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CHAPTER 5

C'est ainsi que, d'humeur confiante, je choisis ma tenue de la journée. Un sweat oversize vermeil en guise de robe ainsi que des vans rouges, les cheveux attachés en une queue basse. J'empoignais mes fidèles sac à dos et thermostat et empruntais le même chemin en direction de l'université.

Je tendis la main jusqu'à ma tasse de thé, et la portai à mes lèvres. L'arôme amer se diffusa aussitôt dans ma bouche, me caressant la langue et me chatouillant le palais. Je déposai la tasse brûlante sur son socle et me replongeai alors dans ma lecture.

J'avais remarqué dans l'écriture de mon cher ami, une élégance et une candeur très prononcée dans certains textes, plus particulièrement les textes d'amour, thème si innocent et naïf dans la manière dont il le retranscrivait, se prêtant plus à ce style si ingénu.

Néanmoins, après plus mure réflexion, malgré le raffinement du style, il manquait une certaine passion et spontanéité que l'on ne peut dissocier dans un thème tel que l'amour. Ils étaient dépourvu d'une certaine sincérité que l'on ne peut affecter à une chanson sans l'avoir expérimenté au préalable. Ce qui me fit réfléchir à la nature de mon compagnon. Son ami, la dernière fois qu'il est venu, a préciser qu'il était déjà pris. Si ce supposé Yoongi est en couple, ne connait il donc pas la nature de ces sentiments ? Ou ne peut il donc pas les transmettre à travers l'écriture ? L'absence d'authenticité était un vrai problème que je comptais bien résoudre. Après avoir fini mon thé, je m'approchai de sa table et pris place en face de lui. Il ne daigna pas relever la tête ni à mon approche, ni quand je me suis installée. Je poussai les feuilles de son côté du bout des doigts et m'exclamai :

« Je les ai lues. »

« Hmm. »

« Et elles sont très bonnes mais... »

Je pris un temps de pause pour essayer d'attirer son attention. Il releva alors la tête de ses notes et me dévisagea.

« Mais il manque quelque chose dans tes chansons d'amour. Ce n'est pas assez... passionné, ni sincère. »

Il continua à me dévisager en silence. Malgré aucun signe de sa part pour m'inciter à continuer, je persévérai :

« Je ne sais pas si c'est un problème d'écriture ou si tu ne l'a jamais expérimenté mais... on ne sent pas un vrai amour. Je veux t'aider à régler cela. »

« Ah oui ? Et pourquoi ? » Interrogea-t-il d'un air dédaigneux.

« Parce que... ces paroles sont si belles... c'est si dommage qu'elles ne puissent pas faire ressentir tout cette passion que détient l'amour ! C'est un tel gâchis... »

Il me détailla pendant encore quelques minutes. Il commença par mes yeux, comme si il jugeait de leur sincérité, puis descendit jusqu'à ma taille avant de revenir s'attarder sur mes lèvres. Ces minutes semblaient des heures, mais je fis mon possible pour garder un regard déterminé. Il ouvrit alors lentement les lèvres et s'exprima :

« Et comment comptes tu m'aider ? » Demanda-t-il, s'accoudant sur la table.

« Je ne sais pas trop... on peut en parler et déterminer si c'est ton style d'écriture ou bien... »

« Veux tu me faire découvrir ce qu'est l'amour ? » Continua-t-il, railleur.

Je scrutai son visage alors qu'il prononça ces paroles. Il exhibait une sourire moqueur et ses yeux détenaient une lueur joueuse un peu malsaine. L'ambiance autour de nous changea et j'oubliai très vite l'atmosphère détendu du café pour m'emprisonner sous son emprise. Cet air méprisant me déplaisait au plus haut point.

Comment pouvait-il donc rire d'une telle situation ?

Comment pouvait-il jouer avec les nerfs d'une inconnue ?

Je sentis la colère monter jusqu'à ce que je réalise que c'était ce qu'il désirait. Je ne comptai pas lui donner ce qu'il veut.

« Oui, je vais te faire découvrir l'amour. Affirmais-je, plus confiante que jamais. »

« Alors tu veux faire quoi ? Sortir avec moi ? » Continua-t-il, un peu surpris mais toujours arrogant.

« Avec plaisir. »

Si il veut jouer, on va jouer.