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Nous avons déposer nos achats à l'hôtel puis nous sommes reparties manger à la friterie. Après le repas, Virginie eut envie de faire un dernier tour à la plage pour aujourd'hui, nous nous sommes baladées le long des vagues en regardant le soleil se coucher par delà l'horizon, c'était encore une fois un moment innoubliable, une balade romantique digne d'un film. À la fin de cette journée, j'étais réellement morte de fatigue, je n'avais qu'une hâte en regagnant l'hôtel, c'était de pouvoir dormir toute une nuit complète. en arrivant dans notre chambre, le langoureux baiser de Virginie me fit comprendre ce qu'elle envisageait pour cette fin de soirée, et bien que je fus beaucoup moins enthousiaste que plus tôt dans l'après-midi, nous nous endormîmes heureuse et enlacées. Le vibreur de mon téléphone me tira du sommeil, j'ouvris les yeux alors qu'il faisait encore nuit noire dehors, cherchais rapidement où je l'avais mis puis il se tut. Je laissais donc tombé pour le moment, essayant de me rendormir, je verrai bien celui qui m'a appeler en pleine nuit le lendemain matin, soudain, les vibrations reprirent. Résigné à ne pas me laisser dormir, je me levais pour dire à cet enquiquineur d'appeler à des heures plus convenables, mon portable se trouvait dans mon sac, je m'en rappelais en posant le pied à terre, je le sortis donc au moment même où il cessa à nouveau de vibrer. Je pensais à l'éteindre, histoire d'être tranquille cette nuit, sauf si les appels provenaient de mes parents ou alors de mon frère, au quel cas je les aurai rappeler tout de suite. Tout en pensant, l'appareil se remit en marche dans mes mains, je venais d'avoir un message sur mon répondeur. Dans l'historique des appels je vis le numéro qui m'avait appelé par deux fois, je ne le connaissais pas, je lui envoyais donc un sms. 

" Merci de laisser les gens dormir !!!!"

Je ne m'attendais pas à une réponse, même si j'avais reçu l'accusé de réception, nonobstant, le téléphone vibra une fois encore, mais juste une fois, ce qui voulait dire qu'à mon tour je venais de recevoir un message. 

" Écoute ton répondeur ! "

Je n'en avais aucune envie, j'étais même sur le point de répondre que je me fichais totalement de ce qu'il pouvait y dire quand une question plus importante me vint à l'esprit : Qui était-ce ? Une fois posée, je m'assis sur le bord du lit en attendant la réponse, Virginie se réveilla. 

" C'est qui bébé ? 

- Je sais pas, je connais pas le num. 

- Envois le chier alors et reviens dans mes bras. "

J'y pensais sérieusement, éteindre le téléphone et retourner dormir mais tout en y pensant, la réponse de l'inconnue vint. 

" Marie "

Je ne connaissais qu'une personne pouvant avoir accès à mon numéro de téléphone et portant ce prénom, la sœur de Stéphanie. Afin d'en avoir confirmation je lui demandais, elle me dit que oui, c'était bien elle et me répéta encore une fois d'écouter mon répondeur. J'allais donc dans la salle de bain, devenue trop curieuse d'entendre ce que la personne qui semblait me détesté le plus au monde avait de si urgent à me dire. La porte fermée, Virginie ne serait pas dérangée par le bruit du téléphone et le message resterait secret, car après tout, je ne savais en rien ce qu'il contenait.  Après l'avoir entendue, je me félicitais d'avoir agis ainsi car si Virginie l'aurait entendu, elle m'aurait sûrement ramener chez moi en pleine nuit, ou pire, mis à la porte de la chambre. Marie me proposait un rendez-vous, rien de galant mais pour parler de sa sœur qui ne sortait plus de sa chambre depuis notre rupture, à part le jour où l'on c'était vu, elle me précisait qu'elle était toute heureuse en partant de chez elle mais qu'elle était revenue en larmes une nouvelle fois. Donc elle voulait que l'on se rencontre pour que je lui donne ma version des faits. Je n'étais pas contre cette rencontre car après tout, moi aussi j'avais besoin de tirer les choses au clair. Pour le moment, je m'efforçais de ne pas penser à Stéphanie, ni à elle, ni à sa famille, ni à rien, je me contentais de profiter de chaque moment de ce petit séjour, et cela avait plutôt bien fonctionné, jusqu'à cette nuit où cette histoire me rattrapait de plein fouet. Que devais-je faire à propos de Virginie? Lui en parler c'était certain mais je n'avais pas envie de gâcher notre dernier jour à la plage. Je pris donc la décision d'accepter l'entrevue proposer par Marie et d'en parler à Virginie lorsque nous serions rentrées, soit demain soir. Je prévins la principale concernée, elle me fixa rendez-vous donc le vendredi soir, au banc où j'avais vu Stéph la veille. Une fois d'accord sur le lieu et l'heure, j'éteignis mon téléphone et alla au lit. Je pensais que Virginie dormait mais il n'en était rien, lorsque je m'allongea près d'elle, elle me fixa avec ses yeux grands ouverts. 

" Alors elle voulait quoi ? 

- Comment tu sais que c'était une fille ? 

- Tu es partie t'enfermé dans les chiottes ! 

- Je rêve ou t'es jalouse là ?

- Je défends mon steak !

- Quoi ?!"

Sa réflexion venait de m'anéantir, me comparer à un morceau de viande, voilà tout ce que je représentais à ses yeux? Un copieux repas dont elle pouvait se resservir à volonté? En une phrase, elle venait de faire voler en éclats tous les agréables sentiments que j'avais ressentis depuis qu'elle était revenue dans ma vie. Elle essaya de se rapprocher de moi, je me levais pour m'appuyer sur le bureau, je pensais alors que cette comparaison était la pire chose que l'on m'ait dite, pourtant fut une époque au lycée, où je me faisait régulièrement insultée par un garçon dont j'avais refusé les avances, mais même ses pires insultes n'arrivaient pas au niveau de celle-ci. 

" Écoute, me dit-elle, je me suis mal exprimée et ...

- Ah bon? mal exprimée? j'ai pourtant distinctement entendu !

- Non mais tu vois, je voulais dire que j'ai pas envie de te perdre à cause de je-ne-sais-qui. 

- Parce que après tu vas mourir de faim sans ton steak? 

- Non. Je serai simplement très triste si je venais à te perdre à nouveau. J'ai pas choisi la bonne métaphore, et crois moi, je suis terriblement désolée. Je voulais juste faire un trait d'humour. 

- Ah ! Ah ! Ah ! Je vais mourir. De rire ou de déception je sais pas mais je suis morte là ! "

Elle baissa la tête, n'osant pas me regarder alors que la foudroyais du regard. En plus de la déception ses paroles m'avait profondément blessées. 

" Je vais venir me coucher, mais si tu me touches Virginie, il va falloir repasser à la boucherie car demain le steak se casse. "

Elle ne répondit pas, se déplaça simplement sur son côté de lit, ce qui laissa un énorme vide entre nous. 

Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant