51

438 19 2
                                    

Avant de partir réellement pour la banque la plus proche, il y en avait une pas très loin, je m'inquiétais auprès du gérant quant à la disponibilité de la chambre, il ne semblait pas y avoir de soucis, il ne me restait plus que Marie à gérer en chemin. Elle ne décrocha pas à mon premier appel, je lui envoyai donc un message lui priant de répondre, puis attendis qu'elle me donne sa confirmation pour la rappeler de nouveau. Contrairement à ce que j'aurai pu penser, elle fut assez chaleureuse lorsqu'elle décrocha, je lui expliquai alors que je ne serais pas disponible ce soir, elle ne me demanda pas plus d'explication, se contentant de me lâcher un "Je vois" lourd de sens et décala notre rencontre au lendemain. Je rangeai mon téléphone alors que la banque était encore bien loin, une fois que j'eus prévenue Virginie que j'avais réussi à décaler la chose que j'avais à faire. Tout en continuant de marcher, je me demandais ce que l'on allait bien pouvoir faire, sa cheville blessée demandait du repos, donc on pouvait oublier toute balade. Personnellement, je ne me voyais pas rester toute une journée allongée à zapper à la télévision, cette journée commençait à être ennuyeuse. J'arrivai enfin au distributeur, je pris plus que la somme requise pour la chambre et fit demi tour, à ce moment je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche, le message venait de Virginie, elle me disait de penser à avertir ma famille, sage conseil. Je le fis immédiatement, j'eus ma mère au téléphone. Après lui avoir expliquer la situation, elle me répondit de prendre soin de Virginie. Il y eut ensuite un blanc, je connaissais assez bien ma mère pour deviner qu'elle vouait me dire quelque chose mais qu'elle n'osait pas. 

" Qu'est-ce qu'il y'a maman ? dis-je au bout d'un moment. 

- Stéphanie est passée hier matin. 

- Je sais Nico me l'a dit. 

- Je vois. "

Cette réponse commençait à m'agacer sérieusement aujourd'hui. Et puisque a mère jouait à l'imperturbable, je décidais de la surprendre. 

 " Demain après midi je ne serai pas là non plus. 

- Tu comptes rentrer le matin ? 

- Oui, oui mais j'ai rendez-vous avec Marie. 

- Marie ?"

Voilà, elle avait tout à fait l'intonation interrogative que je voulais provoquer chez elle. 

" Oui, Marie, la sœur de Stéph. 

- J'avais bien compris ma chérie mais elle te veux quoi ? On peut pas dire que c'est le grand amour entre vous deux. 

- Je sais bien. Apparemment, elle voudrait me parler de sa sœur. 

- Ah ? Éloïse m'en avait pas parlé. Je sais que Stéphanie va mal. Et qu'avant ton départ tu lui as rappeler quelques mauvais souvenirs. 

- Oui, je sais maman, je ne l'ai pas fait exprès. 

- Je me doute bien ma puce. "

Heureusement que ma mère me connaissait bien. Je la laissais juste avant de rejoindre la rue de l'hôtel, mais en le voyant, je me dis qu'il allait nous falloir des provisions pour la journée, nous allions sûrement passer la journée à grignoter et tant pis pour ma ligne. Au lieu de m'arrêter comme je l'avais prévu, je continuais pour aller au supermarché de la veille. Je fis rapidement le tour des rayons des biscuits et celui des chips, pris deux bouteilles de jus de fruit et repartis. dans la chambre, Virginie était allongée à regarder la télévision, comme je l'avais prévu, après avoir déposer mes achats dans un coin, je l'aidais comme je pus à prendre sa douche. Je découvris alors que je n'avais aucun don pour les soins, j'étais tout aussi trempée qu'elle en sortant de la salle de bain, j'aurai fait une bien piètre aide-soignante. Ce n'était dans le fond pas bien grave puisque après elle ce fut mon tour d'utiliser la douche. Une fois propre, je la rejoignis en m'asseyant au bord du lit, elle était déjà en train de grignoter dans un paquet de chips, tout en regardant la télévision qui diffusait de la musique. Je voulais lui faire comprendre que peu importe ce qui allait se passer, cette nuit serait la toute dernière que nous passerions dans cet hôtel, ce qui était au départ un court séjour s'était déjà bien allongé et j'avais, moi aussi, des choses à faire par chez moi, et plus important, il y avait ce rendez-vous avec Marie. Totalement perdue dans mes pensées, je ne compris pas ce que Virginie me disait, je remarquais simplement qu'elle me regardait, attendant sûrement une quelconque réponse de ma part. 

