Chapitre 16

22 5 0
                                    

13h 24

Louise, et comme beaucoup d'autres, se précipita vers le portail de l'établissement. Des élèves, sans que personne ne sache comment, s'échappaient. Ils arrivaient par vingtaine toutes les 30 secondes, les mains en l'air et la mine horrifiée. Louise espérait voir ses amis. En réalité elle espérait voir tous le monde sauf le tireur. Louise le haïssait au plus profond d'elle.

Elle le haïssait tout comme une autre personne. Sophie. Sophie était une personne importante pour Louise, à l'époque. En 4eme, c'était sa petite amie. Les deux jeunes filles s'étaient rencontrées au collège, elles étaient dans la même classe. Au début, Louise ne s'était jamais posée la question en terme d'orientation sexuelle. Elle savait qu'elle aimait les hommes et puis ça s'arrêtait-là. Mais sa rencontre avec Sophie a bouleversé tout ce qu'elle savait et elle a commencé à avoir des doutes sur qui elle était.

Louise se sentait attirée par cette fille. Sophie aussi apparemment car elle lui proposait de se voir en dehors de l'établissement. Et de fil en aiguille, Louise s'est rendu compte des réels sentiments qu'elle éprouvait pour Sophie. Quelques mois après leur rencontre elles sont sorties ensemble.

Ça a plutôt bien fonctionné au début. Elles se cachaient des autres élèves mais cela leur allait très bien.

Louise se sentait en confiance avec Sophie. Elle était plus âgée, plus belle, plus intelligente, plus mature, plus ambitieuse, plus sportive enfin bref, Louise l'admirait. Elle se demandait même comment se faisait-t-il que Sophie puisse éprouver des sentiments pour elle.

Mais tout à basculer, un mercredi après-midi. Louise avait invité Sophie à venir chez elle, elles avaient passé au moins deux heures à regarder la télé sur l'ordinateur de Louise, allongées sur son lit. Puis Sophie était devenue un peu bizarre. Elle voulait que les deux jeunes filles se filment en train de s'embrasser, de se caresser.

- Allez Lou ! Ça va être amusant ! insista Sophie.

- Je ne vois pas l'intérêt de nous filmer. On ne sait pas où la vidéo pourrait atterrir.

- Je te promets de la garder seulement pour moi. Je pourrais la regarder dans 2 jours, quand je partirais avec mes parents en Grèce. Je serais triste loin de toi. déclara Sophie en embrassant doucement Louise sur la bouche.

Après plusieurs baisers Louise céda à la requête de sa copine.

C'est le lendemain que le cauchemar de Louise commença. La vidéo avait été publiée sur internet. Tous ses camarades l'avait vue et Sophie avait complètement disparu du paysage. Elle n'a plus jamais donné de nouvelles. Louise dévastée par le harcèlement qu'elle a subit ensuite à changer d'établissement. Fin de l'histoire.

Plusieurs minutes plus tard, les élèves arrivèrent de plus en plus nombreux. Leurs parents poussèrent des cris de joie en voyant leurs têtes et voulurent leurs sauter dans les bras mais le périmètre de sécurité leur en empêchait. Louise, elle, était dans le périmètre car elle avait aidé les enquêteurs. Depuis environ 20 minutes, les agents du RAID était arrivés. Ils attendaient des informations précises pour pouvoir donner l'assaut. Des familles harcelèrent les équipes de policiers pour qu'ils interviennent au plus vite. Ils leur répondirent qu'ils ne pouvaient rien faire sans l'accord du chef de l'état. Louise trouva cela scandaleux, la vie de de plus de 2 000 lycéens étaient en jeu.

Mais elle se calma vite. Voir le sourire sur les visages des adolescents et des parents réchauffa le cœur de Louise, malgré qu'il y reste des traces d'angoisse sur leurs visages. Elle était heureuse car, pour eux, le cauchemar était terminé. Il y avait maintenant la moitié des élèves du lycée réunis dans la rue et sur le parking.

- C'est en partie grâce à vous Louise. lança une voix au loin.

Louise se retourna subitement, surprise. Une femme habillée en policier vint à sa rencontre.

- Comment cela c'est grâce a moi ?

- C'est vous qui avez appelé les forces de l'ordre et puis vous nous avez aidé en nous partageant ce que vous saviez. Sans vous tous ces élèves n'aurait sûrement pas pu retrouver leur proches et sortir vivants du lycée. Alors merci, vous pouvez être fière de vous.

Ce sont les mots que devait entendre Louise pour aller mieux. Elle avait enfin fait un acte remarquable.

▪▪▪▪▪▪▪▪▪▪▪▪▪▪▪▪▪

À lundi.
Flora. ♡

Ce n'est pas triste les vieilles écorces...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant