CHAPITRE 9

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Dylan a fini sa journée de travail, malheureusement, plus tôt que prévu.  On est dans sa voiture à attendre devant l'arrêt d'autobus. Je ne veux pas descendre de là. Je sais que dès que je franchirais la porte que ma mort m'attend. Je stresse comme une folle, Dylan essaye de me calmer. Je n'entends pas ce qu'il dit. Je fixe la route sans rien faire.

"Si quelque chose tourne mal, appel-moi et je vais venir te chercher directement. Je ne te laisserai pas dans la merde avec tes parents." Dit-il en serrant ma main. J'hoche la tête et je sors finalement de la voiture. Je dois bien finir par rentrer chez moi un jour ou l'autre.

J'ouvre la porte d'entrée et je monte les escaliers le plus discrètement possible. Peut-être qu'ils sont en train de dormir et je pourrais me sauver de la fessée. Je suis en train descendre en bas, mais la voix grave de mon père me fait arrêter tous mes mouvements.

"Viens t'asseoir dans la cuisine. Grouille-toi."

Je ne dis pas un mot pour protester. Si jamais j'ose dire un mot, c'est la séquestration assurée. Ma mère est assise à la table le front déposé dans sa main droite. Elle semble fatiguée. Je m'assois sur ma chaise et j'attends l'engueulade. Mon père va commencer, mais ma mère fait un signe de main pour l'arrêter.

"Je peux savoir où tu étais Lexie?" Dit-elle sur un ton doux et calme.

"J'étais chez Jess."

"Ne mens pas Lexie! On est allé chez Jess et il n'y avait pas à un chat!" Crie mon père.

"J'étais avec les filles, on s'est fait invitées à une soirée dans le centre-ville de Montréal." Dis-je en jouant avec mes doigts. Ce n'est pas totalement faux ce que je raconte. Ils ne savent juste  pas que j'étais avec un garçon et non avec les filles, mais ce n'est qu'un petit détail.

"Tu sais à quel point tu nous as fait peur?"

"Vous êtes toujours après moi et vous épiez tous mes faits et gestes. J'ai besoin de mon espace."

"Pour qui tu te prends jeune fille? Tu vis sous mon toit à ce que je sache. Mon toit, mes règles."

La phrase qu'elle me répète sans cesse dès que j'essaye de lui expliquer comment je me sens. Elle ne veut pas admettre ses tords. Ça peut arriver à n'importe qui de merder. Au moins, je lui dis pour qu'elle arrête de faire ça, mais elle ne veut pas s'ouvrir les yeux.

"Tu vas mettre une application sur ton cellulaire qui va me permettre de te localiser en permanence. Si jamais tu oses l'enlever, tu vas passer tous tes soirs dans ta chambre à étudier sans avoir le droit de voir ou de parler à qui que ce soit." Rajoute-t-elle sévèrement.

"Très bien, comment s'appelle l'application?" Dis-je en sortant mon cellulaire de la poche arrière de mon jeans.

"Il est à qui ce cellulaire?"

Oh merde, je n'ai pas pensé à ça. Il faut dire que mon ancien cellulaire était proche de l'époque des dinosaurs. Il est évident qu'elle allait le remarquer. Je ne peux pas lui dire que ça vient de Dylan sinon je suis morte.

"Il est à moi. J'ai passé devant une boutique en allant au travail qui faisait des bons prix. J'ai voulu me faire plaisir."

"Commence par nous payer ton père et moi avant d'acheter des bidules inutiles! On n'est pas une banque."

"Oui, je vais vous donner cent dollars lors de ma prochaine paye." Dis-je en baissant la tête.

"T'es mieux, je n'ai pas financé ton voyage de l'été passé. Je t'ai prêté l'argent."

"Oui, je suis au courant merci."

"Change de ton immédiatement!" Elle a les poings fermés sur ses hanches et ses sourcils se touchent presque tellement ils sont fronçis.

Butterfly Où les histoires vivent. Découvrez maintenant