" Hein ?

- Je te demandais ce qui n'allait pas mon sucre, tu as l'air dans la lune. Et pas que l'air, tu l'es vraiment en fait. 

- Oui, pardon. Je pensais aux choses que j'avais encore à faire ce week-end... J'avais des choses de prévues. 

- Moi aussi, dit-elle sèchement. J'ai un important et barbant repas de famille dimanche. 

- Il faut à tout prix qu'on rentre demain matin, j'espère que tu iras mieux d'ici là. 

- Ça devrait aller, j'ai bien su me lever pour aller jusqu'au bureau. "

Elle venait de marquer un point sur ce coup là, j'étais certaine que je ne lui avais pas donner de chips avant d'aller à la douche, donc elle a pu se lever. Je me demandais alors si elle aurait pu se laver seule aussi. Je picorais aussi quelques chips et nous nous installâmes pour continuer de regarder la télé, j'eus alors la confirmation que cette journée allait être ennuyeuse à mourir. L'après-midi passa aussi lentement que la matinée, je luttais constamment pour ne pas laisser Virginie seule et aller une dernière fois sur la plage, mais le sentiment de culpabilité qui m'habitait encore m'interdisait de lui faire ça. Comme toujours, le soir arriva à son tour, la télévision ne me divertissait plus, bien qu'elle ne m'ait jamais trop divertie, je passais plus de temps à regarder par la fenêtre le va et vient des mouettes que ce qui se passait sur l'écran, avec le jour déclinant, elles furent moins nombreuses, et plus difficile à percevoir, j'en conclus donc qu'il était temps de me coucher, les heures passeraient plus vite en dormant. Sans chercher à me contredire, Virginie me laissa m'installer sur mon côté de lit, puis fermer les yeux. Juste avant que je ne m'endorme, je l'entendis murmurer dans mon dos qu'elle était désolée pour tout ce qui nous était arrivé. 


Je me réveillais le lendemain alors qu'il faisait encore nuit noir dehors, un simple regard par la fenêtre m'indiqua qu'il n'était pas encore l'heure de se lever mais pourtant je ne trouvais plus le sommeil. Je détestais traîner au lit, surtout lorsque je n'étais pas seule donc, au lieu de me tourner dans tous les sens, je préférais me lever et descendre au bar boire un café, si jamais il était ouvert. Malgré l'heure matinale, le patron était derrière son comptoir et bien que le volet de la grande fenêtre soit encore fermé, celui de la porte d'entrée était ouvert. Il me regarda descendre les dernières marches et me demanda comment allait mon amie. Je fus honnête avec lui en lui disant que je n'en avais pour le moment aucune idée, il opina tout en me demandant si je voulais consommer quelque chose. Je ne me voyais pas lui demander autre chose qu'un café à cette heure, il fut sur le comptoir en moins de deux. Trois expressos plus tard, du bruit se fit entendre dans le couloir, alors que le jour commençait à se lever, Virginie fit son apparition, marchant sur ses jambes comme ci de rien n'était et je fus soulagée de pouvoir rentrer comme prévu. Cette bonne nouvelle me motiva pour ranger nos affaires et quelques minutes plu tard, je descendais rapidement les escaliers chargée de nos sacs à dos. Le gérant s'excusa en nous disant qu'il fallait attendre que ses habitués arrivent pour ouvrir le garage où la moto était rangée, mais je me fichais d'attendre une heure de plus, tout ce qui comptait pour moi c'était de rentrer chez moi. 







P.S. : Désolé pour l'attente mais j'ai, d'un point de vu personnel, énormément de choses à faire ces temps ci, donc je ne pourrai pas publier aussi souvent que je le voudrais malheureusement. Mais pas d'inquiétude, je me consacre à cette fiction dès que j'ai un peu de temps libre. Merci pour votre patience, vos votes et vos commentaires qui me font toujours plaisir. Bonne lecture à vous. 


JDBM

Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant