L'accro des émeraudes *TERMINÉ*

Chapitre 1 : Le tyran

"Pardon excusez-moi ! S'il vous plait, laissez moi passer ! criait le jeune homme essoufflé en courant dans l'escalier avec hâte. Pardon !

Le pressé essaie avec beaucoup de mal de se frayer un chemin parmi cette immense foule. Les gens ne semblent pas se presser. La nonchalance de cette populace a le don de l'agacer et il n'hésite pas à donner des coups de sac à dos aux malheureux qui zonent dans l'étroit passage. L'air de cette immense gare pue le renfermé et l'humidité.

« - Et tous les jours c'est la même chanson ! dit un homme en claquant ses bras sur ses cuisses. Je ne vais pas éternellement continuer à retarder le train garçon ! Un jour je vais me faire taper sur les doigts par mes supérieurs !
-Exc... excusez moi monsieur le contrôleur... dit-il essoufflé, il y avait du monde dans le métro et...
-Oui et tu as dû en attendre un autre. Je connais la chanson, c'est la même tous les jours, fait le contrôleur agacé. Allé dépêche de monter, ou les passagers vont te manger dit-il en lui montrant la porte du wagon du menton.

Se pressant de monter, Eren manqua de tomber en se prenant les pieds dans ce vieil escalier à trois marches. Le contrôleur pouffa de rire. « Ce garçon est vraiment irrécupérable », pensa t-il. Le train est bondé de monde en cette heure de pointe et il est difficile pour Eren de se trouver une place assise. Voyager debout ? Et puis quoi encore ! Trente minutes debout ? Ah non !
Il trouve finalement une place parmi une tablée de 4, ne prenant pas la peine de demander aux passagers si la place est libre. Le trajet plus que monotone est le moment idéal pour avancer dans ses révisions. Confortablement installé dans son siège il commence la relecture de ses cours du jour. La moquette collée au mur du vieux wagon refoule en lui un dégoût amer qui ne lui donne pas envie d'y poser sa tête pour se reposer un peu. C'est vrai, quel genre de bêtes peut vivre là-dedans ? Des poux, des acariens (ou même...des titans ??). Eren est très investi dans ses études, le garçon a la tête bien remplie et il est loin d'être un parfait idiot malgré les apparences. Il a juré à ses défunts parents de devenir un infirmier apprécié de tous et reconnu dans son travail. Il se donne du mal pour y arriver et sa petite sœur est toujours là pour l'encourager. Depuis tout jeune, il a la ferme intention de tendre à une carrière d'aide à la personne, aussi généreux soit-il.

Une voix gutturale provenant des sièges à proximité vient lui faire lever la tête de son bouquin, le faisant sursauter au passage. Un homme nerveux aux gestes saccadés tape du poing sur la table en rangeant ses crayons dans sa sacoche.

- Mais tu vas foutre tes pattes ailleurs merdeuse !
-Mais monsieur s'il vous plaît calmez vous ! Elle n'a que 5 ans ! Fait la mère de la jeune fillette en pleurs.
-J'en ai rien à foutre ! Ça c'est MON travail ! Ça, c'est MON matériel ! Dit-il en montrant ses affaires du doigt. Apprenez à votre gosse à respecter l'espace vital des gens au lieu de claper au téléphone ! Vous faites chier tout le monde !

La femme, bouche bée ne trouve pas les mots pour répondre à ce trentenaire grossier qui l'impressionne au plus haut point. Il faut dire que cet homme, petit en taille, à la coupe Hunder cut, et au visage d'une beauté évidente, pourrait foudroyer n'importe qui de ses yeux revolver. L'aura qu'il dégage est d'un sombre presque angoissant, dégageant une certaine autorité innée en lui. Il rassemble bruyamment ses affaires, les claque avec rage dans sa musette, avant de quitter sa place, furieux. Il enfonce ses prunelles d'acier dans celles de ceux qui n'ont pas baissé la tête, Eren faisant partie des personnes osant défier son regard particulier. Ce dernier dégluti bruyamment tout en baissant les yeux, ne voulant pas attiser la rage de ce fou furieux.
Une foi parti, l'atmosphère se fait moins lourde dans le wagon, mais l'événement passé reste le sujet de conversation de tous jusqu'au terminus. Il prend le bus qui le mène jusque chez lui.

- Je suis rentré ! Cri t il en fermant la porte.

Il accroche son manteau, puis enfile ses pantoufles. Après une rapide recherche dans le petit appartement, la personne qu'il cherche semble être dans sa chambre. Il toque doucement à la porte.