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  - Y'a pas de Lucie. J'ai dit ça pour te piéger. Et ça a marché!

Je crois que ma mâchoire va se décrocher. Le con. Il a osé! Je me tourne vers les autres.

- Quelqu'un peut me rappeler pourquoi j'aime cette teigne?!

Ils me regardent sans comprendre, et Illiess arbore un sourire machiavélique. Je leur raconte ce qu'il a fait, et ils explosent tous de rire. Même Guillaume.

- J'attendais un peu plus de soutien de ta part, je bougonne.

Il tente de m'enlacer mais je m'éloigne. Je ne suis pas vraiment vexé, mais je trouve ça drôle.

- Pourquoi tu boudes mon Papounet adoré?

Je me jette sur lui, je le plaque doucement au sol et je lui fais des chatouilles. Beaucoup. Je suis insensible à ses hurlements. Je suis, en ce moment, un véritable tortionnaire. Sauf que mon petit-ami prend la défense de mon fils. C'est un complot. Mais il ne parvient pas à me déloger.

- Tu sais que je vais me venger Guillaume? C'est considéré comme une trahison à mon autorité parentale.

- Quelle autorité? intervient Illiess.

Ce gosse va me rendre fou. Je porte le coup de grâce. Je commence à lui faire plein de bisous baveux sur les deux joues. Il hurle des excuses, et je finis par le libérer. Il reste un long moment au sol pour reprendre son souffle, et Guillaume lui tend la main pour l'aider à se relever.

Je suis soulagé qu'Illiess soit agréable avec Guillaume. J'ai eu très peur qu'il n'accepte pas tout ça. Mais il faut dire que mon compagnon fait de son mieux. Chaque fois que je l'ai vu en compagnie d'enfants ou d'adolescents, ce n'était pas une réussite...

André et Marie ont un regard attendri, avec un petit sourire au coin des lèvres. Je sais qu'ils auraient préféré que ce ne soit pas Guillaume qui soit assis dans le fauteuil. Malgré tout ce qu'ils disent, ils ne se sont pas tout à fait remis de la perte de Laura. Mais ils sont quand même là pour me soutenir, et ça me fait chaud au cœur.

Après une heure à discuter de tout et de rien, je propose à Illiess de revenir à la maison. Je le vois hésiter.

- Si t'es pas prêt, on peut rester tous les deux. Je pense que Guillaume comprendra que tu aies besoin de temps avant de réussir à l'accepter. Mais... J'ai envie de profiter d'être avec toi.

- Non, je vais pas t'empêcher de le voir. Je rentre avec vous.

Mon sourire rayonnant revient à la charge. Mon fils est merveilleux. Il monte dans sa chambre préparer ses affaires pendant que je remercie un million de fois André et Marie. Je leur serai à jamais reconnaissant de tout ce qu'ils ont pu faire pour moi, pour Illiess.

- Bon, on y va?

Fidèle à lui même, Illiess débarque bruyamment des escaliers, un sourire en coin sur les lèvres. Il a tenté de dompter ses cheveux roux, mais rien à faire, ils font leur vie indépendamment. Je sens un sourire niais prendre place sur mon visage, et je secoue la tête pour reprendre mes esprits.

- Tu dis au revoir quand même?

- T'inquiète, j'suis encore poli.

***

Dimanche 1er octobre 2017

Je suis assis dans le canapé avec Guillaume. Illiess est au cinéma avec des amis.

- Tu veux rester ce soir? je lui demande.

- J'ai pas envie de m'imposer trop à ton fils. Il vaut mieux que je rentre. Je repasserai peut-être dans la semaine, on verra. En attendant on fait comme avant? On mange au salon le midi?

Aimer un hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant