CHAPITRE 47

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"Le verdict à été rendu, monsieur Travis si vous voulez bien vous lever. Nous allons passer au verdict. Mesdames et messieur du jury, quel est votre verdict?" Dit la juge de sa voix stricte.

"Coupable sur tous les chefs d'accusation." Dit une vieille dame dans la soixantaine. Elle envoie un regard de dégoût à Dylan et elle me regard avant de reprendre la parole: "J'espère que vous allez réussir à passer au travers jeune fille. Vous avez un brillant avenir devant vous j'en suis sûr." Elle me fait un dernier sourire compatissant avant de se rasseoir. 

"Je ne peux pas concevoir qu'une personne fasse endurer ça à une jeune fille de dix-sept. Je n'aurais aucun remords à vous accorder la peine maximale pour ce cas qui est de douze en prison ferme sans possibilité de libération conditionnelle. Vous allez devoir passer des tests à votre sortie et si jamais on vous reprend la main dans le sac, je m'arrangerai personnellement pour que vous ne puissiez plus jamais sortir de cet prison." Dit la juge avec le même ton, si ce n'est pas légèrement plus agressif que lorsqu'elle a parlé au jury. 

Je viens de perdre dix livres sur mes épaules, je suis enfin libre, d'une certaine façon. Je ne pense pas pouvoir redevenir celle que j'étais il y a quelques mois. Je ne crois pas que l'on se remette d'une épreuve comme celle-ci, mais on apprend à grandir au travers. Ce n'est pas quelque chose de facile à vivre, car l'on croit que l'on fait ça pour la personne que l'on aime et qui l'on croit, nous aime également. C'est ce que chaque humain cherche dans la vie, une fois qu'on a trouvé la personne qui nous fait sentir aimer, on ne veut pas la laisser partir. Je n'ai pas envie de le laisser partir, du moins, l'homme que j'ai rencontré au début. Lui qui me faisait rire, lui qui m'écoutait et me réconfortait dès que j'avais le moral bas, lui qui pensait à me faire pleins de petites attentions, lui qui me faisait sentir belle, unique, spéciale... Je sais que ma vie ne s'arrête pas là, je ne peux pas le laisser diriger ma vie même à des kilomètres de distance. De jour en jour je vais commencer à me rebâtir et à avoir confiance à nouveau. Ça peut faire peur au début de savoir que sans cet homme on n'est plus rien, mais ton homme ne te définie pas toi en t'en qu'individu. Tu es ce que tu veux être de la façon dont tu veux le devenir. Personne ne devrait te dire quoi et tu devrais encore moins changer qui tu es pour plaire à cette personne. J'ai appris cette leçon de façon un peu dur, mais je l'ai appris et je n'ai pas hônte de dire que j'ai réussi à surmonter cette épreuve par moi-même. Je grandis et je deviens plus forte de jour en jour. Bien sûr certains jours sont plus difficles que d'autres, mais aucun jour devrait m'empêcher d'être qui je suis et de me cacher. 

J'ai demandé une dernière visite à Dylan, je veux lui parler une dernière fois avant de l'effacer de ma vie pour de bon. Je sais que ça peut paraître un peu absurde, mais j'ai besoin de lui parler et de le regarder dans les yeux une dernière fois. 

Je suis assise sur ma chaise en plastique dans la salle d'interrogatoire. Deux policiers le font rentrer dans la pièce et il est menotté à la chaise sur laquelle il est assis. Je demande poliment aux policiers de nous laisser. Je sais que mes parents ainsi qu'Heather se trouvent derrière le miroir et qu'ils regardent attentivement la scène presque irréel se dérouler sous leurs yeux.

"Tu dois être contente non?" Dit-il en roulant les yeux.

"Je suis plus soulagée de savoir que des filles sont à l'abris de toi, mais ce n'est pas pour ça que j'ai demandé à te voir. Je ne suis pas là pour t'envoyer chier et te détester. Je le fais à chaque jour, à chaque heure, à chaque minute... Je veux tout simplement savoir pourquoi? Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu me choisisses, pire encore, pourquoi tu fais ça? Tu te sens bien dans ce milieu? Tu te sens bien à détruire des jeunes filles? Tu te sens bien lorsque tu les abandonnes pour une nouvelle victime. Tu sais combien de filles ont été violées par ta faute? Combien ce sont suicidées? Combien ont été tuées? Non, bien sûr que non, tu ne sais pas et tu ne t'en préoccupes même pas. Alors explique-moi." 

"Je voudrais pouvoir te répondre, mais la vérité c'est que j'en ai aucune idée. J'imagine que j'aime le fait de pouvoir faire tout ce que je veux sans que la fille ne dise quoique ce soit. J'ai le contrôle sur elle et en plus je me fais de l'argent facilement." Dit-il d'un ton indifférent. 

"D'accord, je vois. Je voulais te donner sa en main propre. Je veux que tu me promettes une chose. Une chose qui ne sera pas un mensonge pour faire une différence dans ta vie." Il me regarde dans les yeux et il ne répond pas à mon commentaire précédent. Je soutiens son regard jusqu'à ce qu'il accepte par un signe de tête. Je poursuis donc en sortant la blague qu'il m'avait donné de ma poche de jeans.

"Lorsque tu seras vraiment en amour et que tu auras fondé ta famille, donne cette bague à la personne qui en vaut vraiment la peine. Pour moi cet anneau à signifier énormément, alors je te demande de la donner à la fille qui fera craquer ton coeur et qui te fera réaliser que tout ce que tu fais n'es pas humain. Je le sais que tu vas réussir à retrouver le bon chemin. Tu as simplement besoin de la bonne... et d'une bonne dizaine de séances en psychanalyse. Je te souhaite vraiment de prendre conscience de tes actes." Je lui fais un léger sourire et je dépose la bague sur la table avant de sortir de la salle d'interrogatoire et de rejoindre ma famille derrière le miroir. J'ai réussi, j'ai réussi à le mettre derrière moi et je me sens bien. Il est temps de continuer à avancer.

Butterfly Où les histoires vivent. Découvrez maintenant