Scream & Go [NCT DREAM]

15-It's only a number

-Ca va faire boom!

-Ca va tout exploser!

-Tu parles de mon poing dans ta gueule j'espère.

***

J'attend le retour de Jeno, le bucket entier de tenders sur mes genoux. Je fronce les sourcils, c'est chiant, quand j'essaye d'attraper un des fameux nuggets, la chapelure se barre et laisse un filet de gras sur mes doigts. Au vu de mes tremblements, je devine que les effets des cachetons que j'ai ingéré plus tôt font toujours un peu effet. Un rire étouffé m'échappe, si jamais quelqu'un de trop proche de moi -genre ma mère- le savait, je suis finie, enterrée, ou envoyé en camp militaire au fin fond de l'Estonie. 

-Dis Renjun, y a des KFC en Estonie? je demande subitement en farfouillant dans le bucket.

-J'en sais rien... Ouais certainement pourquoi?

Mouais bon ça ira pour le camp militaire, je pourrais éventuellement m'en sortir à demi entière. Le retour de mon précieux Jeno me sort de mes pensées et je l'étire pour venir jusqu'à lui. Le pauvre doit vraiment être frigorifié en t-shirt à manches courtes. M'enfin il avait qu'à être malin et ne pas choisir une petite amie qui s'habillerait aussi court encore en pleine saison de froid, malgré que cette dernière soit absolument géniale. Il me fait un geste de la tête pour montrer qu'il me parle avant de sortir un briquet de sa poche.

-Tu viens fumer connasse? me demande-t-il tendrement en m'envoyant un clin d'œil.

J'lui dirais bien "Oui j'arrive enculé", ou encore "Ouais frérot prépare la taffe!" mais j'ai grave la flemme, et en plus je me vois mal lui parler comme ça alors que j'l'ai envoyé chier quelques minutes avant. Mais je n'hésiterai spas à le traiter d'enculé quand il m'aura pardonner, ou qu'il se sera vengé. Je me lève, toujours la boite de poulets dans les mains contre moi et accours vers ma personne préférée, lui arrachant au passage le briquet de ses mains. Nous allons nous adosser contre l'enseigne du fast-food, à l'abri de la fine pluie. Je sors le paquet de clope de la poche arrière de son jean et m'en prend une; la plaçant presque instantanément entre mes lèvres. 

-C'est mes clopes! feigne-t-il de bouder en m'imitant, plaçant sa cigarette au bord de ses lèvres.

-Oui mais ce qui est à toi est à moi.

Je regrette de lui avoir dit ça, ça a eu l'air de lui faire tellement plaisir. Il sourit comme un gosse à qui on vient d'offrir un cadeau d'anniversaire. Il est tellement attaché à moi que je sais même pas si je le lui rend bien, ni même si j'en ai l'envie. J'essaye de l'imaginer pleurer, au moins verser une larme... Je pense que ça picoterait quand même un peu mon cœur. Qu'est-ce qui pourrait ne serait-ce que lui mettre les larmes aux yeux? A part si j'le quittait sur un coups de tête ou si je le trompais avec un de ses presque frères. Et encore, un mec aussi beau et fier ne pleurerait même pas pour moi. Je l'aime et il m'aime, mais c'est si étrange, comme si je savais pas comment procéder ou quoi faire. 

J'ai remarqué que l'on était tous les deux plus doux l'un avec l'autre depuis quelques temps, comme si l'amour nous rendait gentils et aimables. Un frisson de dégout parcourt ma colonne vertébrale et je sors le briquet pour allumer sa clope et la mienne. Comme si j'allumais encore une fois une flamme entre nous.