Losing HP

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CHAPTER 15

Et aujourd'hui encore, mes pensées ne voulurent point me laisser tranquille.

    A quel moment avais-je perdu le contrôle ? Peut-être depuis Busan. Peut-être depuis qu'il s'est assis à ma table. Ou peut-être l'instant même où mes yeux captèrent les siens pour la première fois alors ?

Ces hypothèses, insensées, ridicules et pathétiques, n'étaient même pas plausibles selon mes valeurs. Je ne crois pas au coup de foudre. En fait, l'amour lui même n'est pas vraiment réel, seule la réaction chimique est concrète, et de ce fait, réelle. Cette dernière était maintenant là, en moi, dans mon quotidien et à mes côtés.

Et pour être honnête, je n'en voulais pas.

Yoongi est définitevement l'antithèse même du prince charmant. Je n'en demande même pas tant. Un être humain décent avec un minimum de respect pour les conventions.

Or, toute cette histoire n'avait rien de conventionnel.

Et pourtant, l'amour avait, de ses yeux fourbes, repéré la fenêtre involontairement entrouverte, et était, par une ruse, rentré, avait forcé sa voix dans la maison de mon coeur. Je réfléchis pendant un moment à la nature de ses sentiments et ne pu trouver d'autres explications.

J'aimais Yoongi.

D'un amour indésirable, intense et douloureux. Et si j'étais la seule à avoir perdu le pari ? Et si ce n'était qu'un jeu que j'ai pris trop sérieusement et dont il m'était désormais impossible d'effacer l'existence ?

Je m'infligeai ces remontrances alors que je j'entrai dans la douche, que j'en sorti et lors de mon repas. Il m'était devenu impossible d'éloigner son image de mon esprit dorénavant. Et alors que je me préparai à regarder un kdrama, je reçu un message, envoyé par le centre de mes pensées, sur mon téléphone.

Ce dernier disait : "Salut, bien dormi ?"
J'attendi bêtement pendant quelques minutes avant de répondre "Oui, et toi ?"
"Mouais. Tu fais quelque chose demain soir ?"
"Non"
"Alors allons au festival du printemps ensemble, en amoureux."

Je du relire la phrase plusieurs fois, croyant qu'il était sérieux, avant de redevenir lucide et de pouvoir apercevoir à travers ce message un sourire moqueur.

"...d'accord."

Nous décidâmes du lieu et de l'heure où se rejoindre avant d'arrêter la conversation. Mon coeur était alors partagé entre le soulagement que cette dernière fut finie -et que le sujet de ce qui s'était passé avant-hier ne fut pas abordé- et l'envie de continuer à parler avec lui. Néanmoins, j'apaisai facilement mon deuxième côté à la pensée de le revoir demain.

Je posai mon téléphone et m'installai dans mon canapé. Mais au lieu de regarder un kdrama comme initialement prévu, je réfléchissai à ma situation.

Demain aura lieu le festival du printemps afin de célébrer l'éclosion des fleurs de cerisiers. J'ai donc perdu. Et comme si cet échec n'était pas suffisament harrassant, j'étais tiraillée par l'idée de le lui avouer. Je ne supporterai pas son regard et son sourire moqueur alors que je déclarerai sa victoire.

Cependant, je ne souhaitai aucunement me cacher. Ce serait une situation embarrassante, mais à vivre.

Car, de toute façon, cette relation semblait qu'éphémère et vouée à une conclusion brève et soudaine, alors pourquoi vouloir la prolonger en simulant une amitié platonique ?

Être honnête avec moi même était la seule chose sensée qu'il me restait dans ce jeu de fous, et je ne souhaitai pas l'abandonner.

Je réfléchis donc à ma déclaration alors que j'enclenchai le bouton on/off de ma télévision.

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