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- Ton sac est prêt? je lui demande.

Ses yeux s'ouvrent en grand et un sourire magnifique illumine son visage. Il part en courant jusqu'à sa chambre récupérer ses affaires. J'espère vite retrouver ma complicité avec lui. Et si possible qu'il accepte que Guillaume vienne de temps en temps. Je compte lui demander, parce que j'estime que c'est autant chez lui que chez moi. Bien sûr, c'est moi le père, c'est à moi de décider, mais j'ai envie qu'ils s'entendent bien, et c'est pas en forçant Illiess à le côtoyer que ça arrivera.

- Tu me ramènes? me demande Guillaume.

- Après avoir déposé Illiess. J'ai pas envie de faire 40 allers-retours, et j'ai pas mal d'affaires à récupérer chez toi, ça risque de prendre du temps.

- C'est bon on peut y aller! annonce Illiess en entrant dans la cuisine son sac sur l'épaule.

- Tu dis au revoir peut-être d'abord.

- Ouais. Il est où Papy? demande-t-il à Marie.

- Il est dans le jardin, ne le dérange pas, c'est son petit moment à lui. Par contre je veux mon câlin!

- Ça tombe bien, moi aussi.

Elle se sépare d'Illiess après quelques minutes, et, contre toute attente, m'enlace. Pas pendant longtemps, seulement quelques secondes, mais c'est une première depuis les funérailles de Laura. Une fois dans la voiture, j'essaie de mettre tout le monde à l'aise.

- T'as fait quoi ce weekend Il'?

- Pas grand-chose. J'ai fait mes devoirs et j'ai rattrapé du sommeil. et vous?

- On a été chez ses parents.

- Tu les connaissais déjà?

- Non, pas du tout, c'est la première fois que je les voyais. Et c'est la première fois qu'ils entendaient parler de moi aussi.

- Et toi Guillaume, t'as déjà rencontré mes grands-parents?

- Non. Et ils n'ont jamais entendu parler de moi non plus je crois.

- Je ne sais pas si je vais leur dire, Illiess. Ils n'ont pas l'ouverture d'esprit d'André et Marie, ils en sont loin même. Je ne sais pas comment ils réagiraient, et je n'ai pas envie que tu ne les vois plus par ma faute.

Il éclate de rire, et je ne comprends pas ce qu'il le prend.

- Je les vois déjà jamais! Savoir qu'ils ne veulent plus nous parler ne changera pas grand-chose à ma vie! Je pense que je les ai vus dix fois dans ma vie! Dont six où j'étais trop jeune pour m'en rappeler. J'ai déjà assez foutu la merde dans ta vie, je ne veux pas que tu te prives pour moi!

- Depuis quand tu parles comme ça toi? Je sais qu'ils sont pas très présents pour toi, mais c'est quand même tes grands-parents!

- Peut-être, mais cette semaine j'ai compris que je préférais me préoccuper de ce que tu ressens plutôt de ce que les autres pensent de nous! Je sais que ce que j'ai dit est impardonnable. Pendant toute la semaine je m'en suis voulu, et je m'en veux encore. Ce que penseront Papy et Mamie de toi, je m'en fiche totalement. Le weekend dernier j'ai bien vu que t'étais heureux avec Guillaume, et j'espère que ce sera le cas encore longtemps... J'ai pas envie d'entacher ça. Alors fais ce que tu veux, dis-le à Papy et Mamie si tu veux, ça me pose aucun problème.

Il sait se rattraper quand il fait n'importe quoi au moins. Je ne sais pas trop quoi répondre à ce qu'il vient de me dire. Il reprend la parole avant que je ne trouves une réponse.

- Tu restes ce soir Guillaume?

Je croise le regard de mon compagnon pendant quelques secondes, et il est tout aussi incrédule que moi.

Aimer un hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant