Ce n'est pas triste les vieilles écorces...

Chapitre 7

13h09

Le silence qui régnait a l'intérieur du self était angoissant. L'alarme alerte intrusion du lycée était la seule source de bruit. Les élèves étaient tous allongés par terre, la peur irradiant leur corps. Ils ne pouvaient rien faire à part attendre. Leur regard ne quittait pas la cour de l'établissement face  à eux. Ils pouvaient y voir des lycéens affolés qui se précipitaient à l'intérieur des bâtiments. 

Et surtout ils pouvaient voir l'homme armé qui était à peine plus vieux que certains d'entre eux. Grand et fin, il avançait déterminé et sûr de lui. On pouvait déjà comprendre qu'il avait planifié son acte. Ses cheveux bouclés et blonds se créaient un chemin parmi la foule d'élèves en panique. 

Des chuchotements commencèrent à se faire entendre. 

- Qu'est qu'il se passe ? demanda Alexandre à une fille de terminale. 

Elle sembla hésiter avant de déglutir. 

- On connaît cet homme. lâcha-t-elle maladroitement. 

Alexandre fut surpris. 

- Qui est-ce ? l'interrogea-t-il. 

- Un ancien élève du lycée, il était en terminale l'année dernière... 

Elle ne put finir sa phrase que les chuchotements se transformèrent en léger cris de surprise et d'affolement. George tapota l'épaule d'Alexandre et sans dire un mot, lui indiqua l'immense baie vitrée qu'ils avaient face à eux. Une fille restait assise sur un banc, tête baissée, alors que l'homme se dirigeait droit vers elle. Au début, Alexandre ne vit pas bien de qui il s'agissait, puis quelques secondes plus tard, cette fille releva la tête. Il était devant elle , à moins d'un mètre, prêt à déguèner son fusil. Le cœur d'Alexandre rata un battement, il la connaissait, il la connaissait même très bien.

Ruby. 

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L'an passé... 

07h13. 

Alexandre descendit à la hâte les grands escaliers qui dominaient le salon de la maison de ses parents.

- Alexandre ! Fait attention ! Tu pourrais te blesser ! lui cria sa mère du canapé.  

Il allait arriver en retard au collège s'il ne se dépechait pas un peu. Il enfila ses chaussures avant d'entendre sa merveilleuse mère lui crier une nouvelle fois : 

- Tes vitamines ! Alexandre tes vitamines ! lui dit-elle en courant maladroitement jusqu'à lui. Elle semblait avoir beaucoup de mal vu la tête qu'elle affichait et vu les mouvements circulaires qu'elle faisait avec ses bras. En meme temps, se dit Alexandre, elle portait des talons-aiguilles de 15 cm. Il se retint de rire en mettant une main devant sa bouche. 

- Tient mon chéri. 

Elle lui donna deux petits cachets jaunes, qu'il avala d'un trait. Sa mère souffla, elle n'aimait pas qu'il avale ses cachets sans eau. Il le savait. C'est exactement pour cela qu'il le faisait. 

Il ouvrit la porte d'entrée et s'apprêta à partir avant de lâcher à sa mère. 

- Arrete de m'appeler mon chéri. Tu n'es pas crédible dans le rôle de la mère qui aime son fils. 

Elle fut subjuguée par la délicatesse dont n'avait pas fait preuve Alexandre pour exprimer ses pensées. Le jeune garcon quitta sa maison fier de lui. 

Il rejoignit au bas de la propriété, une Maserati Levante  noir. Le conducteur qui était au volant de cette luxueuse voiture, était le chauffeur privé de la famille Danton. Après de brèves salutations, ils quittèrent le domaine de la famille et prirent la route en direction du collège. 

- Comment allez-vous ce matin Alexandre ? demanda gentiment Alberto, le chauffeur. 

- Très bien merci. Et vous ? 

- Parfaitement bien, comme toujours. sourit le vieil homme. 

Ce furent les seules paroles qu'échangèrent les deux hommes. Alberto était âgé de 65 ans et travaillait pour les Danton depuis une quarantaine d'années. Il avait été le chauffeur privé des grands-parents d'Alexandre, de ses oncles, de ses tantes et  de son père, lorsqu'ils étaient enfants et puis est venu le tour sa mère, à son mariage et le sien désormais. Le vieil Alberto n'aimait pas beaucoup parler. Alexandre le savait. 

Ils passèrent devant l'arrêt de bus que les enfants prenaient pour aller au collège. Alexandre les connaissaient tous, ou au moins de vue. Il reconnut malheureusement une de ses camardes de classe.

Ruby Morris.

Pour faire simple, il ne portait pas la jeune fille dans son cœur, et cela depuis tout petit. 

Ils échangèrent un regard noir et il put entendre, grâce à la vitre ouverte, la jeune fille lui balancer quelques mots. 

- Hé ? Danton ? Dantoncul ! S'exclama Ruby en éclatant de rire, suivit des autres collégiens, eux aussi sous l'abri-bus. 

Alexandre tourna la tète et remonta la vitre de la voiture. Il avait l'habitude qu'on lui fasse cette blague. Surtout que ce soit Ruby Morris qui la prononce. Malgré qu'elle soit en troisieme et qu'elle ait le même âge que lui, elle ne pouvait s'empecher de l'insulter de la sorte à chaque fois qu'elle croisait son chemin. Alexandre se dit que ce n'était encore qu'une gamine, qui était loin d'être mature. 

Alberto qui ne parlait pas très bien français ne comprit pas ce qu'elle avait dit au jeune garçon. Il se refusa de le demander à Alexandre, par peur de l'offenser. Ils continuèrent donc leur chemin dans le plus grand des silences. 

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N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de mon histoire. 😊

A jeudi.
Flora. ♡