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Elle me demanda si j'allais bien, ce qui me fit sursauter, tout en me tirant de ma léthargie. Je lui répondis affirmativement.

« Tu aimerais vivre où ?

-Avec toi Stéph.

-Oui mais où ? »

Je me redressai et changeai de position, je me mis sur le ventre, ma tête juste au dessus de la sienne.

« Sur une île déserte, sous les tropiques, où on ne serait rien que toutes les deux et où on pourrait passer nos journées à se faire des câlins.

-L'idée me plaît bien. Sauf quand tu manges comme quatre, ricana-t-elle.

-Sur une île déserte y'aura pas ma mère pour nous faire la cuisine.

-Je sais cuisiner moi !

-J'ai hâte de goûter à ta cuisine. J'espère qu'elle est aussi bonne que tes baisers. »

Comme pour confirmer mes dires, je l'embrassai. Je me sentais tellement bien en cet instant que j'aurai voulu qu'il dure éternellement... Ça fait un peu cruche de dire ça mais c'est vraiment ce que je ressentais à ce moment là. J'avais déjà ressenti la même chose avant mais jamais avec une telle intensité. J'allais reposer ma tête sur son épaule lorsqu'elle me saisit par le menton et ce fut à son tour de m'embrasser. À en juger par l'ardeur de son baiser, ma petite amie avait toujours envie de finir le câlin commencé plus tôt, nous fîmes donc l'amour tendrement avant de s'endormir, essoufflées et nues l'une contre l'autre. La porte de ma chambre ne possédait pas de verrou mais nous savions qu'ici, nous n'en avions pas besoin, personne ne serait rentré sans en avoir eut l'accord, le point le plus positif de a famille était qu'ils considéraient les chambres comme des espaces privés n'appartenant qu'à celui qui l'occupait, il en allait de même pour celle de mon frère.


Le lendemain, Stéphanie rentra chez elle, saluer sa famille, après tout, je n'avais pas l'exclusivité de ma petite amie. Elle me proposa de venir avec elle mais je déclinais son offre, je devais me mettre activement à la recherche d'un job, je venais de finir mes études et si elle n'avait eu aucun problème à entrer dans la boite où bossait sa mère, il était un peu plus difficile pour moi d'entrer dans la vie active. J'aurai pu insister auprès de mon père pour qu'il me trouve un poste, à l'hôpital, comme secrétaire d'administration ou auprès de l'un de ses patients qui aurait eu une entreprise mais je voulais faire les choses par moi même, au moins cette année, si je n'avais rien trouvé d'ici la fin décembre, j'en parlerai à mon paternel. Pour le moment nous étions en mai et j'avais encore le temps. Je n'osais pas l'avouer à l'époque mais je profitais un peu de la situation, mes études finie depuis bientôt un an, il était agréable de faire la grasse matinée tous les jours et ne rien faire d'autre qu'aider un peu ma mère aux tâches ménagères. Parfois je regrettais que Stéph se soit mise à travailler tout de suite, la journée, elle me manquait terriblement. Nous nous voyions tous les jours, en semaine elle passait chez moi ou j'allais chez elle une heure ou deux, mais elle devait se lever tôt alors elle se couchait tôt, chose que je comprenais totalement. Dès le lundi, j'attendais le vendredi avec impatience car je savais qu'elle passerait la nuit chez moi, comme ce fut le cas hier, le samedi elle repassait chez elle, bien souvent je l'accompagnais et j'y restais jusqu'au dimanche matin, puis on revenait chez moi ensemble, jusqu'au soir. Ce mode de vie n'était pas totalement satisfaisant mais nous nous en accommodions car il était quasiment identique à celui que nous avions lorsque nous allions au lycée. Stéphanie avait envie de passer à autre chose, une vie plus stable, avoir un chez elle, qu'elle appelait ''un chez nous'' lorsque nous en discutions, vivre avec moi... Moi aussi je le désirais évidemment mais pour cela il me fallait un travail, même en temps partiel, car après tout j'aurai aussi dû prendre soin de ma petite femme d'amour. J'étais donc sur mon PC portable à faire le tour des sites de petites annonces pour l'emploi, les regardant sans les voir, la plupart d'entre elles ne concernaient même pas mon département, tout en rêvassant. Ma rêverie me ramena en arrière, à revivre la suite de mon histoire avec Virginie, à qui j'ai pensé brièvement la veille alors que Stéph me faisait la tête. Si ma petite amie était la femme de ma vie, c'était grâce à Virginie que j'ai fait mon coming-out.



Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant