Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé]

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« Faudrait voir ce qu'on peut lui offrir alors si on y va. Et penser à le prévenir. »

Je sursautais dans les bras de ma petite amie. Je n'avais même pas pensé à dire à Christopher que je serais là ce soir, et accompagnée, pas plus que je ne savais quoi lui prendre pour fêter ses vingt trois ans, il avait un an de plus que moi. Je me saisis de mon portable, lentement, étant encore à moitié endormie, et envoyai un message pour confirmer ma venue à mon ami, sa réponse fut quasi instantanée, il était content de me voir et il n'y avait pas de soucis quand à a présence de Stéph. Bien que je savais que cela ne se faisait pas, je lui demandais tout de même ce qui pouvait l'intéressé niveau cadeau.

« Ce que tu veux, ce que tu peux. Si tu sais pas quoi prendre, prends une bouteille de sky. »

De sky ? Je n'avais jamais entendu parler de cette boisson jusqu'à ce que Stéphanie m'éclaire.

« Du whisky, il te dit de prendre une bouteille de whisky.

-Ah d'accord. Il pouvait pas le dire clairement !

-C'est pas dur à comprendre. »

Elle haussa les épaules et sortit. Seule dans sa chambre je réalisais que je n'y connaissais rien en alcool et me demandais bien quelle bouteille choisir. Parfois mon père achetait du William Peel, je me demandais s'il était vraiment aussi bon que ça, Label 5 était aussi une marque que je connaissais de réputation, ma petite amie allait encore devoir m'aider sur ce coup là. Je l'entendis remonter les escaliers rapidement, comme toujours elle arrivait à pic. Elle entra dans sa chambre brutalement, faisant claquer la porte.

« On s'en va ! »

Je connaissais ce ton, je savais qu'il était inutile de lui demander une quelconque explication, elle viendrait d'elle même. Je pris donc ma veste qui était posée sur la chaise de son bureau, et nous descendîmes, elle tout aussi rapidement qu'à la montée. Il s'était passé quelque chose avec Éloïse car elle ne répondit pas lorsque je lui souhaitai de passer une bonne journée. Nous sortîmes de la maison et Stéph se dirigea directement vers la voiture de sa mère, elle ouvrit les portières et alla directement s'enfermer dedans. Là encore, j'avais terriblement envie de lui demander ce qui c'était passé chez elle mais je m'en abstenu. Elle démarra, fit une petite marche arrière pour sortir de l'emplacement de parking puis se mit en route pour aller je ne savais pas où. Nous sortîmes de la ville, ma chérie gardait toujours le silence, se concentrant sur la route et les autres conducteurs. Énervée comme elle l'était en sortant de chez elle, un interrogatoire serait le meilleur moyen de la braquée, en arrivant sur la grande route menant à Bruay, je lui demandais quelle marque de whisky était la meilleure entre les deux que je connaissais.

« Elles se valent. Peel est intéressant si tu prends une grande bouteille, ils en font en un litre et demi, Label, c'est plus qualitatif que quantitatif. Mais il est plus cher.

-Donc Label 5 serait un meilleur choix ?

-On va aller voir ce qu'il y a à Cora, autant prendre un truc de qualité plutôt qu'un whisky qu'on boit au quotidien.

-D'accord. Merci bébé.

-De rien. Ça m'a juste valu une prise de tête avec ma mère, pour la voiture. Elle ne nous la prête pas pour ce soir sachant qu'on va boire. Je m'y attendais.

-La mienne ne voudra pas nous la prêter non plus.

-Je sais.

-On ira à pieds, il n'habite au bout du monde, dis-je, souriante.

-Oui. »

Elle se mit à sourire aussi et dans la lumière du soleil qui inondait le pare-brise je la trouvais vraiment rayonnante.

Nous arrivâmes à l'hypermarché de notre secteur, il n'était pas encore midi mais déjà, les deux petits restaurants étaient pleins de monde. Ma copine m'avait dit qu'elle avait envie de sortir manger quelque part ce soir, je me doutais que sans voiture, cela n'était plus possible, je la soupçonnais donc de vouloir manger sur place ce midi plutôt, et ainsi garder notre soirée libre pour aller chez Christopher. Nous nous dirigeâmes directement vers le rayons des alcools fort, zigzagant entre les clients du magasin qui faisaient leurs courses en famille. Certains prenaient même toute l'allée, ne nous laissant aucune place pour les dépasser, Stéphanie n'était pas du genre patiente dans les magasins, au lieu de les suivre patiemment, elle bifurqua dans un rayon où il n'y avait quasiment personne pour faire le tour plus rapidement. Je jetai un œil aux articles qui défilaient devant mes yeux, du linge pour nourrisson, rien de bien passionnant mais je suis du genre à m'extasier devant les petites grenouillères, je dus me retenir sachant que ma petite amie avait horreur de ça. Nous poursuivîmes notre chemin, sortant du rayon pour bébé et continuant notre traversée pour le côté gauche du magasin, en longeant les caisses cette fois. Comme dans les restaurants, là aussi il y avait une foule de caddies pleins, des gens qui attendait leur tour de régler leurs achats, même les caisses ''automatiques'' étaient bondées. Notre progression était plus rapide de ce côté, les personnes que l'on croisait n'avaient pour obsession que la caisse où il y aurait le moins d'attente, tous longeaient donc les files de près, laissant un grand vide entre eux et les têtes de gondoles des rayons perpendiculaires. Une fois dans le secteur qui nous intéressait, Stéph ralentit le pas, marchant lentement tout en passant devant les champagnes et les digestifs de toutes sortes. Certains avaient des prix exorbitants et je priais pour que les whisky n'atteignent pas ces sommes, acheter un cadeau à mon ex, oui, mais pas vider complètement mon compte ! Dans la partie que nous cherchions, ma copine fit halte brusquement, elle se pencha et se redressa tenant une boite de forme ronde entre les mains.

« Voilà ! S'exclama-t-elle. C'est celui là !

-C'est celui là quoi ??

-C'est cette bouteille qu'il faut à ton ami s'il est amateur de bon whisky.

-Tu as l'air bien sûre de toi...

-Évidemment ! Je connais cette marque, je ne m'en lasse pas. Mais il est réservé aux grandes occasions, c'est pas une bibine pour l'alcoolo du coin.

-Vu le prix, l'alcoolo du coin, comme tu dis, n'aurait pas les moyens de se charger avec ces bouteilles là.

-Exact ! »

Elle me sourit en repartant vers les caisses, tenant toujours la boite dans les mains. Nous nous positionnâmes dans la file d'attente des caisses automatiques, qui avançait rapidement vu que les clients étaient limités à dix articles. Lorsque ce fut notre tour, ma petite amie scanna le code barre de notre article et avant même que je puisse me saisir de mon portefeuille dans ma poche arrière, elle inséra sa carte bleue dans le lecteur et alors que je m'apprêtais à lui dire de ne pas payer à ma place, elle composa son code rapidement et les tickets sortirent. Je détestais la voir payer à ma place! Nous sortîmes donc de l'hypermarché, elle tenait toujours la bouteille, je marchais un peu en avance, boudant et ruminant dans mon coin.