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Avant de commencer, je sais que le titre est nul, mais si quelqu'un a une idée, je suis preneur.


Vendredi 29 septembre 2017

- Illiess, à table!

Illiess, c'est mon fils unique. Il a maintenant 13 ans, et nous vivons seuls depuis la mort de sa mère, ma femme, il y a de cela quatre ans. Depuis presque un an, il me taquine sur mon éternel célibat.

Enfin, c'est ce qu'il croit. En réalité, je n'ose pas lui présenter la personne qui a prit une place importante dans ma vie, de peur de sa réaction. Non pas par crainte qu'il m'en veuille de remplacer sa mère, Laura. Mais, il faut dire ce qui est, il ne doit pas s'attendre à ce que je lui présente Guillaume.

Nous avons développé une relation très fusionnelle suite au décès de Laura. J'ai peur que mes soudaines préférences sexuelles et romantique brisent quelque chose entre nous.

Je dis soudaines, mais j'avais déjà connaissance de ma bisexualité. J'avais d'ailleurs toujours eu une préférence pour les hommes, jusqu'à ce que je rencontre Laura, dont j'étais tombé fou amoureux. Pendant plus de dix ans, je ne m'étais plus posé de questions quant à mon orientation, persuadé d'avoir trouvé la femme de ma vie, qui me comblait parfaitement.

Pendant plus de dix ans, je n'avais eu d'yeux que pour cette femme, tolérante, douce, attentionnée et très indépendante. Son indépendance me plaisait particulièrement. J'ai toujours été rebuté par l'idée qu'une femme s'occupe de la maison pendant que son mari travaille. Déjà parce que les stéréotypes de genres me donnent la nausée, mais aussi parce que je ne conçois pas que les goûts aient un sexe. Elle avait un travail, mieux payé que le mien, et sortait avec ses collègues si elle le voulait, tout comme moi.

Je porte même encore mon alliance. Certains trouvent ça glauque, pour moi c'est une évidence. Nous ne serions peut-être plus ensemble à l'heure actuelle, mais là où notre histoire s'est arrêtée, j'étais dingue d'elle.

Nous n'avions jamais de grosses disputes, seulement quelques petites divergences d'opinion par-ci par-là. Tout se faisait naturellement entre nous, sur tous les tableaux. Malheureusement, elle s'était faite emportée par un cancer du sang bien trop jeune à mon goût. Ses parents sont encore très présents dans nos vies, et je leur en suis reconnaissant. Ce n'est pas rare qu'Illiess dorme chez eux quand j'ai besoin, puisqu'ils habitent à seulement quelques kilomètres de chez nous.

Mes parents, eux, ont décidés de prendre leur retraite en Guadeloupe, ils nous rendent donc très peu visite. Depuis maintenant cinq ans, nous ne les voyons que pour Noël. Mais avant ça, nous étions déjà très peu en contact. Illiess ne les connaît pas vraiment.

Pour en revenir à Guillaume, nous sommes ensemble depuis bientôt deux ans. Le 17 octobre 2015 précisément. Il souhaite de plus en plus rencontrer mon fils, dont je lui parle depuis si longtemps.

J'hésite à organiser un repas pour fêter nos deux ans, et en même temps les présenter l'un à l'autre. Mais j'ai peur de décevoir mon fils adoré, que je chéris plus que tout au monde. Je dois avant tout discuter avec lui de l'homosexualité, je pense.

- Salut P'pa! Comment tu vas ce soir?

- Super et toi? Ta journée?

- Je vais bien aussi, commence-t-il en s'installant sur un tabouret. Mais je crois que j'ai plus ou moins raté mon contrôle de maths. J'ai pas eu le temps de faire tous les exercices, et je ne suis pas vraiment sûr de moi pour ce que j'ai fais. Mais la prof d'allemand nous a rendu nos expressions écrites, j'ai eu 18.

Aimer un hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant