Je passe les portes en bousculant tout sur mon passage. Je les ouvre et les claque de manière un peu brusque. Je monte les marches deux à deux tellement vite, que je manque de tomber plusieurs fois. Et je répète ce chiffre en boucle dans ma tête.
562.
Je déteste les hôpitaux. Surtout celui-ci. Chaque marche, chaque couloir me fait penser à ses longues heures que j'ai passé ici, quand Cathie était encore là. Et même après son décès, je ne sais pas s'il faut que je l'appelle "maman", ou pas.
Pendant ma course, je n'ai pas fait attention de voir si Harry me suivait. Pour être honnête, en montant toutes ces marches, je m'en fichais. Tout ce dont je voulais, c'était être le plus vite possible avec Judy.
Et c'est ce qui m'était, à partir de maintenant, possible. Harry reste dans le couloir pour appeler James, tandis que j'entre dans la chambre. La chambre est silencieuse. Seules les machines autour du lit font du bruit. Quand Will relève la tête vers moi, il fait le tour du lit et enroule ses bras autour de mes épaules.
Je ne peux m'empêcher de pleurer de nouveau. Will fait de même, laissant échapper quelques sanglots. Une fois notre étreinte terminée, nous nous mettons chacun d'un côté du lit.
Je m'essuie les yeux.
« Pourquoi a-t-elle ce tube? » demandais-je à voix basse.
« Ils l'ont mit sous assistance respiratoire, » m'explique t-il en lâchant un long soupire, « le médecin qui s'en charge m'a dit que son cœur n'avait pas supporté le coup et qu'il était endommagé. »
Je ferme fortement les yeux.
Réveillez-moi, je vous en supplie.Je ne veux pas la perdre. Je ne le supporterais pas. Judy est ma mère. C'est elle qui m'a élevée depuis que je suis toute petite. Elle ne l'est peut-être pas par les liens du sang, mais dans mon cœur, elle l'est. Elle l'a toujours été. Judy est une mère incroyable, et si je suis leur seule enfant, c'est parce qu'elle ne peut pas en faire. Je trouve ça affreux que la nature est retiré cette bonne chose à une personne comme Judy. Elle devrait être permis d'en faire des milliers, vu comment est-ce qu'elle s'en occupe.
Elle est incroyable.
Je ne l'ai peut-être plus appelée "maman" à partir de mes 17 ans, mais elle l'est dans mon cœur. Pour toujours.
Et, je regrette vraiment tout ce qu'il s'est passé à cette période et à tout ce que j'ai pu leur faire endurer.Mais il est trop tard pour les regrets.
Je pose ma main sur son front en pinçant mes lèvres entre elles. Ses yeux sont fermés, et ses lèvres sont entre-ouvertes pour laisser passer ce tube blanc. Ses bras sont tendu le long de son corps, et Will sert fortement sa main.
« Je reviens. » chuchotais-je à Will en face de moi, qui hoche la tête.
Je sors de la chambre, trouvant James et Harry en train de parler. Quand ils me remarquent, Harry fait rapidement un pas en avant pour pouvoir me prendre dans ses bras, sa main passant de haut en bas dans mon dos.
« J'ai tellement peur. » pleurais-je contre son épaule, la voix tremblante.
Il ne répond pas mais m'embrasse le front à la place. Quand je me retire de ses bras, il passe son pouce sous mes yeux. James s'avance un peu vers nous et je le prends aussi dans mes bras, ne pouvant pas m'en empêcher.
« Comment va-t-elle? » me demande t-il à voix basse, pendant que la main d'Harry se fait un chemin à travers la mienne.
Nos doigts s'enlacent ensemble et je me rapproche un peu plus contre lui.
« Le médecin a dit que son cœur est endommagé, » les yeux de James se ferment quelques secondes, « elle est sous assistance respiratoire. »
« Je vais la voir. » il nous prévient, avant de se diriger vers la porte de sa chambre.
Harry et moi reculons de quelques pas pour nous asseoir sur des bancs, collés contre les murs du couloir, et juste en face de la chambre de Judy. 562.
Je prends une grande inspiration et m'essuie les yeux, après qu'Harry m'aie faite tomber dans ses bras, nos mains toujours enlacées.
« Les filles sont parties tard? » demandais-je pour changer de sujet, même si, vu l'endroit où nous sommes, c'est compliqué.
« Lou est passée les chercher vers une heure de l'après-midi. »
« Qu'est-ce qu'elles ont fait pendant la matinée? » je fronce les sourcils.
« Et bien elle m'ont proposé de jouer au même jeu qu'hier, ce que j'ai gentiment refusé, » il lâche un rire, ce qui me fait sourire, « donc j'ai réussi à trouver des dessins-animés. »
J'hoche la tête.
« Et toi? L'inspecteur? »
« Très gentil, » j'hausse les épaules, « je pense honnêtement qu'il n'a rien de négatif à dire. Tout s'est bien passé. »
« Tant mieux alors. » il m'embrasse la tempe et son pouce dessine des cercles sur le dos de ma main.
James sort de la chambre au même moment. Il nous rejoint et vient s'asseoir à côté d'Harry, en soupirant longuement, et sans dire un mot.
Des infirmières passent dans le couloir, des serviettes et gants à la main. Je fronce les sourcils, reconnaissant une voix féminine qui me dit vaguement quelque chose.
Oh mon dieu.
Je connais cette voix. Je ne l'ai entendue qu'une fois, mais je sais a qui est-ce qu'elle appartient. Des cheveux bruns, et longs; des yeux clairs et un sourire chaleureux. Je sais qui est cette personne. Et quand nos yeux se croisent, mon corps reçoit une décharge, se paralysant entièrement.
Pas maintenant.
Je vous en supplie.Je ne suis pas la seule personne qu'elle a reconnue; il y a James aussi. Et je suppose qu'elle comprend très vite l'identité du jeune homme qui me tient dans ses bras en ce moment même.
Ce que je redoutais tant a fini par arriver.
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thank you - hs. (II)
FanfictionOn ne se rend jamais compte de combien nous sommes forts, jusqu'à ce qu'être fort devienne la seule solution que nous avons pour nous en sortir. Tome II de « thank you - hs ».