Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé]

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« Bon trêve de plaisanterie, dit Christopher, que veux tu savoir ?

-Ce qui c'est passé hier !

-Tu te souviens de nos parties ?

-La première oui. Je me souviens avoir bu un verre de vodka hyper fort avec ma chér... Avec Stéphanie sur mes genoux et ensuite, black out.

-Ah, donc tu te rappelles plus l'arrivée de Ninie? »

Je trouvais ce surnom complètement débile. Je bus une gorgée de café, soufflant sur le liquide chaud puis secouais ma tête négativement.

« Je vois, reprit-il. Alors après ce verre, je t'ai proposé de faire une nouvelle partie, tu as refusé, ta copine aussi.

-À voir, c'est plus ma copine » dis-je, toute la tristesse du monde dans la voix et sur le point de pleurer. Le fait de l'énoncer à haute voix donnait une réalité à cet événement, je sentis mes yeux s'embrumer, le chagrin montait lentement en eux, ils durent s'apercevoir de quelque chose puisque Virginie se leva et vint me consoler. Je n'eus même pas le courage de la repousser alors que je savais que cette proximité était dangereuse.

« Bref, ça va s'arranger, j'en suis sûr. Je continues donc. Après ce refus, vous êtes toutes les deux restées dans votre coin, là bas sur votre chaise. »

Il me désigna du menton un espace de pelouse où j'étais assise la veille, de cela je m'en souvenais. Il me revint en tête que nous nous étions embrassées plus d'une fois sur cette chaise, ce qui me fit sourire dans un premier temps puis mes larmes redoublèrent.

« Ça te reviens?

-Un peu. Dis la suite s'te plaît.

-OK. Alors vous êtes restées là à vous rouler des pelles, ça devenait même un peu chaud. JB vous a resservit à ma demande, pour calmer un peu le jeu entre vous, je voulais pas que vous finissiez par squatter ma chambre. »

Il rit.

« Tu as bu le tien cul-sec, je finissais une partie et j'avais décidé de faire une pause pour venir trinquer avec vous que ton gobelet était vide. Comme j'avais vraiment envie de trinquer avec vous, je t'en ai remis un. Tu as été plus longue à le boire celui là car Stéph t'avais conseillé de te calmer.

-Après je suis arrivée, dit Virginie. Au début tu m'avais pas reconnue, tu m'appelais ''jolie demoiselle'' puis Tofer nous a présenté, et là, tu as compris qui j'étais, tu as hurlé ''HAAAA TU ES MON EX, LA COINCÉE !!'' Je peux te jurer que ça m'a pas fait super plaisir...

-Bref, la coupa Christopher, là, Stéphanie a littéralement péter un câble, elle t'as prit à part au fond du jardin et vous avez parler, de quoi, j'en ai aucune idée mais quand elle est revenue, elle était toute rouge, elle a prit sa veste et est partie, comme ça, sans dire un mot. »

Je reconnaissais bien là ma Stéphanie.

« Et toi, continua-t-il, tu as commencé à pleurer en disant que tu avais perdu la femme de ta vie. Ninie t'as consoler un peu, vous avez bu un verre, tu as rejouer contre moi et t'as fini ta rangée, en fait, y'a que JB qui a perdu quand j'y pense, il a fini la soirée en caleçon dans un coin, ça t'as même fait rire. »

Virginie ria en se rappelant sûrement cette partie de la soirée.

« Tu nous as dit qu'heureusement que ça ne t'étais pas arrivé à toi, précisa-t-elle, car tu portais un string. »

Elle ria encore une fois alors que je me sentais rougir de honte.

« Pour finir, j'ai demandé à Ninie de t'aider à te refaire une beauté car tout ton maquillage était parti en vrille, vous vous êtes absentées un sacré bout de temps alors je suis allé voir ce que vous foutiez, et en arrivant dans la salle de bains, vous vous chauffiez comme c'est pas permis. Comme pour la chambre, j'allais pas non plus te prêter ma meuf alors je t'ai raccompagné. Je voulais prendre ma voiture mais Ninie m'as dissuader de conduire, avec tout ce qu'on avait bu, normal. Sur la route, t'as pas arrêter de me casser les pieds pour aller chez Stéph, tu me disais des cochonneries, des choses que tu voulais lui faire qui étaient... »

Il fit mine de réfléchir, c'est Virginie qui souffla le mot ''crade''à sa place. Je voulais disparaître, être n'importe où ailleurs qu'ici, à écouter le résultat de mon comportement désastreux, j'avais été horrible, impardonnable et j'en avais conscience. Pourtant une partie de moi voulait encore croire au pardon de Stéphanie, il fallait pour cela qu'on ait une discussion. Ça ne sera pas facile, je le savais bien mais il fallait que j'essaye, dès que je serai partie d'ici.

« Ouais, super crade même. Quand on fut arrivés chez toi, t'as passer dix bonnes minutes à chercher tes poches, sur ta jupe... Ensuite tu t'es rendue compte que t'en avais pas, alors tu t'es mise à toquer comme une folle, t'as réveillé tout le monde et il t'ont fait entrer. J'ai dit à tes parents que t'avais trop bu, ton père était furax, ta mère m'a reconnue et remercié et je t'ai laissée là, tu pleurais de nouveau parce que tu étais célibataire, que Stéph t'avait quittée. Voilà. »

Un long silence suivit. Virginie était toujours sur moi, elle me tenait contre elle, prévoyant une nouvelle crise de larmes de ma part, larmes que je me forçais à retenir, avec bien du mal. Je regardais un coin d'herbe bouger sous la petite brise de cette fin de matinée, j'avais vraiment fait n'importe quoi. Je me jurais de ne plus jamais boire une goutte d'alcool si je réussissais à récupérer Stéphanie. Non, je ne toucherai plus à l'alcool si j'arrivais ne serait-ce que lui parler simplement car mon attitude avait été inadmissible, et je le savais bien. Sa jalousie maladive n'avait rien à voir ici car elle avait toutes les raisons du monde d'être jalouse. En plus j'avais flirté avec mon ex, si elle venait à savoir ça, jamais elle me pardonnerait.

« Tu sais Vic, me dit Virginie, si elle est partie, c'est parce qu'elle t'aime alors ne t'en fais pas, va lui parler calmement, cache lui la partie où on était dans la salle de bain, ce moment restera entre nous.

-Merci Virginie.

-Elle a raison, renchérit Christopher, ça ne sortira pas d'ici et restera entre nous trois. »

Je les remerciais chaleureusement puis repris la direction de ma maison, je devais encore subir la colère de mon père, ensuite, je réglerai les choses avec Stéph. J'étais déterminée à tout faire pour la reconquérir.