Jane Windia et la Coupe de Feu

Chapitre 56

Astoria Greengrass.

***

Deux mois passèrent. Deux mois durant lesquels rien de grave ne se déroula. Ni Mangemorts, ni Marque des Ténèbres, ni sombre tatouage.

Jane et Harry ne reparlèrent plus au directeur de cette histoire, et le directeur ne parla pas de cette histoire à Jane et Harry. Hermione et Ron furent mis au courant mais personne ne fit quoi que ce soit.

Cole était toujours avec Lily, et Loukas était toujours avec Jane. Le groupe d'amis était toujours aussi soudé. Jane ne parlait plus à Mathis et Mathis ne parlait plus à Jane. Les cours étaient toujours aussi épuisants, le temps se réchauffait et les examens approchaient petit à petit.

Tout allait bien.

***

-J'ai faim.

-Cole ! On vient de déjeuner ! T'es pas croyable ! soupira Hermione alors que ses amis rigolaient.

Le groupe traversait le jardin éclairé par le chaud soleil printanier. Les bonnets, les écharpes et les longues robes avaient été rangés dans les armoires. Elles avaient laissé place aux t-shirt à manches courtes et aux pantacourts. Certains se baladaient encore avec des gilets, la météo étant bien trop fraîche pour porter des vêtements légers. Les feuilles avaient repoussé sur les arbres, la neige avait disparu et le soleil tapait de nouveau, mais pas assez fort pour causer des coups de soleil. Un vent frais s'insinuait dans les couloirs du château et les professeurs laissaient désormais les fenêtres de leurs classes ouvertes pour aérer.

Jane aimait bien cette saison. C'était agréable.

Le petit groupe s'installa sous un arbre et Jane s'allongea, posant sa tête sur les genoux de son copain qui lui caressa les cheveux. Ses amis se mirent à discuter et parlèrent de leurs futures vacances et de leur plan pour se retrouver et ne pas se perdre de vue. Après tout, Lily et Loukas les quittaient dans un mois et quelques. Jane n'aimait pas se dire que leur relation prendrait sûrement fin. Ils n'avaient pas de moyen de communication à part les lettres et les deux tourtereaux habitaient bien trop éloignés de l'autre. Ils avaient peu de chance de se revoir un jour.

A ces pensées, Jane eut la gorge nouée et ferma les yeux afin de chasser les larmes qui menaçaient de couler. Elle ne voulait pas imaginer les adieux, elle ne voulait pas imaginer la fin d'année, elle ne voulait pas imaginer son copain retourner dans son bateau et son amie dans son carrosse.

Jane ferma les yeux et pensa à ce à quoi ressemblerait sa cinquième année sans eux. Elle reprendrait les cours, retrouverait ses amis, enverrait des lettres à son père pour le tenir au courant, mangerait dans la Grande Salle, dormirait dans son dortoir, passerait son temps libre dans sa salle commune et le jardin. Une année banale.

Jane se rendit compte à quel point la quatrième année était extraordinaire. Elle n'avait pas envie qu'elle se termine; malgré les épreuves, elle avait l'impression de vivre la meilleure année depuis son intégration à Poudlard. Elle avait rencontré Loukas, Lily et Cole. Elle s'était liée d'amitié avec Cedric, avait passé un Noël magique et avait dépassé ses limites et vaincu ses peurs. Elle s'était découvert une partie d'elle courageuse et insatiable. Et elle espérait que cette année allait se terminer en beauté.

Du coin de l'œil elle aperçut Drago traverser le jardin à pas rapides. Elle se leva pour le rejoindre après avoir volé un baiser à son copain qui la laissa partir. Le Serpentard et la Gryffondor se parlaient de temps en temps, mais pas assez pour entretenir une relation stable. Jane considérait le blond comme un ami éloigné, presque une connaissance. Depuis la déclaration de Loukas, elle avait gardé ses distances avec Malefoy. Elle ne voulait pas renforcer la nervosité de son copain, et s'il disait vrai, elle ne voulait pas que Malefoy la croit pour acquise. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'il avait une chance de la récupérer. Jane avait tenu à lui et tenait toujours à lui, mais c'était différent. Elle ne ressentait plus ce qu'elle avait ressenti auparavant. Ses sentiments s'étaient évaporés au fil du temps, et Loukas lui avait rallumé une flamme moins ardente, mais bien plus grande.