thank you - hs. (II)

25.

La porte de la chambre 302 s'ouvre, me réveillant automatiquement. Je me redresse avant de me frotter les yeux. Will en sort, un grand sourire scotché aux lèvres. Ça me fait plaisir de le voir comme ceci. Tout comme moi, il doit être extrêmement soulagé. Tout est — d'une certaine façon — rentré dans l'ordre. Cette journée aurait pu être un enfer. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il aurait fait si Rose avait... et bien, si elle n'était plus là.

« Comment va-t-elle? » lui demandais-je en souriant, le sien étant contagieux.

Mais soudain, c'est comme s'il sortait de ses pensées pour revenir à la réalité. Ses sourcils se froncent quand son regard rencontre le mien. Je continue de sourire, ne sachant pas comment interpréter ce rapide changement de sa part.

« Que fais-tu encore ici? » lâche t-il, fermement. Cette fois-ci, c'est moi qui fronce les sourcils.

« Pardon? »

« Je t'ai demandé ce que tu faisais encore ici. » répète t-il, en scannant le couloir du regard.

« Je– et bien pour voir Rose? » je réponds sans savoir si c'est vraiment ce que je dois dire.

Mais bien-sur que je suis venu pour ça. Pour quoi d'autre serais-je venu sinon? Et pourquoi Will semble si en colère contre moi? Je n'ai rien fait mis-à-part dormir depuis qu'il est entré dans sa chambre. Et je ne sais même pas combien de temps il est resté à l'intérieur, d'ailleurs.

Son rire me sort rapidement de mes pensées. Pourquoi rit-il?

« Parce que tu penses que tu es en droit d'aller la voir? » il secoue la tête en riant.

« Bien-sur que je le suis, » rétorquais-je en me levant du banc, « pourquoi ne le serais-je pas? »

« Peut-être parce que c'est de ta faute si elle est clouée dans ce lit en ce moment même. » lâche t-il, ses mots faisant l'effet d'une bombe.

Je savais, au fond de moi, que ce moment allait arriver. Je n'ai pas su tenir ma parole. Je ne l'ai pas respectée. J'ai merdé. Et résultat, j'ai faillit perdre celle que j'aime. Je devais être là quand elle avait besoin, et au lieu de ça, j'étais trop occupé à me focaliser uniquement sur le négatif.

« Je sais que je– »

« Tu ne sais rien, » me coupe t-il en m'attrapant brutalement par le col de mon tee-shirt, « tu ne sais aucune putain de chose à propos d'elle puisque tu l'as abandonnée quand elle avait le plus besoin de toi. »

J'enroule mes doigts autour de ses poignets pour essayer de retirer ses mains mais il me pousse, me faisant rencontrer un mur. Mon dos se cogne contre celui-ci tandis que les yeux de Will se remplissent de rage. Je prends vraiment sur moi pour ne pas lui manquer de respect, en lui hurlant dessus ou en le frappant, même si en cet instant précis, j'en ai envie.

« Laissez-moi la voir. » m'énervais-je en serrant la mâchoire.

« Hors de question, » réplique t-il, sa voix devant de plus en plus menaçante, « tu n'iras pas la voir aujourd'hui, ni dans les jours, semaines et années qui suivent. Je ne veux plus que tu t'approches, ne serait-ce qu'à un seul centimètre d'elle. »

« C'est absurde, » je me débats mais son emprise se ressert, ce qui m'empêche de bouger, « on peut en parler plus calmement, c'est– »

« Nous ne parlerons pas puisque tu vas partir, » il tire encore plus sur mon tee-shirt, et je suis prêt à parier que celui-ci a craqué, « tu vas t'en aller, loin d'ici. Je ne veux plus que tu aies de contact avec Rose. Plus jamais, tu m'as comprit? »