Jane Windia et la Coupe de Feu

Chapitre 17

I just wanted to do this.

Je voulais juste faire ça.

***

-J'ai faim !

-Ça tombe bien, Ron, c'est l'heure de manger.

Tous les élèves étaient maintenant rassemblés dans la Grande Salle pour assister au déjeuner et tout le monde le monde affichait un air ravis, excepté une personne; Harry.

Celui-ci était de mauvaise humeur pour la simple et bonne raison que seul lui avait le droit à une retenue le jeudi soir, après la découverte des Champions, et non son pire ennemi qui était tout autant fautif que lui.

-Il fallait t'y attendre, Harry. Drago est le chouchou de Rogue, dit Hermione. Et toi...

-Ce n'est pas une raison ! s'écria celui-ci en lui offrant un regard noir. Il va me gâcher ma journée !

-Ce n'est qu'une retenue, après tout...

-Hermione, tu pourrais faire preuve de sympathie, pour une fois ? répliqua Jane d'un ton sanglant.

Elle ne savait pas ce qui arrivait à son amie, mais en ce moment elle était insupportable. Une fois elle leur faisait des commentaires désobligeants, une autre fois elle ramenait sa science et maintenant elle devenait antipathique à un point qui en devenait irritable. Était-ce Krum qui lui montait à la tête ?

-J'essaie juste de réduire sa mauvaise humeur, rétorqua Hermione qui avait décidé de ne pas se laisser faire.

-Alors, autrement, s'il te plaît ! trancha Harry.

Hermione leva les yeux au ciel et replongea dans son livre. Jane laissa ses pensées vagabonder. Elle se demandait qui allait être élu Champion, quelles seraient les épreuves et qui remporterait la Coupe. En regardant de plus près, toute le monde avait hâte que jeudi soir arrive. Personne ne prêtait attention aux cours et les discussions tournaient toujours autour du Tournoi des Trois Sorciers. Rien que voir des élèves de Beauxbâtons ou de Durmstrang faisait monter la hâte et l'appréhension. Qui allait être choisi ? Comment tout cela allait-il se dérouler ? Jane savait maintenant pourquoi il n'y avait pas de qualification pour le Quidditch; il n'y aurait pas de match cette année.

En tournant la tête, Jane découvrit Mathis qui se dirigeait vers la table des Serdaigles sans un regard vers elle. Pourtant elle était sûre qu'il l'avait vue. Il lui en voulait toujours et ça lui faisait mal. Après leur dispute, ils ne s'étaient plus adressés la parole. Mathis restait le plus clair de son temps avec ses amis français, et les cours rendaient la possibilité de liberté restreinte. Sachant que Mathis dormait dans son bateau, ils ne pouvaient pas passer beaucoup de temps ensemble.

Alors c'était le moment ou jamais.

Jane se leva pour aller le rejoindre. Elle ne savait pas si il était toujours énervé, mais en tout cas elle avait bien l'intention de régler l'histoire et de mettre quelques petites choses au clair.

Arrivée à sa hauteur, elle osa l'appeler et celui-ci se tourna vers elle. Son regard devint brusquement plus noir et il lui rappela étrangement Drago.

-Quoi ? dit-il sèchement.

Même si Jane était fautive, elle sentit la colère monter. Après ce que lui avait dit Pansy, il était hors de question que lui aussi s'y mette.

-Déjà tu vas mieux me parler car je fais l'effort de venir te voir ! s'écria-t-elle en lui lançant un regard noir.

-Et bah vas-y, je t'écoute ! Qu'est ce que veut me dire la très chère Windia ?

Son ton moqueur l'irritait à un point qu'elle hésita à faire demi-tour et ne plus jamais venir le voir. Il attendait un effort de sa part, alors pourquoi se comportait-il ainsi ? Certes, il avait le droit d'être énervé, mais c'était insupportable de le voir adopter une attitude à la limite de l'impolitesse et de la méprise.

-Je suis désolée, d'accord ? dit Jane en essayant de garder son calme. C'est vrai, j'aurais dû t'en parler, mais je n'avais pas envie ! Ce n'était pas contre toi mais c'est un sujet dur à aborder pour moi ! Je te fais totalement confiance, mais comprends-moi; je ne te connaissais pas bien ! Je ne savais pas si je pouvais te confier quelque chose qui m'est intime ! Je suis désolée, même si c'est pas assez pour toi !

Jane avait fini son monologue et elle attendait maintenant la réaction de Mathis. Soit il lui pardonnait, soit il ne lui pardonnait pas, mais en tout cas il avait intérêt à lui dire quelque chose sinon elle était sûre qu'elle lui ferait bouffer ses beaux yeux.

-C'est pas ça le problème, dit-il d'un ton radouci en passant sa main dans ses cheveux.

Jane fronça les sourcils. Il avait l'air nerveux. Ses yeux avaient repris sa couleur normale et la jeune fille était pratiquement sûre que de la tristesse s'y reflétait. Et puis, qu'est ce qu'il voulait dire ?

-Le problème ce n'est pas que tu m'aies menti. Quelque part je te comprends.

-Mais ? insista la jeune blonde.

Pourquoi avait-il cette manie de la faire trépigner ?

-Mais...

Il s'interrompit avant de lever les yeux vers elle. Allait-il enfin se décider à cracher le morceau ou devait-elle s'en occuper elle-même ?

-Je peux te poser une question ? demanda-t-il.

Jane ouvrit des yeux ronds. Était-il sérieux ? Il la faisait bouillonner d'impatience pour ensuite dévier le sujet ? Il tenait vraiment à finir aveugle ?

-Vas-y, dit-elle tout de même.

Il s'avança doucement vers elle et plongea ses yeux dans les siens.

-Est-ce que tu aimes toujours Drago ?

Jane se figea. L'aimait-elle toujours ? Elle ne s'était jamais posée la question. Bien sûr que le voir lui faisait quelque chose. C'était son ex... Mais jusqu'à l'aimer ? Elle ne l'avait pas assez vu pour être fixée. Maintenant ils étaient distants et se regardaient à peine. En tout cas Jane évitait son regard. Mais l'évitait-elle parce qu'elle avait honte ou parce qu'elle avait peur de raviver la flamme qui avait brûlé son cœur auparavant ? Et si il la frôlait, ressentirait-elle les mêmes choses qu'il y a quelques mois ? Et si... C'était une question trop vaste, elle n'en savait rien. Peut-être que oui, peut-être que non. Mais alors pourquoi se braquait-elle à chaque fois qu'on lui parlait du Serpentard ? Il y avait tellement de questions et de réponses différentes qu'elle ne saurait s'y retrouver.

-J'en... j'en sais rien... avoua-t-elle en murmurant.

C'est tout ce qu'elle pouvait dire pour le moment; elle n'avait aucune idée de ses sentiments.

-D'accord, répondit simplement son ami.

Il avait un visage impassible. Jane ne savait pas ce qu'il ressentait et ce qui lui passait par la tête, et ça la stressait. La jugeait-il ? Pourquoi les Français étaient si difficiles à cerner ? A comprendre ? Ne pouvaient-ils pas marcher comme tout le monde et dire ce qu'ils pensaient ? Pourquoi faisaient-ils tout différemment ?

Mathis gardait le silence et l'Anglaise aussi. Que pouvaient-ils dire ? Où menait cette conversation ?

Alors Mathis se recula et s'en alla, laissant Jane en plan. La jeune fille baissa les yeux. L'avait-il pardonnée ? Où était-il toujours énervé ?

Elle allait faire demi-tour, bredouille, quand Mathis se stoppa dans sa course et se retourna avant de revenir vers elle.

-Je voulais juste faire ça, dit-il.

Sans la laisser parler, il souleva son menton et déposa un chaste baiser sur ses lèvres avant de repartir presque aussitôt, sans un regard vers elle, sans un regard vers Jane qui resta au milieu du chemin, choquée.

A Suivre.