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- Lydie, pas devant Illiess, intervient mon père. Tu vas faire tes devoirs? lui demande-t-il.

Il engloutit le reste de sa crêpe avant de s'échapper. Je plante mon regard dans celui de ma mère, et réponds à sa question.

- Je l'ai déjà trouvé. Que ça te plaise ou non, c'est le cadet de mes soucis.

Mes yeux cherchent ceux de Guillaume, je vois bien qu'il est ému. Il me sourit timidement. Mon pied va se poser sur le sien. J'aimerai lui saisir la main, mais il est trop loin de moi pour ça. Ma mère secoue la tête avant de reprendre la parole.

- Je veux dire quelqu'un de bien.

Là, j'avale mon jus de pomme de travers. Elle a osé aller jusque là...

- Enfin, Stéphane, faut que t'arrêtes tes conneries maintenant, t'as des responsabilités! T'as pensé à Illiess? C'est quoi cet éducation que tu lui inculque?

- Je sais pas si tu as bien regardé Illiess, mais moi je trouve qu'il le vit plutôt bien. Je lui apprends la tolérance et le respect des autres, valeurs qui te font cruellement défaut. Tu auras beau dire ce que tu veux, je ne compte pas changer ma vie pour quelqu'un qui vit à l'autre bout de la Terre!

- Alors c'est ça? Maintenant tu nous en veux d'être partis?

- Non, moi ça ne me pose aucun problème, je vis tout aussi bien, si ce n'est mieux, sans vous. Personne ne me fait de réflexions sur la personne que j'aime ici, à part vous. Par contre, Illiess, c'est pas la même chose. Il a l'impression que vous l'avez abandonné, ce matin il m'a dit qu'il n'étais même pas sûr que vous éprouviez quelque chose pour lui! Alors vous avez décidé de partir, de sortir de nos vies. Très bien. Mais assumez. Même sans ça je n'aurai pas accepté de remarques comme celles-ci, mais là c'est pire. Je ne renoncerai pas à Guillaume sous prétexte que notre relation dérange vos esprits étroits. Justement, rien que pour vous faire chier ça me donne envie de continuer. A vous d'évoluer maintenant. Je vais prendre ma douche.

Je monte dans ma chambre pour attraper des vêtements propres. Je cherche dans mon armoire, les affaires de Guillaume se mélangent aux miennes. Alors que je referme la porte, deux bras saisissent ma taille et des lèvres se posent dans mes cheveux. Mon dos contre son torse, je me laisse choir dans ses bras. Ces deux semaines vont être longues. Je pense que je vais faire venir des gens tous les soirs, avec un peu de chance mes parents seront plus aimables s'il y a des invités...

Je pose ma tête dans son cou et je le regarde enfin. Il à l'air triste. Je lui souris, mais il ne me le rend pas.

- Hey, arrêtes de faire cette tête! C'est pas dramatique. S'ils ne veulent plus de moi tant pis pour eux. Et puis, je peux compter sur toi pour me réconforter.

Un fin sourire étire ses belles lèvres, il se penche en avant pour saisir les miennes. Après quelques secondes je m'éloigne et me retourne pour lui faire face. Je passe ma main dans sa nuque et l'attire de nouveau à moi, dans un baiser plus passionné. Je le fais reculer jusqu'à le faire tomber sur le lit, et je me place au dessus de lui. Il passe sa main sous mon tee-shirt, mais quand il veut le soulever, je l'arrête. Je me redresse, lui souris, puis dis:

- J'ai dit que j'allais à la douche.

Il commence à râler et me bloque l'accès à la porte. Il me réclame d'aller plus loin, mais je ne cède pas. Je m'approche de son oreille.

- Je te rappelles que mes parents sont à l'étage du dessous et que mon fils est dans la pièce à côté. C'est pas raisonnable, je lui chuchote au creux de l'oreille.

Il couvre ma mâchoire de baiser, me faisant frissonner de plaisir, avant de me laisser passer. Avant que je n'ouvre la porte, il m'interpelle.

- C'est bien la première fois que la présence d'Illiess te dérange, dit-il avec un sourire charmeur, espérant me faire céder.

Aimer un hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant