Elle virevolte, elle danse d'une façon si folle. Elle s'amuse. Vêtue de son habit blanc, elle réchauffe les cœurs. Tous s'extasient devant elle. Pour tout le monde et n'importe qui, elle est unique.
Pour une fois, Monsieur Tout le Monde n'observe pas sa très chère Élodie. Non. A Colmar, il neige. Assis devant son bureau, stylo à la main, il scrute le ciel avec envie. Là maintenant, il aimerait sortir de chez lui. Pour admirer la neige de plus près. Assis là, on pourrait penser qu'il s'ennuie et se lasse de sa vie. Est-ce réellement le cas ? Monsieur Tout le Monde n'y songe même pas. De chez lui, il se laisse entraîner par la folle et douce danse de la neige. Pas vraiment réelle.
Il lâche son style puis croise ses mains. Ses yeux se ferment. Ses mains jointes se posent contre son front. Le contact froid de ses mains contre le haut de sa tête lui fait à peine quelque chose. A le voir ainsi, on pourrait penser qu'il prit. Pourtant Monsieur Tout le Monde a cessé de croire en toutes choses depuis un long moment. Durée indéterminée. Ses lèvres frémissent, son front se plisse. Ses jambes croisées se balancent dans un rythme plutôt régulier. Il reste un certain temps comme ça, à divaguer seul sur on ne sait quoi.
Et puis il ouvre les yeux. La neige tombe toujours, inlassablement. Ce qu'il fait est inutile, il le sait. Il a envie de sentir ses pieds crépiter sous la neige. Il a envie de l'attraper. De sentir le froid attaquer sa peau. De le sentir lui brûler la peau. Car la neige est la seule chose à laquelle il réussit réellement à s'identifier.
▪¤•¤▪
Je sonnerai. J'attendrai à tes côtés. Je n'oserai pas croiser ton regard et ferai tout pour avoir l'air décontracté. Mais tu me connais. Les mains dans les poches, tu devineras que je serai en train de jouer avec mon jeu de clé de ma main droite. Signe de ma faiblesse. Tu sauras que je suis stressé à l'idée de te présenter à mes parents. Tu devines toujours tout d'ailleurs. Ca ne devrait plus m'échapper.
J'entendrai le verrou, signal que, de l'autre côté, quelqu'un s'apprêtera à nous ouvrir. Je te ferai signe d'entrer, par politesse et pour ne pas confronter le regard d'un de mes parents. Ma mère sera là, souriante. Elle te prendra naturellement dans ses bras pour t'accueillir et te conduira jusqu'au salon. Je vous suivrai. Mon père te serrera la main poliment puis me jettera un regard. Un regard aimant. Il aura l'air soulagé.
Je viens très rarement leur rendre visite, à cause du travail je suis souvent fatigué et incapable d'assumer un autre trajet pour rendre visite à mes parents. Tu me répètes souvent que c'est irresponsable venant de moi. Et je ne te réponds jamais. La soirée sera calme. Mon père plutôt silencieux et à l'écoute de la conversation que vous entretiendrez ma mère et toi. Vous parlerez de toi, de nous, nos projets. Tu seras à ton aise et moi, dans tout ça, je me contenterai de t'écouter, de te laisser parler. Un peu comme mes parents.
Plus les minutes passeront et moins on aura de choses à se dire concrètement de vraiment important. Pourtant, je serai bien à tes côtés. Toujours là. Alors que mes parents se seront absentés, tu me demanderas ce qui ne va pas. Je dénoncerai la fatigue par défaut. La vérité n'étant pas bonne à dire. Mais une nouvelle fois, tu devineras. Et tu accuseras l'ennui ce à quoi je ne répondrai pas. Et tu me diras :
《 Ça se voit dans tes yeux tu sais. 》
Phrase que tu aimes rétorquer. Tu vois tout par les yeux. Et moi je ne vois plus que par toi. Tu seras dans ton élément. Et grâce à toi, je me sentirai aussi à ma place. Je regretterai même un peu de ne pas vivre ce genre d'instant un peu plus souvent. Les traits vieillis de ma mère seront éclatants. Mon père aura même la larme à l'œil. Ton rire les submergera de joie. Tout comme tu sais déjà si bien le faire avec moi. Ce moment sera chaleureux. Je m'en voudrai d'avoir douter de ton talent. J'aurai envie de m'abandonner pleinement à cet instant. J'y songerai longuement. Et au moment même où je commencerai à céder, mon téléphone sonnera.
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Élodie
Ficção GeralUn homme en perdition. Une jeune fille simple. Elle est pourtant bien plus que ça à ses yeux.