19.

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Le capot explosé,

Les airbags déclenchés,

La voiture dans le fossé,

Et tout ceci dans l'obscurité.


Une heure plus tôt.


Cette journée était un désastre. C'était un nouveau coup, comme pour me rappeler la dure vérité. Et ça m'a fait mal. Encore plus que la première fois. Mes yeux n'ont pas cessés de verser des larmes et mon esprit s'est éteint et ne semble plus vouloir fonctionner à présent. Ou alors, je crois qu'inconsciemment, c'est moi qui refuse de le faire fonctionner de nouveau. Je ne sais pas, je ne sais plus.

Discuter, pendant une journée entière, d'un enterrement, n'est pas ce que j'avais imaginé dans ma vie. Nous avons tout organisé et nous avons fixé une date; l'enterrement se déroulera dans deux jours. Je ne suis vraiment pas prête à affronter ça. Pas du tout.

Dans la matinée, je suis allée voir James et nous avons parlé d'Harry. Pas longtemps, certes, mais quand même. Nous nous étions dit la plupart des choses au téléphone mais c'est toujours mieux de vive-voix. James ne semblait pas vraiment inquiet à propos d'Harry. Il le connait tellement bien, c'est son fils après tout, et il m'a dit plusieurs fois qu'Harry avait fait la bonne décision. Je n'en suis pas convaincue, mais je laisse une chance aux jours qui arrivent. Qui sait, peut-être que James a véritablement raison?

Mais en attendant, j'ai, en quelque sorte, fini par céder. J'ai finalement accepté ce que je me refusais depuis des semaines et des mois. Et, étrangement, je ne ressens aucun sentiment de culpabilité. À quoi est-ce que cela servirait? Ce qui est fait, est fait. Il n'y a pas de retour en arrière.

C'est pourquoi ce soir, après tant de jours et de semaines de retenue, je décide de tout oublier.

« Un autre. » ordonnais-je en lui tendant de l'argent. Il grimace, hésitant.

« Écoutez, je ne pense pas qu– »

« Je t'ai demandé un verre, pas ton avis. » grognais-je en fronçant les sourcils. Il hoche la tête et finit par attraper l'argent pour remplir un verre.

J'ai conscience de ce que je fais. Enfin, je crois. Je n'ai pas envie de penser négativement dans le sens où ce que je fais aura des répercussions négatives sur les personnes autour de moi. Tout ira bien. Ils ne sauront rien de tout ceci. Pas même Harry.

J'ai simplement envie, et besoin, de tout oublier, même si ce n'est que pendant quelques heures. J'en ai besoin, et personne ne m'en empêchera. Personne.

Pour revenir aux faits, je ne sais absolument pas combien d'alcool j'ai pu boire en quelques minutes. Assise au bar, je sens certains regards sur moi quand, à peine ai-je terminé un verre, j'en demande un autre. Mais je n'en ai rien à faire. Ces personnes n'ont pas à se mêler de ce qu'il ne les regardent pas.

Allez-vous faire foutre,
je bois si j'en ai envie.

« Et bien, tu l'as enfilé très vite ton cinquième verre. » me murmure soudainement une voix suave près de mon oreille.

Durant de longues secondes, mon corps s'est tendu, pensant à une personne en particulier, m'ayant reconnue ici. Mais, étant donné que je suis loin de la maison, il y a très peu de chance que ce soit lui. C'est pourquoi je me décale légèrement sur le côté pour pouvoir voir ce visage qui m'est inconnu.

J'essaie de le détailler un peu plus mais ma vision, déjà trouble, tourne, me faisant plisser les yeux.

« Veux-tu que je t'en offre un sixième? » sourit-il en lâchant un rire. Il s'assoit sur le tabouret à côté de moi et semble rapprocher lentement son corps près du mien.

thank you - hs. (II)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant