A Pile ou Face - MILO | Terminée

Chapitre cinquante-neuf

MILO

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En cette fin d'après-midi, nous voici à l'arrière de cette voiture banalisée, accompagné des deux policiers qui nous conduisent à la maison des pins pour que l'on s'y retrouve tous en sécurité.

Nous allons y rejoindre ma mère, mais aussi, Claire et Lewis vu qu'ils y passent leur séjour en amoureux.

Pas de chance pour eux, ça va plutôt ressembler à une réunion de famille sous surveillance policière, qu'à un tête à tête romantique comme Lewis l'avait envisagé.

Nous ne devons pas perdre de vue, que si nous sommes entourés d'agents de police, c'est pour notre sécurité étant donné que le voyou qui a enlevé ma mère est toujours en liberté.

Il s'est volatilisé dans la nature.

Une information qui ne me rassure pas et s'il nous devançait ?

Je compose le numéro de Claire pour la prévenir de notre arrivée, mais la policière m'en dissuade.

— Désolé, mais vous ne pouvez pas lui téléphoner. On ne sait jamais, le kidnappeur aurait pu mettre son téléphone sur écoute.

— Mince, je n'y avais pas pensé. Mais ont-ils au moins été prévenus ?

— Ne vous inquiétez pas Monsieur Matal tout est sous contrôle.

Le policier a l'air sûr de lui et je suis bien obligé de lui faire confiance. Cependant, Lucas leur signale une évidence en montrant son téléphone.

— Dans ce cas, nous devrions aussi éteindre les nôtres ?

— Nous ne sommes plus qu'à trente minutes d'arriver à destination. Vous avez raison, on est jamais trop prudent.

Le silence reprend sa place dans l'habitacle laissant le champ libre à mes réflexions.

Je n'en reviens pas de tout ce que nous avons vécu et subit aujourd'hui. Entre les révélations du secret, l'arrestation dans notre appartement, l'enlèvement de ma mère et maintenant, le fait que nous devions tous se planquer dans la même maison.

Je pousse un profond soupir et le passage forcé de l'air dans ma trachée me tire une grimace. J'attends que la gêne s'estompe avant de poser ma tête dans le creux de l'épaule protectrice de Lucas. Il ne se fait pas prier pour m'enlacer de son bras, et pour m'attirer un peu plus contre lui. Moment d'accalmie et de réconfort que nous apprécions à sa juste valeur.

Heureusement, que ces brutes sans cerveau ne leur ont pas fait de mal. Je n'aurais jamais imaginé, qu'une fausse interview puisse être aussi dangereuse pour ma mère et pour Lucas.

Ma mère...

Je vais la revoir plus rapidement que je ne l'espérais, même si les circonstances vont être spéciales. Mais ce n'est pas grave. Rien ne pourra me retirer ce bonheur que je ressens au fond de mon cœur. Je vais pouvoir lui parler, la prendre dans mes bras, m'emplir de son amour, la couvrir de baisers, et puis lui présenter officiellement Lucas. Je sais déjà qu'ils s'entendront bien, vu le bon moment qu'ils ont passé ensemble pour l'interview.

Ce moment tendre nous apaise tandis que mes mains s'entrelacent à celles de Lucas, nous permettant de décompresser et de faire le vide. Sa tête repose sur le sommet de mon crâne, je me sens bien, protégé dans ses bras rassurants. Lucas me donne la force et l'envie d'avancer.

Je vais vraiment avoir besoin de son soutien, de sa tendresse et de son amour après tout ce que j'ai appris aujourd'hui. Lucas resserre son étreinte en ressentant sans doute la crispation de mon corps à cette simple pensée. Sa voix rassurante me disant :