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Je passais plusieurs heures assise à mon bureau, le mal de crâne jouait avec mes nerfs, cette maudite douleur se faisait ressentir quand je pensais à ma situation amoureuse et disparaissait lorsque je me concentrais sur elle. Je jouais à cache-cache ainsi jusqu'à ce que j'entende mon père rentrer. Dès qu'il sortit de sa voiture je quittai ma chambre, je savais que j'allais me prendre un savon alors autant affronter les choses. Comme à son habitude, il salua ma mère puis reporta toute son attention sur moi. Il ne criait pas, me parlait calmement pour m'expliquer à quel point je l'avais  déçue, qu'il ne s'attendait pas à ce genre de comportement venant de moi. Le fait qu'il ne crie pas me fit bien plus de mal que le contenu de ses paroles. Une fois son discours terminé, nous passâmes à table. Je gardais le silence, honteuse, le regard plongé dans mon assiette, protégée par les œillères que faisait mes longs cheveux châtains clair de chaque côté de ma tête. Quand nous eûmes finis de manger, ma mère débarrassa et mon père profita d'être seul avec moi pour me demander ce qui c'était passé avec Stéphanie, je lui expliquais alors. Il hocha la tête lentement lorsque j'eus terminé, sa colère semblait s'être dissipée, il était redevenu le père que j'avais toujours eu.
''Elle refuse de te voir parce que c'est encore frais, dit-il. Laisse passer un peu l'orage, laisse la souffler.
- J'ai peur de la perdre papa.
- Alors dis lui mais ne lui dis que ça, ne la brusque pas. ''
Je pesais le pour et le contre de son conseil quand Nico fit irruption dans la salle.
'' Hey vic! Demain je vais au marché, viens avec moi... Ça te changera les idées. ''
Je n'étais pas contre une petite sortie, j'acceptai alors avant d'aller me mettre au lit. Je pensais avoir du mal à dormir ce soir là mais je glissais lentement dans le sommeil sans même m'en rendre compte.
Je me réveillais aux aurores le mardi matin, n'ayant pas l'habitude de dormir si tôt. Après m'être habillée rapidement, je fis le café pour toute la famille et envoyai un message à Stéphanie, un simple texto, ayant décidé d'écouter les conseils de mon père.
'' Bonjour mon coeur, je voulais juste te dire que je voulais pas te perdre. Je t'aime. ''
Je mangeais ensuite mon téléphone dans ma chambre, ainsi je ne serais pas tentée de regarder toutes les trente seconde si j'avais une réponse. Mes parents furent étonnés de me voir déjà debout, ils ne me le dirent pas ouvertement mais je voyais dans les yeux de ma mère la peine qu'elle ressentait, j'étais sûre qu'ils mêlaient mes problèmes de coeur à ce réveil prématuré. Mon père partit au travail, je restais seule avec ma mère attendant que Nicolas se lève. Un silence pesant régnait dans la cuisine, elle osait à peine me regarder et cela me faisait de la peine mais je ne voyais pas ce que je pouvais faire pour détendre l'atmosphère, j'étais encore honteuse de mon comportement, comme de les avoir tirés du lit la veille très tôt. Mon frère se leva presque une heure après que mon père soit parti, en période de vacance scolaire, il prenait plaisir à se réveiller tard, j'avais eu de la chance qu'il mette son téléphone à sonner afin d'aller au marché. Il déjeuna rapidement et se prépara encore plus rapidement encore, ensuite nous prîmes la route. Le marché de notre ville était l'un des plus beau de notre région, plus d'une centaine de commerçants venaient exhiber leur marchandise de tous les coins,nourriture, vêtements, accessoires, on avait une chance de tout trouver ici, sur les deux places et leurs rues adjacentes et si on venait en temps que promeneur, on avait de grandes chances de repartir les bras chargés. Nous arrivâmes Nicolas et moi par le côté sud, nous eûmes à peine passer les barrières délimitant la zone de marché que nous fûmes assaillis par la foule. Sur chaque côté s'alignaient des étales de vêtements à la mode, un même était spécialisé dans les grandes tailles, celui qui avait, été comme hiver, des grands maillots fleuris et des blouses bleues de grand mère. Un peu plus loin un autre ne vendait uniquement des vêtements de bébé, encore un autre n'avait que des chaussures. Au milieu de la zone s'étendait un espace dédié à la nourriture, des fruits et des légumes de saison tant que l'on en voulait, du fromage, du poisson, même un boucher chevalin qui avait sa clientèle  d'habitués, elle formait une ligne qui allait bien au delà du fourgon. Nico prit ce que ma mère lui avait demander puis nous continuâmes à faire le tour. Nous arrivions ensuite au niveau des marchants de Hi tech, tous les accessoires existants sur le marché pour les téléphones portables se trouvaient là. Je n'avais aucun intérêt pour ce genre de chose mais mon frère cherchait une nouvelle enceinte bluetooth, et le temps qu'il choisissait, je prêtais attention aux gens qui allaient et venaient près de nous. Je connaissais ces visages, la plus part étaient des gens de la ville, je les avaient forcément croisés dans une boutique ou une autre, puis je reconnus, au loin, une blonde que je connaissais bien.

Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant