"Je ne suis pas raciste, j'ai même un ami noir/italien/asiatique/musulman
mais il faut dire qu'ils nous prennent notre travail/qu'ils nous volent/qu'ils foutent rien/qu'ils sont violents".J'en avais marre. Marre d'entendre ce genre de conneries. J'étais atterrée par le nombre de décrets, ici en Belgique, contre les migrants. De plus en plus de lois sont dirigées contre les migrants et ceux qui les aident. D'un côté cette solidarité m'a rendu la foi en l'humanité, d'un autre ce genre de loi votée sans l'accord des citoyens dans une démocratie fait penser à ce qu'on a pu voir par chez nous avant 1939... (Vidéo en bas de page)
Je remarque chaque jour la haine envers les immigrés. Je lis les amalgames après chaque attentat.
J'ai moi-même finalement eu peur de prendre le métro dans la capitale. J'ai frissonné face aux discours de mes élèves voilées, lorsqu'elles racontaient comment on leur crachait dessus en les traitant de soumises ou comme on les accusait d'avoir elles-mêmes conduit ce massacre.
Je garde en mémoire l'image de mes élèves collés au mur par la police pendant une sortie car ils avaient une couleur de peau caramel et une casquette. J'ai aperçu des gens les dévisager dans le métro parce qu'ils étaient jeunes, maghrébins et bruyants. J'ai regardé, subjuguée, des gens me dire de me méfier d'eux car c'était des voleurs/des barbares/des futurs chômeurs.
J'en ai eu marre. J'ai écrit cette histoire pour mettre en garde contre tous ces racistes qui généralisent et collent des étiquettes aux autres couleurs et aux autres religions. Il est de notre devoir de les pointer du doigt et de leur lancer des regards accusateurs. Il est de notre devoir de signaler leurs commentaires attisant la haine raciale sur les réseaux sociaux.
La liberté d'expression d'accord mais la liberté d'humilier non.
Ce récit provient d'une décision de montrer ce qu'il pourrait se passer si on laissait notre gouvernement faire des lois raciales et emprisonner pour délit de sale gueule.
Lorsqu'on me dit que nos terroristes étaient "musulmans", je réponds que Marc Dutroux ne l'était pas, c'était un pur belge et également un monstre. Pour les francais, l'exemple de Fourniret fonctionne bien aussi.
Coller des étiquettes nous conduira à la haine et à la peur de l'autre. Et dans ce cas, nous serons perdus.
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Céline Ancre.
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La peur de l'autre
ActionAttentats, décrets ouvertement racistes, disparitions étranges... Hortense et Diane ne se connaissent pas et pourtant leurs vies basculent en même temps, le jour où le pays dans lequel elles vivent sombre dans la guerre. Chacune se voit investie d...