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Je n'ai pas toujours été lesbienne. Le débat est fort sur le fait d'être homo à la naissance, ou de le devenir par choix, moi ce fut par amour. J'avais un petit ami au collège, un beau garçon drôle, attentionné, chouchou de toutes mes amies. Cela se passait bien entre nous, il m'écoutait, je l'écoutais, nous passions tous nos moments de pause à se tenir la main et nous embrasser, nous étions le couple le plus populaire du bahut, tout le monde connaissait Christopher et Victorine, et tous enviaient notre relation. Je me souviens encore de beaucoup de chose le concernant, de la façon qu'il avait de me sourire le matin en me voyant arriver, de sa manie de me caresser entre le pouce et l'index quand nous nous tenions par la main, de notre premier moment d'intimité, où il fut très doux et prévenant, un moment parfait jusqu'à la fin, toutes les filles rêvent de perdre leur virginité de cette façon. Du moins jusqu'à ce qu'un liquide chaud et désagréablement visqueux se répande sur mon nombril. Et encore même là, plusieurs de mes amies furent étonnée qu'il n'eut pas l'indélicatesse de ''tout mettre dedans'' mais nous en savions assez sur la reproduction en quatrième pour savoir que c'était une mauvaise idée de se laisser aller à l'intérieur. Je me souviens aussi des fois suivante, jusqu'à la dernière où sans le savoir nous nous disions adieu. Nous nous sommes séparés à la mi décembre de l'année suivant notre premier ébat, en bon terme, mais pour une raison totalement stupide, je ne ressentais simplement plus rien pour lui, il avait même tendance à m'agacer plus qu'autre chose. Le vrai motif de cette rupture était que je trouvais dans ma classe une petite nouvelle bien jolie.


Virginie nous avait rejoins en septembre pour la dernière année de collège, elle venait du sud, elle en avait d'ailleurs fortement l'accent. Je la trouvais jolie dès que je la vis, une blonde, comme moi mais en un peu plus clair encore, avec, tout comme moi aussi, des formes bien développées. Nous nous sommes rapprochées, et en janvier, nous étions secrètement ensemble. Secrètement car tout le monde ignorait sa préférence pour les filles, elle le cachait, sans que je ne sache pourquoi, sans avoir osé lui demander d'ailleurs. Je n'étais pas curieuse de ces motivations, je me contentais de découvrir les relations entre filles, nous passions du temps ensemble, j'en étais ravie, nous profitions de n'importe quel prétexte pour se voir aussi chez moi, après les cours, les week-ends... Au début, nous étions toutes timides, elle osait à peine me regarder, et se mettait à rougir dès que moi je l'observais, cela ne me gênais pas à l'époque, je la trouvais encore plus ravissante avec les pommettes roses, ce qui me donnait bien souvent l'envie de lui dévorer de baisers sans jamais oser le faire. Notre histoire avançait lentement, je me souviens qu'il nous a fallut trois semaine avant de s'embrasser sur la bouche, juste un baiser et encore, il fut à demi volé un soir où elle était venue chez moi après les cours. Je garde un parfait souvenir de cette soirée, nous étions dans ma chambre, travaillant sur un devoir de français côte à côte assise à mon bureau, Virginie réfléchissait en tapotant le bout de son crayon sur ses lèvres, sans faire de bruit mais je pouvais le voir du coin de l'œil, ce geste commençait à m'obséder alors au bout d'un moment je me suis arrêté d'écrire à mon tour et la regardais fixement.

« Quoi ? » finit-elle par me dire.

« Rien je te regarde, c'est interdit ?

-Non. Je réfléchis à la question...

-Je le vois bien.

-Ça t'énerve ?

-Non... Enfin si, un peu. »

Elle stoppa son geste répétitif et posa nerveusement son stylo sur le bureau. Je me rapprochai d'elle et la pris dans mes bras tout en posant ma tête sur son épaule.

« Je disais pas ça pour te vexer.

-Je sais ! Mais si tu trouve ça chiant j'arrête.

-Je trouve chiant le fait que tu boude pour si peu.

-Je boude pas !

-Ose au moins me regarder quand tu le dis. »


Elle tourna la tête dans ma direction avec l'intention de répéter sa phrase mais je ne lui laissai pas le temps de dire quoi que ce soit et ma bouche se posa sur la sienne, elle tenta de reculer alors je resserrai l'emprise que j'avais sur sa taille pour la bloquer contre moi. Elle finit par se détendre, juste un peu, en voyant que je n'essayais pas d'aller plus loin que ce simple smack, ce n'était après tout qu'un simple premier baiser innocent, je ne voulais pas brusquer les choses. Lorsque que je me reculais, elle était écarlate mais souriait et ce simple sourire me parut satisfaisant. 

Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant