Y'a une phrase écrite sur ma main.
Une phrase qui résume tout en un rien, fréro.
Une phrase qui me retourne le cerveau.
Et à chaque fois que je lis cette phrase, j'ai envie de pleurer.
Sérieux, je blague pas fréro.
Sérieux, y'a tout un tas de choses inexplicables dans la vie.
Et cette phrase et ce qui m'est arrivé ensuite en font partis.
Cette phrase c'est : "I'll kill myself to be with you".
Et je sais aujourd'hui plus que jamais à quel point elle est vraie.
Je pourrai crever pour te rejoindre. Non, je vais devoir crever pour te rejoindre parce que y'a pas d'autre moyen.
Je suis obligée de me tuer pour pouvoir te voir, ne serait-ce que ton ombre.
J'ai pas le choix, fréro.
Et ça explique pourquoi hier, j'ai passé de longues minutes, dans la cuisine à observer un couteau de cuisine assez tranchant pour te couper les veines.
Je l'ai fixé et observé de toutes les coutures en pensant encore et encore :
"Je le fais ? Ou pas ? Je me tue ? Ou pas ? Je le rejoins ? Ou pas ?"
J'ai ressassé ces questions pendant de longues minutes et la réponse me paraîssait logique : si je voulais te voir, fallait que je m'en aille, fréro.
Parce que ce manque grandissait. Il enflait.
Chaque matin je voyais ta photo et ça me détruisait le coeur. Chaque matin, je lisais ta date de mort accrochée à mon mur et je crevais de l'intérieur. Ton absence était tellement douloureuse qu'elle m'en lâchait des cris, la nuit. Elle était tellement désespérante que j'en pleurais dans des cours qui n'avaient rien à voir avec un fréro.
C'était insupportable, fréro.
Et ça l'est encore.
Mais je n'ai pas pris ce couteau. Je ne l'ai pas plongé dans mes poignets.
Je me suis contentée de quitter la cuisine avec un haut-le-coeur en réalisant que si je venais à partir ainsi, je laisserai la même fissure, le même manque dans l'âme de quelqu'un comme ceux que tu as laissé derrière toi.
Et je savais mieux que personne que c'était la pire des sensations.Alors, comme d'habitude, je me suis allongée et j'ai pleuré.
Parce que, bordel, y'a des trucs que tu peux contrôler ou oublier ou ignorer.
Mais ce manque là, cette impuissance et ce désespoir c'était trop. Trop indomptable. Trop dur à supporter. Trop fort.
J'ai craqué.
C'était plus fort que moi.
J'avais été trop forte trop longtemps. J'avais supporté la douleur. J'avais encaissé des masses de choses. Mais ça devenait trop.
Depuis 2 ans.
2 ans que je supportais tout ça. Deux ans que je me retenais de tout foutre en l'air.
Deux ans que je m'empêchais de me passer une lame sur le poignet.
Deux putains d'années.
Et quinze ans sans toi.Y'a des trucs qu'on peut encaisser ou subir ou absorber.
Et y'a d'autres qui cassent ou qui tuent ou qui t'explosent.
Ton manque faisait parti des trucs dévastateurs, fréro.
Ça m'a tué.
Et j'ai en même temps réalisé que j'avais jamais autant aimé quelqu'un au point de le pleurer en cours.
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Fleur brisée.
PoetryLes fleurs ont fané. Les cœurs ont finis brisés. Moi, pendant ce temps j'ai murmuré, sanglotante "La Fleur est Brisée". Parce que mon cœur est une fleur que tu as cessé d'arroser. Que tu as piétiné. Que tu as déchiré. Brisée. Mais j'ai l'espoir que...