CHAPITRE 11

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Je me réveille par la sonnerie de mon téléphone. Je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux et encore moins de sortir du lit. Surtout quand je sais pertinament que c'est mon alarme qui sonne puisque je dois aller à l'école tel que convenu avec ma mère au téléphone hier. Je vais me faire séquestrer jusqu'à mes dix-huit ans si je n'y vais pas.

"Lex, tu peux aller l'éteindre avant que je détruise ton cellulaire." Dit-il d'un voix rauque.

"C'est mon alarme. Je dois aller à l'école aujourd'hui, mais je n'ai pas envie d'y aller."

"Tu t'arranges vraiment pour te faire assassiner." Dit-il en riant un peu. Je souris un peu et je vais chercher mon cellulaire. J'éteins finalement l'alarme et je regarde les quelques messages qui sont inscrit sur mon écran verrouiller. Je n'ai pas la motivation de répondre à qui que ce soit.

"Je ne croyais pas pouvoir avoir autant de message en si peu de temps. Je suis tellement en demande." Je me rassois dans le lit et il me tire dans ses bras.

"Tu restes déjeuner?" Il flatte ma cuisse avec la même douceur qu'une pétale de rose.

"Je ne crois pas que ça soit une bonne idée. Mes parents vont me tuer si je manque un cours."

"Tu vas déjà mourir, tu pourrais mourir le ventre plein." Je le regarde et je lui souris. Il n'a pas tord, je vais profiter d'une matinée passive avant la tempête. Je vais simplement envoyer un message à ma mère pour qu'elle sache que je suis toujours en vie. Elle me reproche toujours de ne pas lui  écrire de message assez souvent, je vais le faire cette fois-ci.

"Tu pourrais te faire passer pour mon frère et motiver mon absence à l'école?"

"Si c'est pour que tu restes avec moi, ça va me faire plaisir." Il sourit et il prend mon cellulaire en attendant que je lui donne le numéro de mon école. Je manque souvent de l'école pour travailler à la boutique. J'ai des bonnes notes, alors je peux me permettre de manquer les cours de révisions.

Dylan finit de parler avec la sécrétaire et il raccroche en souriant jusqu'aux oreilles puisque je vais passer la journée avec lui. Je dois vous avouer que moi aussi j'ai un énorme sourire coller au visage. Je sais je ne devrais pas, mais quand je suis avec lui j'oublie tous mes problèmes. Ça fait du bien parfois d'avoir des pauses. Surtout avec les parents que j'ai.

"Tu préfères des gaufres ou des crêpes?" Dit-il en me serrant.

"Laquelle de ces deux options à tu le moins de chance de brûler?"

"Ça ne m'arrive jamais! Je pensais à toi et je ne voulais pas que tu attendes quand tu finissais de travailler. Alors j'ai oublié d'éteindre le four rien de dramatique."

Je le regarde quelques instants en me contrôlant pour ne pas rire, mais c'est plus fort que moi. J'éclate de rire et Dylan me suit rapidement. Je suis sûr que même lui ne croit pas à ce qu'il me raconter.

"Puisque tu ris de moi jeune fille, je vais te laisser faire le déjeuner."

"C'est la meilleure décision que tu pouvais prendre." Dis-je en riant toujours de lui. Il me fait un magnifique sourire et je sors du lit pour aller préparer le déjeuner. Je meurs de faim, je vais faire des crêpes c'est plus rapide. 

Je suis en train de cuisiner quand monsieur Dylan décide finalement de sortir du lit pour venir mettre la table. Je le regarde du coin de l'oeil, son jogging tombait légère sur ses hanches, son dos était dessiné à la perfection, ses larges épaules accentuaient la forme en "V" de son corps. Il est tout simplement beau. Même avec ses cheveux en batailles et ses petits yeux encore endormis.

"Tu veux combien de crêpes?" Dis-je en retournant la crêpe.

"Peut-être six."

Je me retourne vers lui avec un sourcil levé. Je ne sais pas s'il est sérieux ou non. À voir sa tête, je dirais que oui. Comment un être humain peut autant manger et toujours avoir un corps comme le sien. La vie est injuste. Je fais cuire ses six crêpes et je lui apporte à la table. Je sens son regard brûler sur moi. Je commence à avoir chaud. Pourtant je n'ai qu'un de ses chandails trop grand pour moi. Je me fais mes deux crêpes et je m'assois en face de lui. Il m'a attendu pour déjeuner. Quand je finis de verser mon sirop d'érable sur mes crêpes, il commence à manger.

"Tu voudrais faire quoi aujourd'hui?" Dit-il avant de se servir un verre de lait et de m'en servir un par la suite.

"Je n'ai aucune idée. On fait quoi à Montréal?"

"Ah, jeune fille de banlieu j'ai oublié. On pourrait aller magasiner sur St-Hubert." Dit-il en souriant.

"Tu n'aimes pas mon style vestimentaire?" Je le taquine un peu pour le rendre mal à l'aise, mais il ne parait pas une seule fois mal en point.

"Non, j'aime ton style au contraire, c'est simplement que tu portes toujours le même linge depuis un an environ."

"Comment tu sais ça?"

"Parce que tu passes devant ma boutique depuis un an et à chaque fois que je venais pour te parler tu partais. Si tu savais comment je me faisais chier avec les gars au travail."

"Je ne sais pas si je dois trouver ça drôle ou non." Dis-je en finissant mon assiette.

"Tu peux en rire, tu ne serais pas la première." Dit-il en riant un peu.

"Dis toi que ta persévérance a servi à quelque chose au moins." Je commence à faire la vaisselle, mais il me tasse un peu sur le côté pour la faire à ma place. Je le regarde en souriant un peu et je prends le linge pour essuyer la vaisselle fraîchement lavée. Il me regarde avec un sourire en coin, dès qu'il me regarde, il sourit.

"Quoi?" Dis-je en souriant malgré moi.

"Rien, je trouve seulement belle." Il ferme le robinet et il va dans la chambre s'habiller. Je n'aurais pas été contre le fait qu'il reste torse nu. Il revient vêtu d'un jeans noirs déchirés et d'un chandail rouge vin. Il était mieux sans chandail.

"Tu y vas habillée comme ça? Ce n'est pas que ça me déplaît, mais trop de garçons vont te regarder et ça c'est quelque chose qui me déplaît." Dit-il en souriant un peu.

"C'est vrai qu'après un an, ça serait dommage que tes efforts n'aient pas rapportés fruits." Je pars vers sa chambre pour me changer. Je remets ma robe d'hier et je mets le chandail dans mon sac à dos. Je vais dormir avec le plus souvent possible. C'est probablement la dernière fois que je vais pouvoir passer du temps avec lui.

Butterfly Où les histoires vivent. Découvrez maintenant