Chapitre 10

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La porte était grande ouverte. Nous nous approchâmes tels des prédateurs vers les trois garçons, nerveuses et veillant à ne pas éveiller leurs soupçons. Les matériaux n'étaient pas très lourds mais plutôt encombrants. J'avais la sensation de retomber en enfance quand j'embêtais ma petite sœur puis plus tard mes petits frères. Je poussai alors un grand cri après approbation d'Helena. Surpris, les garçons s'apprêtaient à se retourner lorsque Helena les poussa vivement avec notre aide dans la pièce sombre. Ils cédèrent sous notre force et tombèrent à la ramasse. Nous nous empressâmes de refermer la porte et de la bloquer avec nos matériaux qui se révélaient être des tabourets en bois. Nous nous assîmes sur ces tabourets alors que de l'autre côté de la porte, nous parvenaient les cris des garçons. Nous étions hilares et papotâmes comme si de rien n'était, feignant de les ignorer. Ils tambourinèrent de nombreuses fois contre la porte et nous sommèrent de les libérer.

« Ouvrez si vous ne voulez pas que je l'enfonce !

-Tu peux toujours rêver Augustin, nargua Valentina. J'espère que tu t'es bien ravitaillé dans mon frigo car tu vas y rester pendant encore de longues heures.

-Giovanotti, ce n'est pas drôle, tu vas me le payer. Maintenant ouvre cette putain de porte !

-Et qu'est-ce qu'on y gagnerai à le faire ? Se moqua Helena.

-Oh, je ne sais pas, faire le dialogue en Anglais peut-être ? Répliqua Octave. Ce n'est pas comme si c'était pour cette raison que nous sommes venus.

-Cela pourra toujours attendre mais si vous voulez désespérément obtenir une bonne note dans votre vie de lycéen attardé, vous n'avez qu'à nous accorder une petite faveur.

-Du chantage, vraiment ? Vous vous êtes crus en primaire ? Questionna froidement Yuriy.

-Tout ce que nous souhaitons de votre part est que vous, ainsi que tous vos potes, vous vous excusiez auprès de Raoul. Annonçai-je.

-Quoi ? Ha ha ha ! Et pourquoi, qu'est-ce qu'on a fait de mal ?

-Tu sais très bien de quoi parle Drisana. Ne commence pas à jouer à l'imbécile, Augustin.

-Oh tu veux dire ça ? C'était juste un jeu, vous dramatisez toujours tout, vous les meufs. Il a l'habitude, ça le fait rire. C'est un délire entre nous. Et puis, il l'avait mérité. Il se croit au-dessus de tout le monde à étaler sa culture.

-Bon les filles, je vais aller chercher la mort aux rats. Déclara Valentina.

-Inutile d'en arriver à ces extrêmes. Augustin est un idiot, ce n'est pas nouveau. Je n'étais pas impliqué à ce moment-là mais je peux leur demander de s'excuser. Par la même occasion, j'en profite pour m'excuser. Qu'en pensez-vous ? Proposa calmement Octave.

-De mon côté, je raisonnerai Laurent, je suis l'un des seuls qu'il écoute. Informa Yuriy.

-Vous avez intérêt à le faire sinon je ne pense pas que cela vous plaira quand tout le lycée sera au courant de l'incident qu'il vous est arrivé. Quant à toi mon cher Augustin, nous te laissons une dernière chance pour rectifier ce que tu as dit. Menaça Helena.

-...Euh...»

Il se tut pendant un long moment, il louvoyait. Son silence montrait l'aversion qu'il ressentait pour Raoul. Il concéda finalement à notre revendication. Nous débloquâmes la porte et les garçons furent enfin libérés. Ils étaient quelque peu remontés, le fait d'avoir été piégés par des filles les avait sûrement blesser dans leur égo. Augustin était vexé et ronchon, Yuriy était encore plus intimidant et fermé que d'habitude et Octave était comme lorsqu'il était venu : calme et stoïque. Helena s'amusait beaucoup de leur capitulation, elle était de très bonne humeur. Elle nous intima de la suivre dans la salle de séjour afin de commencer notre dialogue. Nous nous installâmes sur le canapé et Octave sortit de son sac le matériel nécessaire pour filmer. Nous nous concertâmes longuement ; au plus grand regret d'Helena, nous n'avons pas retenu son idée...particulière. Mais la trame policière fut tout de même gardée.  Les rôles furent attribués et Octave dirigea la réalisation car il était le plus renseigné du groupe. 

La dame de CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant