CHAPITRE 14

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Je rentre chez moi et les deux tournades arrivent en trombe. J'essaye de rester calme, je ne veux pas mettre plus d'huile sur le feu qu'en ce moment. Ma mère me prend le bras et elle me tire jusque dans le salon. Elle est rouge de rage, mais il y a aussi de l'inquiétude dans son comportement. Mon père, quant à lui, est beaucoup plus calme que ma mère. Il faut bien qu'il compense pour l'attitude irritante de ma mère.

"Tu peux me dire où tu étais jeune fille ? Tu penses pouvoir disparaître durant deux jours et ne pas avoir de conséquences ? Tu penses à quoi ? Non en fait est-ce que tu penses parfois ?" Crie-t-elle en faisant les cent pas devant moi. Mon père est assit à côté de moi et il tient ma main. Il semble rassuré que je sois en vie et en un morceau.

" Si vous me faisiez confiance, je n'aurais pas avoir à vous cacher des choses. Je suis une grande fille, je sais ce que je fais."

"Lex, on s'est inquiétés pour toi. Tu aurais pu nous écrire où tu étais au moins. Comme ça si quelque chose t'arrive on va pouvoir t'aider." Dit mon père d'un ton très calme. J'allais répondre, mais ma mère me coupe.

"Et c'est quoi cette tenue ? C'est une robe hors de prix ! Tu t'es mise à voler ? Tu deviens une vraie junkie ! Tu es une honte pour la famille !"

"Calme-toi Myriam, ce n'est pas une robe de prostitué. C'est une très belle robe, Lex à sûrement une explication."

"Probablement un autre de ses mensonges !" Elle s'assoit sur le petit fauteuil en face de moi.

"C'est un de mes amis qui me l'a acheté pour une soirée dans une maison d'un des ses amis dans le Westmount." Je ne vois pas l'intérêt de leur raconter des histoires sur ma tenue. Ils vont finir par connaître Dylan, car je ne compte pas le faire sortir de ma vie.

"Un ami ? Un ami ! Comment il s'appelle ?" Ma mère est rendue pourpre tellement elle est en colère.

"Il s'appelle Dylan."

"Tu as passé deux nuits avec un garçon ?" Dit mon père en espérant plus qu'on aille pas fait l'amour ou quelque chose d'autre.

"Oui, mais on a seulement parler les deux nuits. Une fois chez lui et l'autre sur le Mont Royal. C'était vraiment beau." Dis-je en souriant un peu en me remémorant les deux soirées.

"Il te traite bien ?" Mon père est un peu plus rassuré.

"Luc ! On s'en fout complètement ! Elle n'est plus autorisée à le voir point final."

"Tu t'arranges vraiment pour que je prenne mes affaires et que je parte d'ici pour de bon." Dis-je en lui lançant un regard glacial. Jusqu'ici je suis restée passive, mais lorsqu'elle décide de ma vie, je vois noir.

"Je crois qu'on pourrait faire un souper pour le rencontrer et comme ça on décidera en famille ce qui est le mieux pour Lexie." Dit mon père pour faire un compris.

"C'est ça que vous ne comprenez pas ! Vous n'êtes pas là pour décider de ma vie ! Vous pouvez me conseiller et m'aider à prendre des décisions, mais au final ce sont mes choix. Vous devez apprendre à les respecter." Je suis sur le point d'exploser. Des parents ne sont pas supposés contrôler et dire à leurs enfants quoi faire dans leur vie. Bien sûr, ils doivent avoir une certaine sorte de contrôle, mais empêcher leur enfant de vivre est tout simplement inacceptable.

"Est-ce qu'on peut le rencontrer au moins ?"

"Oui, mais peu importe ce que vous en pensez, je vais continuer à le voir." Dis-je directement après mon père en coupant pour une fois ma mère qui s'apprêtait à répondre.

"Est-ce que tu l'aimes ?" Demande mon père en croisant ses doigts ensemble.

"Je ne crois pas, on ne se connaît pas depuis longtemps, mais je me vois avec lui dans quelques mois." Dis-je en ignorant ma mère et en me concentrant uniquement sur mon père.

"Il est mieux de bien te traiter. Sinon je lui mets mon poing en pleine figure." Dit-il en souriant un peu pour me faire rire. Il réussit à peine. Il me fait un signe de partir et qu'il va finir la conversation avec ma mère en privée. Tant mieux si j'ai la paix.

Je descends dans ma chambre et je verrouille la porte pour m'assurer que la folle qui me sert de mère ne rentre pas dans ma chambre. Je reçois un message de Dylan qui me demande si je veux aller au restaurant ce soir avec lui. Je veux vraiment y aller, mais je lui avais dit demain. Est-ce que je vais flancher ? Probablement. Je lui réponds positivement et je vais dans la douche avant de me coucher. Je suis complètement vidée d'énergie. Je veux tout simplement dormir toute la journée et partir au restaurant pour voir Dylan. Je sais qu'il va me faire sourire en moins de cinq minutes et il va me faire oublier mon horrible mère.

Mon cellulaire sonne à dix-huit heures piles et je commence à me préparer. Dylan m'a dit de mettre une robe simple. J'hésite entre quatre robes. Je ne sais pas quoi mettre. Une rose pâle ? Une bleue ? Une grise ? Une noire ? Une bourgogne ? J'aime bien la bourgogne, elle met mes courbes en valeur. J'espère que Dylan va autant l'aimer. Je me décorer de quelques bijoux légers et je me maquille très légèrement avant d'écrire un mot sur une feuille de papier pour dire où je vais être et je sors pas la fenêtre mes talons en mains.

Lorsque j'arrive à l'arrêt d'autobus, je n'attends que trois minutes avant de voir la voiture de Dylan s'arrêter devant moi. Je le vois déjà  avec un sourire aux lèvres lorsque j'ouvre la porte. Il m'embrasse rapidement et il commence à conduire vers le restaurant.

"Tu es encore plus belle qu'hier. Je ne croyais pas que c'était possible."

"Toi aussi tu es beau en chemise. Tu t'es mis sur ton trente-et-un."

"Tout pour être à ta hauteur." Il me sourit et il enlace ma main. On parle un peu de la conversation avec mes parents. Je ne lui parle pas du souper que mes parents veulent organiser. Je ne trouve pas que c'est nécessairement le bon moment de les présenter. On apprend encore à se connaître. Je veux leur présenter lorsque nous serons officiel et que je saurai à 100% qu'il est le bon.

On arrive devant le restaurant. On est dans le vieux Montréal. Je regarde l'affiche du restaurant. On est au Keg. Oh, j'adore ce restaurant ! Ils ont les meilleurs hamburgers au Québec. Dylan m'ouvre la porte tel un gentlemen et il parle à l'hôtesse qui nous trouve une table en peu de temps malgré le nombre de personne qui attendent avant nous. Je me sens mal, mais il doit avoir réservé d'avancer. L'hôtesse nous tend les menus et retourne à son poste initial. Je n'ai pas besoin du menu je sais exactement ce que je vais manger.

Butterfly Où les histoires vivent. Découvrez maintenant