Game over ?

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CHAPTER 17

« Je... »
J'eu voulu changer de sujet. Dire un stupide et banal « J'ai froid » au lieu de livrer mes sentiments à mon adversaire. Car, qu'était-il d'autre que cela ?

Un adversaire à battre dans ce jeu dont il est toujours le maître omnipotent. Un combat raté d'avance. Et pourtant, au lieu de détourner mes yeux, faire marche arrière et cacher ma défaite sous une fausse amitié non désirée, je pris mon élan et me jetai dans l'arène.

« Je t'aime. Cela commence a faire longtemps que je combats mes sentiments et que je me mens à moi même. Mais je ne veux plus me cacher. J'ai perdu, terriblement, pathétiquement, absolument perdu. Les heures les plus brillantes de ma vie furent celles où j'étais à tes côtés, et jamais je ne ressenti plus grand vide que lors de ton absence. Mes plus mauvaises, mais aussi mes plus belles décisions que je pris furent avec toi. »

Je fit une pause et le vit ouvrir lentement ses lèvres, qui depuis le début, restaient scellées.

« Je n'attends rien de toi, Yoongi. Je ne souhaite pas arrêter notre jeu, bien que ma défaite soit écrasante, et que la situation puisse être douloureuse pour moi. Et même si rester auprès de toi en tant qu'amie, adversaire ou fausse petite amie me brise, me broie et me déchire le coeur, je désire tout de même rester à tes côtés, car si je peux t'être utile, avec tes chansons ou autre, alors je ferai l'impossible pour garder ta présence, ton sourire ou même tes yeux moqueurs. »

Un silence, long et pesant suivit.

"Je suis désolé" fut sa seul réponse.

Nous descendîmes de l'attraction, qui fut le dernier lieu où il prononca un mot de la soirée. J'essayai  de parler pour masquer l'embarras de la situation -ainsi que le mien- mais il ne répondit pas une seule fois et je n'eu même pas le droit à plus qu'un regard désinteressé.

N'en pouvant supporter plus, je simulai un mal de ventre et lui priai d'arrêter la soirée ici. Là encore, je n'eu qu'un hochement de tête et une main levée. Il tourna alors les talons et s'enfonça dans l'obscurité de la nuit, pendant que je m'asseyai sur un banc et commençai à pleurer silencieusement.

Mon coeur était en miettes. Figurativement, et littéralement il me semblait, tant ma cage thoracique et ma respiration se faisaient douloureuses. L'air se faisait plus rare et le sol disparaissait sous mes pieds.

Son absence de réponse, sa froideur et sa nonchalance qui suivirent ma déclaration étaient bien pires que n'importe quel refus. Pourquoi n'avait il rien dit par la suite de ce "je suis désolé" ? Était-il désolé que mes sentiments ne soient pas réciproques ? Si oui, pourquoi n'a-t-il donc pas essayé de me consoler, ou au moins me parler !

C'était ma première déclaration. Je n'étais jamais allée si loin avec un autre, jamais je n'avais ressenti un tel tourbillon de détresse, de plaisir et d'envie en voyant quelqu'un, en sentant son corps contre le mien ou en plaquant un sourire sur son visage. Et maintenant, il ne restait que la détresse de ne pas l'avoir auprès de moi, de ne pas savoir mes sentiments réciproques.

L'air du soir se faisait de plus en plus froid et inhospitalier et angoissant. Je relevai la tête et regardai la foule. Des dizaines de sourires étaient plaqués sur leur visages heureux. Aucun ne semblait partager un quelconque sentiment de tristesse, ou même de mécontentement. Non, j'étais plongée dans une mare de bonheur, une usine à sourires et un carnaval de couleurs chatoyantes, où je suffocais.

Puis, une détonation se fit entendre dans le ciel. La foule leva son nez vers ce dernier pour admirer le spectacle d'un feu d'artifice.

En temps normal, je serai restée bouche bée devant un tel tableau d'explosion littérale de couleurs

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En temps normal, je serai restée bouche bée devant un tel tableau d'explosion littérale de couleurs. Cependant, la seule chose qui me vint en tête devant la splendeur de ce tableau fut une comparaison avec mon cœur. Lui aussi explosait, et n'offrait même pas la consolation d'un beau spectacle, non, ce dernier n'était rien d'autre que pitoyable.

Je me levai, faiblement, et pris la direction de ma maison alors que les explosions continuèrent derrière mes pas.

Ce fut la défaite la plus amère que j'eu goûtée.

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