglés... Et puis tu sais on sera là nous pour te soutenir Lincoln et moi.
Incapable de se retenir plus longtemps, Clarke laissa échapper un long sanglot, comme le hoquet d'un enfant qui est lui-même surpris par la virulence de son chagrin et qui manque d'air.
— Je sais que je suis stupide de pleurer pour si peu, j'ai l'impression d'avoir cinq ans et demi mais je panique complètement à l'idée de les voir. Je sais ce qu'ils vont dire et comment je vais me sentir face à eux. Ils font ressortir toutes mes angoisses et je te jure O. je ne tiendrais pas aussi longtemps avec eux, je vais craquer c'est sûr. Reprenant son souffle, elle conclut : ça va être un massacre, un carnage, une véritable boucherie.
— Il faut que tu prennes du recul sur tout ça : ils ne te connaissent pas. Ils ont une image complètement biaisée de toi, et leur avis ne compte pas ou plutôt ne compte plus. Ils ont perdu ce droit quand ils ont cessé d'être bienveillant avec toi...
Les paroles d'Octavia firent un bien fou à la blonde et lui remontèrent le moral. Elle avait raison, ils ne comptaient plus, et ce séjour lui rachèterait de précieuses années de tranquillité. Son amie continua :
— Tu vas voir, Bellamy va assurer, et tu auras enfin la paix ! S'exclama-t-elle en tirant son amie vers le premier magasin.
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The Guest
FanfictionComment un si petit objet pouvait retourner son monde et la mettre dans tous ses états ? Le carton d'invitation posé sur la table devant elle la narguait de sa jolie encre dorée. "Mademoiselle Clarke Griffin et son invité sont cordialement invités...