Chapitre dix-sept

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LUCAS

Nous sommes samedi et cela fait deux jours que nous avons eu cette grande discussion qui a duré toute la soirée et une partie de la nuit. Je crois que nous n'avions jamais autant parlé tous les deux. Je n'ai pas rejoint Tom et Milo n'est pas allé chez sa psy, c'est la première fois qu'il ratait un rendez-vous de sa vie. Mais c'était nécessaire, car au-delà de mon amour pour lui, c'est notre amitié qui était en jeu et ça, je crois que je ne l'aurais pas supporté. Je ne dis pas que perdre son amour serait facile, mais perdre son meilleur ami, enfin pour moi, c'est pire que tout. Je me rends compte que Milo est tout pour moi. C'est mon meilleur ami, mon amour, et mon emmerdeur préféré. Et ce, depuis que je l'ai rencontré à la fac dormant sur un banc.

*******

Quatre ans plus tôt

Il était dans un sale état. Il avait beaucoup bu. Fumé aussi. Il était transi de froid couché sur un sac de voyage. Dès le premier regard, j'ai su qu'il ferait partie de ma vie. Je l'ai ramené à la maison, et après une bonne douche chaude, je lui ai proposé de dormir dans la chambre d'amis pour la nuit et il n'en est parti que le jour où il a emménagé avec Marcus.

Nous sommes restés en colocation plus de quatre ans après m'avoir raconté que le jour où je l'ai découvert sur le banc, était le jour où ses parents l'avaient renié parce qu'il était gay. Ils lui avaient coupé les vivres et foutu dehors de son appartement. Je n'ose imaginer ce qui aurait pu lui arriver si je ne l'avais pas ramené chez moi ce jour-là.

Il était gay et il l'assumait. Il avait toujours aimé les garçons et ne se posait pas plus de questions que ça. Pour lui, c'était naturel. Alors que pour moi, c'était beaucoup plus compliqué et même à vingt-deux ans, je ne savais pas ce que j'étais. Alors je préférais dire que j'étais bisexuel. Ça facilitait les choses et on me posait moins de questions. Car je n'arrivais pas à savoir si j'aimais plus les femmes ou les hommes. En fait, c'était plus une question de personne. Je craquais sur la personne et peu importe si c'était une femme ou un homme.

Jusqu'à ce que je rencontre Milo et l'amour. Car oui, là je l'ai su tout de suite. Je l'ai aimé tout de suite. Ce n'était pas qu'une affaire de personne, de feeling, de nana ou de mec. C'était LUI.

Par contre pour Milo, j'étais le mec qui l'avait sorti de la merde. J'étais son ami et au fil du temps son meilleur ami. Mais pour lui, je n'étais rien d'autre. On sortait tous les soirs en boîte ou en soirée avec toujours le même groupe dont Brice. Nous avions chacun nos terrains de chasse, comme on les appelait. Et ça fonctionnait bien, puisque nous ne partions jamais seul et en plus, aucun de nous trois n'avait chassé sur le terrain de l'autre.

Et puis il y a eu cette soirée à l'appart où il n'y avait que la bande. On avait mangé des pizzas devant un match de foot et pour une fois, tout le monde était rentré assez tôt. Faut dire qu'on était en période d'examen et on essayait de moins faire la bringue.

Une fois que tout fût rangé dans l'appart, j'ai dit bonsoir à Milo avant de me rendre dans ma chambre et lui, de partir dans la sienne. Je venais de préparer mes affaires pour le lendemain et j'étais prêt pour aller me coucher. C'est-à-dire, nu. Je ne supportais pas de dormir autrement.

— Tu as un corps magnifique.

Je me retournais et vis Milo, appuyé contre le montant de la porte en train de me détailler.

— Ce que tu vois te plaît, apparemment, vu le barreau que tu te tapes ?

— Tu te rends compte de l'effet que tu as sur moi !

— Je le sais, Milo.

— Alors pourquoi tu ne veux pas que je te touche ?

— Parce que toi, tu veux juste tirer un coup.

A Pile ou Face - MILO | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant