Scream & Go [NCT DREAM]

1- We're so freaky

-Si tu vois qu'une couille est entrain de se passer... Tu cris et tu te barres!

-Mais et vous?

-On te suivra.

***

Lundi 03 Février

Je passe les portes vitrées de la gare de tram en lâchant une mine de dégoût. Les carreaux sont sales et recouverts par endroit, de chewing-gum mâchés. Je regarde aux alentours à la recherches de la borne correspondante en m'écartant le plus vite possible de l'entrée comme pour éviter d'attraper une grave maladie. Mon regard se pose sur la borne au fond à gauche du grand hall, celle qui conduit à la voie 8, qui me mènera elle-même à mon nouveau lycée. J'ai du changer d'établissement en cours d'année à cause du travail de mes parents. Ils ont été mutés dans cette grande ville, Séoul. Je n'en vois pourtant pas l'intérêt, mes parents travaillent presque tout le temps à la maison, il est rare qu'ils sortent, à mon plus grand malheur. Je soupire lourdement en repensant au fait que je vais devoir faire bonne impression directement en arrivant, c'est ma seule façon de me faire respecter. Je me suis même plutôt bien habillée pour l'occasion... Mouais non... J'ai juste mis un pantalon noir à rayures rouges avec un énorme sweat-shirt noir et des converses de cette même couleur. Mon but n'est pas de donner envie aux gens d'être ami avec moi... Mais plutôt de leur faire peur afin qu'on me foute la paix jusqu'à la fin de ma scolarité. 

-Bouge ton cul Renjun!! surgit soudainement une voix derrière moi.

-Te plante pas comme la dernière fois toi au lieu de me dire quoi faire! répond le jeune garçon en fin de troupe.

Je suis le groupe de garçons du regard. Ils sont sept et courent le plus vite qu'ils le peuvent. Ils ne prennent pas le temps de se payer un tiquet et sautent par dessus les bornes, faisant réagir le garde-sécurité. Ce dernier se mat à les courser tandis que leur petit groupe se divisent en trois, sûrement pour faire diversion ou un truc du genre. Je secoue la tête en laissant un petit sourire se dessiner sur mon visage, ils ont bien raison de faire ce qu'ils font, en plus ils ont l'air d'avoir l'habitude. Je tourne frénétiquement sur moi-même à la recherche d'un autre garde, mais le bougre qui s'est mit à la poursuite des vagabonds semble être le seul présent...

-Mais il est plus là... C'est con. chuchote-je pour moi-même sans retirer ce sourire suffisant de mon visage.

Je m'avance à mon tour vers la borne et l'enjambe tranquillement, profitant que personne ne me regarde... Enfin presque personne. En effet quand je finis de traverser, je tombe nez à nez avec deux des garçons de tout à l'heure. Ils ont du revenir sur leur pas afin de faire tourner le garde en bourrique. Tout deux me dévisagent, l'un d'un regard totalement neutre, et l'autre avec un sourire supérieur, pareil au mien. Je passe devant eux sans même leur accorder un quelconque signe d'intérêt, et je sais que leurs regards me suivent. A vrai dire, j'ai jamais vraiment eu d'amis, parce que j'en voulais pas... Mais des gars comme eux... Ça ne me gênerait pas. Alors je traverse le long couloir vide de monde, vide de bruit. Je descend les escaliers en trottinant sur le béton gris fissuré. Je resserre ma queue de cheval et retire mon sac à dos de mes épaules pour le poser à mes pieds en attendant le tram. Je maintient mon regard dans le vide, droit devant moi. C'est stressant pour les rares personnes autour de moi. Avec mes sourcils froncés, mon sourire étiré, mes bras croisés, n'importe qui abordant cette posture serait banal... Mais moi je suis imposante, je le sais. Personne n'ose venir vers moi, et c'est exactement ce que je veux. 

-Si tu veux mon avis... Laisser ton sac à tes pieds est une assez mauvaise idée... prononce une voix rauque et sensuelle dans mon dos.

Un frisson parcourt ma nuque quand je remarque la proximité de ce murmure. Pas un frisson de peur, pas un frisson d'excitation... Mais un frisson de satisfaction. Si ce genre d'individu vient à moi... Cela signifie qu'aucun autre ne viendra. Je me retourne, fais face à cet individu qui a osé porter ses couilles. Il s'agit évidemment d'un des sept garçons de tout à l'heure. Mais il semble plus mature, plus vieux que les autres. Il aborde une coupe de cheveux peu travaillée, colorée d'un châtain foncé pareil à la rouille. Il me dépasse de plusieurs centimètres et tente de jouer sur cet atout pour m'impressionner. J'arque légèrement un sourcil en le reconnaissant. C'est également celui qui me regardait avec une expression totalement neutre un peu plus tôt.

-Et si tu veux mon avis à moi, me le voler est totalement inutile. Qu'est-ce qu'il y a à l'intérieur à ton avis? De l'argent? Oui... Mais tu n'en as pas besoin, tu voles et tu peux berner le monde si tu n'as pas le choix. Des affaires de cours? Oui... Mais pour le peu que tu vas les utiliser, il vaut mieux ne pas que tu y touches. Alors... A quoi bon? débite-je calmement avant de jeter un rapide coup d'œil à mon sac, comme pour narguer mon interlocuteur.

-Si quelqu'un comme moi n'a pas besoin de ce qu'il y a dans ton sac... Alors pourquoi tu t'obliges à te trimbaler avec?

-De cette manière, je passe plus facilement dans la foule. On me pense vulnérable au vol alors que c'est moi qui chasse. On me pense innocente alors que j'attaque à la moindre occasion...

Il se contente de me fixer du regard, il semble réfléchir. Et d'un coup son expression neutre se change en une figure amusée mais effrayante. Il joint ses mains et effectue un pas vers moi.

-J'en étais sûr.

-Sûr de quoi? m'enquis-je sans prendre la peine de me reculer, voulant absolument montrer  qu'il ne m'impressionne pas.

-Tu es la pièce manquante de notre puzzle.