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Elle descendit quelques minutes plus tard, habillée d'une veste de survêtement blanche, d'une célèbre marque aux trois bandes, et de la jupe blanche qu'elle portait la veille au soir. Je me dis qu'avec cette veste elle allait mourir de chaud mais cela ne semblait pas l'inquiéter.
'' Je suis prête, claironna-t-elle en tournant sur elle-même pour me faire admirer sa tenue. On y va p'ti sucre.
- En route trésor. ''
Nous sortîmes donc de la maison, je fus éblouie par le soleil qui brillait haut dans le ciel, comme je m'y attendais, il faisait déjà chaud, j'avais bien fait de ne pas mettre la mienne de veste. Nous marchions côte à côte le temps de sortir de la propriété puis,arrivées sur le trottoir, à ma grande surprise, Virginie me prit ma main. J'eus envie de la taquiner un peu.
'' C'était interdit ça, du temps où nous étions au collège.
- Les choses ont changées depuis mon sucre.
- Je vois. C'est quand même plus agréable comme ça.''
Elle se mit instantanément à rougir. Cela aurait plus rapide de prendre la petite rue qui était sur notre droite mais je voulais l'éviter, du moins pour le moment. Je jetais un œil le long du trottoir qui faisait l'angle avec le notre et je reconnus la voiture d'Éloïse garée un peu plus loin, je vis aussi sa maison, tous les volets étaient ouverts. Une fois la rue passée, je remarquais que Virginie m'observait, je me sentis soudain gênée.
'' Tu penses encore à elle p'ti sucre?''
Elle venait de me demander ça d'une voix triste, je me demandais s'il valait mieux mentir que lui dire la vérité mais une relation, qu'elle soit amoureuse ou amicale, je ne savais pas exactement où bous en étions, était plus simple lorsque l'on se basait sur la vérité.
'' Oui. Et non. Je sais pas trop.
- C'est normal, c'est récent. Moi aussi au début, quand Angel m'a lâchée, je me sentais perdue, je passais mes journées à regarder nos photos, à penser à elle... C'était horrible je ne faisais que pleurer.
- Comment c'est passé ?
- En te retrouvant dimanche. Depuis, je n'ai pas eut une seule pensée pour mon ex. ''
Était-elle réellement amoureuse de moi? On le dirait bien. Je réalisais tout à coup que moi non plus, malgré nos déboires je ne l'avais jamais oubliée.
'' Moi aussi j'ai souvent penser à toi durant toutes ces années, dis-je puisque l'heure était aux confidences. Je me demandais ce que tu devenais, si tu étais avec quelqu'un, si tu étais heureuse...
- C'est vrai? ''
Elle me regardait avec ces grands yeux verts qui me plaisaient tant, j'avais une terrible envie de l'embrasser et me demandais par la même occasion si ce n'était pas à mon tour de retomber amoureuse d'elle.
'' Oui c'est vrai trésor.
- Je... J'en suis très heureuse alors.''
Elle arrêta de marcher, me regarda et là, en pleine rue, ses lèvres se posèrent sur les miennes. Je n'aurait jamais cru que cela aurait été possible venant d'elle.

Nous continuâmes notre trajet, reprenant le chemin normal jusqu'à chez moi, en silence mais toujours en se tenant par la main. Chose inhabituelle que je remarquais lorsque j'entrais dans ma rue, les deux voitures de mes parents étaient garées devant la maison. Cela faisait des mois que mon père ne rentrait plus pour déjeuner, seraient-ils inquiets? Je ne le pensais pas, après tout, ma mère savait où j'étais, et s'il y aurait eut un problème, elle m'aurait appelée sur mon... Portable. Je palpais rapidement les poches de ma veste, elles étaient vides, je me souvins soudain l'avoir mit dans mon petit sac à main, puis ne pas avoir prit le dit sac à cause de la moto... Ce qui faisait que mon téléphone était toujours dans ma chambre, en mode silencieux. Je pressais soudainement le pas.
'' Vic, qu'est-ce qu'il y a?
- J'ai pas mon portable, mes parents doivent être morts d'inquiétude. ''
Elle semblait comprendre puisqu'elle aussi accéléra la marche, nous courûmes presque jusqu'à la porte d'entrée, puis entrâmes à l'intérieur. Je m'attendais à me faire engueuler, mais au lieu de ça, ma mère qui était dans la salle nous lança un '' coucou les filles '' comme-ci nous étions parties ce matin. Virginie était presque cachée derrière moi, ce qui n'empêcha pas ma mère de la voir, elle lui lança donc une remarque à propos de la moto, comme quoi elle ne l'avait pas ce matin. Mon père apparut et nous salua lui aussi, à voir, je m'étais fait de fausses idées et ils n'avaient pas l'air inquiets du tout. Je regagnais ma chambre toujours suivie de Virginie, en entrant dans la maison, sa timidité naturelle avait refait surface. Je me jetais sur le sac posé sur mon bureau et en sortis mon téléphone pour constater que j'avais reçu deux messages. Tous les deux provenaient de Stéph et dataient de la veille. Je n'eus soudainement pas envie de les lire tout de suite, de peur que s'ils ne soient pas tendres je passe une mauvaise journée. Je remis le portable là où je l'avais pris et reportai mon attention sur la fille qui m'accompagnait.
'' Ça fait un bail que je ne suis pas venue ici, dit-elle, ça n'a pas beaucoup changer.
- Non... J'ai changer de tapisserie.
- Je ne me rappel plus de celle d'avant.
- Pas grave, on s'en fou!''
Je me rapprochai d'elle et l'enlaça, nous allions nous embrasser lorsqu'on frappa à la porte de ma chambre. Virginie allait s'écarter je dus donc la retenir contre moi, tout en disant à la personne d'entrer. C'était ma mère, elle sourit en nous voyant enlacées et nous demanda si Virginie comptait rester pour le déjeuner.
'' Évidement! ''
Je répondis sans même lui demander son avis mais cela n'avait pas l'air de la déranger.

Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant