La Voie du Jedi [INAC]

Prologue : La sélection

Les soleils jumeaux se levaient sur le spatioport de Laat, sur la planète Dracos, petite planète de la bordure extérieure récemment colonisée. L'air était suffoquant, comme à son habitude dans la région. Les habitants se réveillaient lentement, et l'agitation gagnait les rues. Aujourd'hui était un grand jour. Car c'était le jour où les émissaires de la République arrivaient. Le jour où la planète allait enfin rejoindre officiellement les milliers de mondes de la République Galactique.
Le jour où ils allaient enfin cesser de craindre une invasion de l'Empire Sith, tout proche, et en paix avec la République depuis la dernière guerre.

La tension s'évacuait au fur et à mesure que les habitants descendaient joyeusement dans la rue. Les speeders affluaient des villes alentour : personne ne voulait rater l'arrivée des émissaires. On racontait même qu'ils étaient peut être des chevalier Jedi! Cet ordre de manipulateurs de la force, l'entité maintenant la galaxie en cohésion.
Mei et Eli se faufilaient dans la foule dense. Leur petite taille était un avantage : elle arrivèrent rapidement à la limite disposée par l'armée. Elles étaient aux premières loges pour voir débarquer les chevaliers Jedi. On racontait même qu'ils choisiraient les enfants sensibles à la force qu'ils rencontreraient pour les emmener sur Coruscant et les entraîner! Que c'était excitant! 

Eli et Mei étaient toutes deux humaines. La première était brune, les cheveux mi-longs, habillée d'une robe abîmée et rapiécée qui ne lui enlevait pas son éternel sourire. Ses yeux marrons en amande étaient rieurs et profonds, ses pommettes saillantes s'accordaient avec son sourire. Elle était toujours chargée comme un condensateur d'énergie plasma, comparée à son amie Mei. Cette dernière était grande, avait de longs cheveux noirs descendant en cascade jusqu'au bas de son dos, parfaitement lisses. Elle était vêtue d'un pantalon noir et d'une tunique rapiécée également. C'était leurs seuls habits, les habits des travailleurs de la mine. Son visage était toujours fermé et sérieux, malgré son jeune âge. Ses grands yeux violets témoignaient d'une hybridation dans son arbre généalogique, qu'elle même ne pouvait connaître. Car les deux jeunes filles étaient orphelines. Elles s'étaient toujours débrouillées seules sur la colonie minière, échappant autant aux gangsters locaux qu'aux esclavagistes impériaux qui avaient l'habitude de mener de violent raids sur la cité. Et toute deux étaient sensibles à la force.
Elles le savaient, car elles avaient un jour croisé un vieux Jedi en exil, maître Garaa-Na, en escale dans la colonie. Elles avaient alors 5 ans toutes les deux, et étaient tombées sur le vieux sage à la sortie de la cantina. Les raisons de son exil, c'était sa perte de confiance en les institutions républicaines. La raison de sa venue sur Dracos, les jeunes filles ne l'avaient jamais sue. Toujours était il qu'il leur avait fait part de la puissance de la Force qu'il ressentait en elles. D'abord sceptiques, elles avaient écouté attentivement. Puis elles s'étaient laissées émerveiller par le monde que leur offrait ce pouvoir: la possibilité de quitter à jamais ce caillou, de découvrir l'univers, de devenir des guerrières de la paix, bref, tant de rêves enfantins qui s'ouvraient à elles, pauvres orphelines d'un système reculé. Mais le vieux maître ne les emmena pas avec lui. Il cherchait l'exil, et non à former de nouveaux Jedi. Alors les deux amies avaient pris leur mal en patience, et avaient attendu l'arrivée d'un Jedi sur la planète, ou bien l'occasion de partir sur Coruscant. La deuxième solution se révélant impossible, car bien trop coûteuse, elles avaient bon espoir d'être sélectionnées par l'émissaire. 

Un vaisseau consulaire de la république, la peinture émaillée par de longues batailles, apparut dans le ciel et vint se poser dans le spatioport. En sortirent une délégation de sénateurs, accompagnés d'un humain vêtu d'une longue toge marron, à l'allure sage et apaisante. Le chevalier Jedi! Ça ne pouvait être que lui! Il observait la foule, et son regard s'arrêta quelques secondes sur les deux jeunes filles à quelques mètres de lui. Il eut une expression indéchiffrable, puis continua son inspection.
Un discours et quelques courbettes plus loin, la délégation fut accueillie par le gouverneur de la ville, un vieux Toydarien escroc qui changeait d'allégeance quand cela l'arrangeait.
Et, cette fois ci, les gamines ne purent s'en approcher. La réception n'était pas ouverte au public. Déçues, elles passèrent le début de l'après-midi à roder autour de l'entrée de la salle de réception, dans l'espoir que le Jedi apparaisse.
L'air s'alourdit, la chaleur devenait étouffante. Les deux jeunes filles se cachèrent du mieux qu'elles peuvent, le rayonnement des soleils jumeaux pouvant être très nocif. Puis, enfin, leur attente se vit récompenser.