Chapitre quarante-huit

1.1K 140 31
                                    


LUCAS

≈ ≈ ≈ ≈

— Milo... Qu'est-ce qui se passe ?

Je me tourne vers la lampe pour l'allumer afin de voir ce qu'il lui arrive. Il hurle. Il se débat. Il essaye de retirer avec ses pieds et ses poings les draps dans lesquels il s'est enroulé à force de s'agiter comme un forcené. 

J'essaye tant bien que mal de l'aider, mais...

— Non, ne me touche pas ! s'époumone-t-il.

— Milo réveille-toi, tu fais un cauchemar.

— Dégage Lucas. Espèce de salaud !

— Milo, que t'arrive-t-il ?

— Va retrouver cette espèce de garce !

— Mais de qui tu parles ?

— C'est ça fou toi de ma gueule !

— Milo, je ne comprends rien.

— Et Mélodie, ça te dit quelque chose ?

— Ben c'est notre voisine, pourquoi ?

— Une voisine a qui tu roules des pelles devant moi. Une voisine qui se laisse bouffer les seins par toi. Une voisine qui veut que tu la baises, hurle-t-il.

— Arrête mon ange. Tu délires ! Je ne ferais jamais ça, tu le sais.

J'essaye de m'approcher de lui pour le calmer. Il est perdu entre la réalité et son cauchemar. Mais dès que je m'avance vers lui, il se dérobe, recule en moins de deux en s'aidant de ses talons et de ses mains et se colle contre le mur en repliant ses jambes contre son torse, comme à chaque fois qu'il va mal.

— Ne m'approche pas. Tu es comme tous les autres. Tu te sers de moi pour tes fantasmes.

— Mon ange, regarde-moi, tenté-je le plus doucement possible.

— Non, tu me dégoûtes... Comment tu as pu croire que je te dirais oui ?

— Mais oui à quoi ?

— Ton plan cul à trois ! éructe-t-il.

— Mais je ne t'ai jamais rien demandé de tel, mon ange.

Il est totalement perdu, déboussolé et moi aussi. Sa tête en étau dans ses mains... Il se balance. Je voudrais comprendre ce qu'il lui arrive pour pouvoir l'aider mais je ne sais plus quoi faire et le voir ainsi me brise le cœur.

— Ne me touche pas, pleure-t-il. Je ne veux plus faire ça... Non. Ne m'oblige pas. Je ne suis plus ta marionnette ! Tu m'entends ? Plus jamais !

Ses sanglots me désespèrent, sa détresse est tellement réelle pour lui, que je ne sais même pas comment faire pour qu'il me revienne. Pour qu'il se calme. Pour qu'il n'ait plus peur.

— Milo, mon ange... Écoute-moi ?

— Je ne veux plus de toi. Va retrouver ta pétasse. Vous faites un beau couple et elle au moins elle pourra te faire un gosse, m'avoue-t-il en me balançant sa détresse à la figure.

— Tu vas trop loin Milo. Arrête ça tout de suite ! Tu es en train de perdre les pédales...

— Ah. Ah. Ah... Trop bien le jeu de mots. Tu es content de toi, j'espère. En attendant, moi j'ai toujours assumé que j'étais gay. On ne peut pas en dire autant de toi !

— Milo, j'ai été maladroit avec ce terme, excuse-moi.

— C'est ça excuse-toi. Et tu vas faire quoi après ? Me dire que j'ai tout inventé ? Que tout ça c'est dans ma tête ? Tu veux pas venir me sucer Marcus ? C'est bien ce que tu me disais et ce que tu me faisais après m'avoir humilié en acceptant tes pratiques de détraqué, tes plans à plusieurs. Hein... Tu veux que je t'excuse ? Va te faire foutre Marcus, hurle-t-il avec une fureur et une telle haine dans le regard, qu'il finit par me cracher au visage.

A Pile ou Face - MILO | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant