Chapitre 21

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You will win too, I bet.

Tu gagneras aussi, je parie.

***

Le retour dans la salle commune fut aussi méticuleux que si on n'avait demandé à Jane de marcher sur du brasier. Dès qu'elle fut arrivée aux escaliers, les murmures reprirent et elle baissa une nouvelle fois la tête, honteuse. Dans la salle commune, dès qu'elle eut franchi le portrait avec Harry, le silence se fit et toutes les têtes se tournèrent vers eux en les observant d'un air mauvais. Elle n'adressa la parole à personne quand elle se mit sous ses draps et personne ne prit la peine de lui accorder un peu d'attention. Seule Hermione semblait prête à lui montrer son soutien.

-Il faut être fou pour mettre son nom dans la Coupe. Et puis tu as vu Fred et George; ils sont restés deux heures à l'infirmerie à cause de leur supercherie qui a magnifiquement échoué.

Même si son amie était avec elle, Jane ne se sentit pas mieux. Alors que ses camarades étaient profondément endormis, elle n'arrivait pas à fermer l'œil. Elle se demandait comment c'était possible, qui avait déposé son nom. Si ce n'était pas elle, alors c'était sans aucun doute quelqu'un d'autre. Mais qui ? Et puis les épreuves... A quoi aurait-elle droit cette fois-ci ?

Enfin le sommeil la rattrapa vers le milieu de la nuit, lui donnant un moment de répit, mais le lendemain fut pire. Dès qu'elle mit les pieds dans la Grande Salle, Jane remarqua la mauvaise humeur de Ron qui ne leva même pas les yeux vers elle quand elle le salua. Elle vit Harry un peu plus loin manger ses céréales en silence. Celui-ci lui expliqua qu'il s'était engueulé avec le roux la veille et que Ron ne les croyait pas quand ils affirmaient n'y être pour rien dans cette histoire de parchemin. Jane sentit une colère profonde monter quand elle comprit que Ron ne leur faisait pas confiance et les traitait de menteurs. Elle ne lui adressa plus la parole de toute la journée.

Le plus dur à supporter furent les Poufsouffle. Ceux-ci n'arrêtaient pas de l'accuser de vouloir s'approprier la gloire et de souhaiter ridiculiser Cedric pour montrer encore une fois que les Gryffondor dominaient les quatre maisons. Jane les ignorait royalement mais leurs injures lui perçaient le cœur comme un couteau parfaitement aiguisé. Les Serpentard ne manquaient pas de se moquer d'elle, les Serdaigle semblait prendre attention à elle autant qu'ils auraient pris attention à une poubelle en décomposition et les Gryffondor ne lui adressaient pas la parole. C'était comme si, d'un coup, elle et Harry s'étaient retrouvés complètement seuls.

Les élèves de Durmstrang ne s'exprimaient pas et ceux de Beauxbâtons semblaient s'en ficher complètement. Mais aucun d'eux ne vinrent lui adresser leur assistance.

Alors que Jane se rendait à son cours de Potion qui allait débuter cette sublime journée en perspective, elle vit Mathis se diriger vers elle, accompagné de trois françaises extrêmement hideuses qui gloussaient. La jeune blonde lui adressa un petit sourire timide. Sûrement allait-il montrer à quel point il trouvait que cette histoire ressemblait à du flan. Même si leur dernier échange n'avait pas été le meilleur, elle espérait pouvoir compter sur lui.

Celui-ci se tint devant elle et jeta un coup d'œil à ses amis avant de se tourner vers Jane avec un petite rictus.

-Pourquoi tu as mis ton nom dans la Coupe ? demanda-t-il alors que les trois filles étaient au bord du fou rire.

Les sangs de Jane se glacèrent.

Alors voilà, monsieur Derbier, sûrement vexé et touché à l'ego qu'une fille l'ait recalé se retournait contre elle. Comme Ronald Weasley. Et il se disait ami. La colère qui habitait Jane recommença à gonfler et elle lâcha une réplique assez agressive avant de le bousculer aussi brutalement qu'elle put;

Jane Windia et la Coupe de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant