- Qu'est-ce-qu'il y a, vous avez l'air bien triste aujourd'hui ?
Ah oui monsieur ? C'est seulement aujourd'hui que vous le voyez ?
Vous savez, je suis constamment en train de hurler. Il serait temps que vous m'entendiez réellement.Monsieur, vous savez j'ai beaucoup pensé à, vous savez, abandonner. Dans le jargon ils appellent ça se suicider.
Mais vous savez quoi, la vie ce n'est pas juste un mot, c'est des sentiments qui enflent en nous,
Enflent,
Enflent,
Puis un jour explosent.J'ai explosé, monsieur.
Mon âme a volé en éclat.
Ses morceaux se sont éparpillés sur cette Terre salie.
J'ai explosé.
Et c'est alors que j'ai pensé à exploser la vie à son tour.
Mais la vie, elle est attachante.
On a beau la haïr, lui en vouloir, la traiter de tous les noms, la maudire, on sait qu'elle a une valeur importante.
Alors j'ai fixé la fenêtre, longtemps.
Mais je n'ai pas pu exploser la vie.
Elle m'a maintenue près d'elle, elle m'a retenue et elle m'a attirée à elle.
Je me suis laissée faire.
Je n'ai pas pu partir, monsieur.
Et j'ignore si c'est mieux.
Parce que monsieur, je me sens vide là-dedans. Je me sens tellement vide, si vous saviez.Sauf que cette putain de vie m'a enfermée dans une boucle dont je n'arrive pas à sortir. Elle refuse de céder. Et j'aime qu'elle s'acharne sur moi.
Je peux pas me défendre, je peux pas la tuer, monsieur.
Au fond ce n'est pas LA VIE qui me rend malade. Elle n'a rien fait.
C'est nous qui la traitons de coupable.
C'est nous les coupables.Parce que, monsieur, la vie c'est nos choix, nos sentiments, nos agissements, nos pas, c'est nous, la vie.
C'est ce qu'il y a autour de nous, la vie.Alors en quoi elle serait coupable, et nous non ?
En rien.Et c'est ça qui me tue.
Je n'ai personne à blâmer, monsieur.
Personne a pointer du doigt, personne à qui reprocher toutes mes merdes.
Tout ça, tous ces malheurs, c'est de ma faute.
C'est à cause de mes choix, de mes actes, de ce que je ressens que je me trouve là, devant vous.Et cela me rend malade, m'sieur.
Vous savez, monsieur, j'aurai aimé vous dire tout cela, vous racontez tout cela.
J'aurai aimé.La vie c'pas facile, faut s'y faire, vous auriez dit.
Et je vous aurai souris piteusement.
Puis j'serai partie.J'aurai sûrement pleurer.
Ensuite, j'aurai dessiner un faux sourire sur mes lèvres et aurai continuer de me coltiner et supporter cette vie.
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Fleur brisée.
PoetryLes fleurs ont fané. Les cœurs ont finis brisés. Moi, pendant ce temps j'ai murmuré, sanglotante "La Fleur est Brisée". Parce que mon cœur est une fleur que tu as cessé d'arroser. Que tu as piétiné. Que tu as déchiré. Brisée. Mais j'ai l'espoir que...