héra

40 5 2
                                    

Les morts ne reviennent pas, Héra.

Tu sais pourquoi ?

Parce que s'ils revenaient, les vivants n'en sauraient plus vivre.

Si les morts racontaient aux vivants la douleur de la mort, les vivants n'en dormiraient plus le soir.

Si les morts revenaient, les vivants ne seraient plus vivants.

Mais moi, même les soirs d'hiver je t'entends, Héra. 

Je t'entends me réconforter.

Ta voix résonne dans ma tête et je t'entends me hurler que la mort ne vaut rien face à la vie. Que je dois garder espoir. Qu'il faut pas que je perde espoir parce que tu m'as promis.

Tu m'as promis que je serai heureuse. Que je vivrai une belle histoire.

Mais j'arrive pas à te croire.

J'arrive pas à te faire confiance.

Parce qu'après tout, t'es bien morte, toi.

Suicidée.

T'as bien fait ce que tu voulais.

Nous on en assume toujours les conséquences.

Héra, les morts ne reviennent pas.

Mais est-ce que tu me crois quand je te dis que toi, tu m'as l'air de revenir.

Héra, j'ai peur.

J'ai peur de m'attacher à toi. 

J'ai peur de m'accrocher à toi. 

Parce que t'existes pas, en réalité.

Je t'aime, mais t'existes pas.

T'es mon essence, mes idées noires, ma compassion, ma réalité, mes rêves, mon coeur, mon âme. 

T'es mon tout Héra, mais tu n'existes pas.

Et  j'aurai beau le vouloir, tu ne seras jamais réelle. 

Alors j'ai peur. 

Peur de m'accrocher à une illusion, un rêve, une morte.

Héra, t'es une partie de moi et tu sais à quel point je t'aime mais je crains que tu ne me voles ma raison.

Que tu ne me voles la seule chose qui m'appartient encore.

Fleur brisée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant