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Je m'attendais à n'importe quelle réaction négative, et je manque de m'étouffer quand il prend la parole:

- C'est bien que tu passes à autre chose, Stéphane. Tu es encore jeune, et profite du temps qu'il te reste. Profite pour toi, mais aussi pour Laura. Je suis content que tu avances.

Je lève les yeux vers lui, étonné. Cet homme est probablement l'un des plus compréhensif que j'ai rencontré dans ma vie. Il n'a de cesse de me surprendre. J'aimerai que mes parents aient cette ouverture d'esprit.

- Tu n't'attendais pas à ça, hein? ricane-t-il. Ecoute, je sais que tu l'aimais, et que tu as été dévasté, tout comme nous tous. Mais regarde, on s'en remet, tant bien que mal, à notre rythme. Illiess a assez vite tourné la page, toi tu as mis plus de temps. Mais nous savions qu'un jour tu rencontrerai quelqu'un d'autre. Et d'un côté, ça me rassure. Si tu t'en remets, je pense que tu seras plus à l'écoute d'Illiess. On va lui parler. Laisse-le nous ce weekend, on va lui expliquer que ça ne pose aucun problème que tu aies un copain.

- Comment vous faites pour être aussi géniaux, avec Marie? Sincèrement, vous êtes toujours à l'écoute, de bon conseil, et vous vous occupez d'Illiess dès qu'on en a besoin! Je sais plus comment vous remercier.

- Tu n'as pas à le faire. Ecoute, même si tu as de nouveau quelqu'un, tu restes notre gendre. Le père de notre petit-fils. Tu fais partie de la famille, Stéphane.

Sur ce, il sort de la voiture. Je suis inquiet pour mon fils. Je sais qu'il est entre de très bonnes mains, mais j'ai peur qu'il continue de ne pas vouloir me parler. Je sèche mes larmes et récupère mon téléphone.

- Stéphane? Qu'est-ce qu'il se passe? Pourquoi tu m'appelles?

- Salut Guillaume. Tu penses que tu peux passer le weekend chez moi? J'ai pas envie d'être seul.

- Bien sûr que je peux! Mais, Illiess était pas censé être chez toi?

- Viens, je t'expliquerai tout.

- Aucun souci, je suis là dans vingt minutes. Je t'aime.

- Je... T'aime aussi, mais t'as raccroché... Bon...

Je redémarre la voiture et rentre chez moi. En entrant, je trouve tout en plan. Je fais réchauffer les plats et range l'assiette d'Illiess. Je ne sais pas si Guillaume a mangé, mais je prévois quand même un couvert pour lui. Alors que je sors le plat du four, la sonnette retentit. Je me dépêche de déposer la tarte sur la table et me précipite vers la porte.

Un dieu grec me fait face. Avec son mètre quatre-vingts cinq, son allure élancée et fine,  sa mâchoire carrée, ses cheveux blonds en bataille, sans oublier ses magnifiques yeux vairons, mon petit-ami est magnifique. Il n'a pas un corps particulièrement athlétique, il a même un début de ventre, mais il est beau, tout simplement.

- Merci de me raccrocher au nez quand je veux te dire que je t'aime!

- C'est comme ça que tu m'accueille? Je m'attendais à un baiser enflammé, que tu te jettes dans mes bras, et, comme un héros, je t'aurais porté jusqu'à ton lit pour te faire l'amour passionnément.

Pendant qu'il parlait, il n'a cessé d'approcher son visage du mien pour finalement poser ses lèvres sur les miennes. Je le tire brusquement à l'intérieur, sans quitter ses lèvres charnues. Je claque la porte derrière lui et l'enlace.

- T'es certain que c'est toi, tes petits bras et tes cuisses toutes fines qui m'auraient portées? Et pas moi, du haut de mon mètre soixante-quinze mais avec l'aide de mon corps finement musclé?

- Ok, t'as peut-être raison, Tu aurais été l'homme fort de la situation. Je trouve que ça sent drôlement bon, t'as pas encore mangé?

- Comment dire. Illiess m'a encore une fois taquiné à propos de mon "célibat", dis-je en mimant des guillemets avec mes doigts. Et... J'ai fini par lui dire que la question n'était pas comment elle s'appelle, mais comment il s'appelle. Après il m'a demandé de l'emmener chez ses grands-parents. Donc j'ai commencé mon repas, mais je l'ai pas finis. J'ai fais réchauffer la tarte tomate-chèvre que j'avais préparé, ça t'intéresse?

Aimer un hommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant