Je te hais [Ereri]

Chapitre 19

Pdv d'Eren :

Les journées se sont succédés assez vite. Deux semaines après qu'elles nous aient donné nos synthèses à faire, Hanji, Sacha et moi les avions rendu dans les temps. Ce qui en soi, est un miracle, je suis l'un des moins bosseurs dans cette classe, Hanji est la moins concentrée et Sacha la plus lunatique... Notre trio ne passait pas crème pour le coup. Mais bon, notre panique à la veille du jour où il fallait rendre était assez commune, et nous avait permis de le finir dans les temps à la hâte en permanence jusqu'à la dernière heure des cours, tout cela sans compter les nombreuses petites finalisations qu'Hanji a du apporter aux textes rédigées.
Du côté de Livai et Armin, je ne peux pas réellement savoir ce qui s'est passé. Ce que je sais, ce que leurs échanges étaient totalement professionnels, ce que je trouve assez bizarre comme mot à employer pour deux lycéens et que leur travail a très bien avancé, sans précipitation. Mais aucun ne m'a vraiment parlé de tout ça... je dois conclure que ça s'est plutôt bien passé... n'est-ce pas ? Peu importe.
Depuis que nous nous sommes réconciliés, Armin et moi, je dois avouer que les choses... n'ont pas réellement changé en fait. Très peu de choses se sont produites. Chacun est toujours avec sa bande de potes, on se fait parfois de bisous, on se tient la main... mais il a l'air de s'en foutre...royalement...Même si Livai tente de prouver le contraire presque en accentuant ses expressions favorables à la niaiserie lorsqu'Armin me fait un câlin ou un bisou. Au final, lui-même a fini par arrêter, voyant qu'il y avait plus de disputes que de gestes tendres...
Heureusement depuis quelques jours, tout s'est en parti arrangé. Car, dans à peine quelques heures, je prendrais l'avion pour...Paris ! Avec tous les autres bien sûr ! Le programme nous avait été brièvement dit, et Livai, Hanji et moi avions déjà commencé à en parler avec une hâte qu'on n'arrivait même pas à cacher. Ma valise était prête depuis déjà une semaine, et je crois que je saoulais un peu trop mon père avec ça !
D'ailleurs, il avait l'air beaucoup mieux depuis quelques temps... ça me faisait vraiment plaisir... au vu des mois douloureux qu'ils avaient passé, le voir avoir envie de sortir et de rencontrer des gens me rendait fou de joie ! J'espère que ça continuerait comme cela à présent. De toute manière, j'avais très peu de nouvelles d'elle, j'avais vaguement l'impression qu'elle nous avait déjà oublié et avait glissé nos souvenirs dans une lettre qu'elle avait déchirée.
Mais peu importe.
Aujourd'hui, c'était le jour J. Il était encore que 16h, mon vol était à 22h et tout le monde s'était donné rendez-vous à 19h. Plus que 3h à tuer, avant de rejoindre tout le monde.
J'étais dans la cuisine et sirotait un verre de coca-cola, lorsque je vis mon père rentrer dans la cuisine.

- Alors ? Prêt ?
- Plus que prêt !
- Profite ! Les parisiennes sont si belles !
- Moui, c'est vrai. Mais arrogantes.
- Elles ont du caractère ! C'est bon signe !

Je ris un peu. Je ne l'avais pas dit mes penchants un peu.. différents, mais à quoi cela servait-il ? Je le savais tolérant, mais il plaisantait juste et je n'avais pas à m'indigner comme cela pour si peu... on commençait à parler de tout et de rien, lorsque je sentis mon téléphone vibrer dans la poche arrière de mon jean. Je sortis mon cellulaire et vis un message du nain.

De : Nain
A : Moi
À : 16h12

EREEEEN !
J'ai zappé, j'ai pas de pull ! T'en aurais pas un autre pour me dépanner ! Je vais me les geler dans l'avion et en France sinon...

Je me fais un facepalm.. je crois qu'on lui a beaucoup trop rabâché de prendre un pull pendant les cours qu'il a réussi à l'oublier... ne jamais lui dire quoi faire. Ça sert à rien de toute façon. Je dis à mon père que je remonte et regarde dans mes armoires. J'ai un autre pull, qui est de bonne qualité aussi beige. Je le range dans ma valise mais j'ai un bug... il est pas plus petit que moi celui-là..? Je l'ai pas renommé le nain pour rien... je l'envoie un message pour le prévenir d'avance que le pull serait trop grand pour lui.

De : Moi
A : Nain
À : 16h17

Je te préviens tu vas flotter dedans hein.

De : Nain
A : Moi
À : 16h19

Tu veux que je fasse quoi ? J'ai que ça ! Au pire c'est très bien ça me tiendra plus chaud.
Merci !

Je verrouille mon téléphone et redescends. J'attends patiemment l'heure de partir.
Lorsqu'il est environ 18h30, je remonte pour prendre ma valise et tous les documents que j'ai besoin, en re-vérifiant une checklist que j'avais fait au cas où, vu ma mémoire ne s'étendant pas à plus de 3 secondes...
Je vais vers la voiture de mon père avec lui, mets ma valise derrière et vais côté passager. On démarre et se dirige vers l'aéroport.
Arrivé là-bas, je vois un tout petit groupe de personnes, dans toute la foule des voyageurs. Il y a Ymir et Christa, qui sont déjà arrivées et qui discutent toutes les deux. A côté d'eux notre professeur d'histoire, un monsieur très sympathique et l'un des seuls professeurs que j'apprécie encore (ce qui est un miracle, généralement à la fin de l'année je déteste tous les profs... et c'est réciproque), et deux autres surveillants, que je ne connais que de vu mais qui ne m'ont jamais trop agacé. Peu à peu les gens arrivent, mon père reste un peu avec moi, mais il finit par s'en aller au bout d'un moment. Je vois Armin arriver, il me fait la bise, on s'était mis d'accord pour ne pas faire quoi que ce soit dans des lieux publics, encore trop peur du regard des gens. Il reste un peu avec moi, mais finit par rejoindre Connie au bout d'un moment. Je soupire mais vois Livai arriver et lui sourit. Pareil, on se fait la bise et on parle de tout et de rien.
Les derniers retardataires arrivent, je vois Hanji bousculer pas mal de passagers pour arriver à notre hauteur et nous saluer vivement. Lorsque tout le monde est enfin là, on décide de faire passer nos bagages en soute et aller dans les salles d'embarquement. On profite pour faire tout et n'importe quoi, entre les achats dans les magasins inutiles, et nous qui faisions tout simplement les cons, le temps est passé très vite. Bon certains dormaient déjà, comme Jean, et on en a profité pour faire une photo ni vu ni connu, mais sinon tout le monde était encore en pleine forme. J'avais profité aussi pour passer mon pull à Livai, qui était effectivement trop grand pour lui. Ce qui était en soi plutôt mignon. Ses doigts dépassaient légèrement et ça lui faisait vraiment comme une grande robe.
C'était par contre une autre affaire dans l'avion. Lorsque l'avion décolla, on eut une rapide envie de manger qui s'estompa par les plateaux repas qui étaient certes, pas les meilleurs, mais qui avaient comblé nos appétits. J'étais à côté de Livai, et celui-ci n'avait en revanche même pas pris une miette de pain. Je finis par l'obliger à manger quelque chose mais bon. En plus il était fatigué.
Il s'endormit à peine quelques minutes après... en même temps vu le trajet on avait que ça à faire... j'aimais pas les films qu'ils proposaient et les musiques etaient dataient de je-ne-sais-quand. J'allais en profiter pour prendre une photo... mais... j'ai commencé à le regarder un peu, que j'en avais oublié de la prendre... Haha... C'était même pas une photo dossier ! Il était trop mignon comme ça...
Je m'endormis environ une heure après.

《Mesdames et Messieurs, nous allons atterrir à l'aéroport de Paris dans quelques minutes. Veuillez attacher vos ceintures et relever vos tablettes. Il est 8h50 , la température extérieure est de 13° Celsius avec un léger vent d'ouest. Veuillez rester assis durant le roulage et jusqu'à l'arrêt complet de l'appareil. Merci.》

J'avais raté le petit déjeuner et venais de me lever. Livai était réveillé, avait des cheveux un peu ébouriffés et eut un rictus en me voyant sursauter à mon réveil.

- Hello la belle au bois dormant.
- Roh ça va...

Il rit un peu et je me réveille comme je peux.

Arrivé en dehors de l'avion, nous sortîmes directement avec nos valises, étant des écoles, nous étions propriétaires et partîmes directement jusqu'au bus qui allait nous emmener à l'hôtel. Avant cela nous avions quand même pris des sandwichs pour remplir notre ventre.
La journée s'annonce plutôt calme : en effet, nous ferons juste une "visite" en faisant en trajet avec le bus et notre guide qui nous parle de l'histoire de Paris en général. Je crois que tout le monde a encore beaucoup de mal avec le décalage horaire, la preuve : trois quart des élèves s'étaient endormis... raison de plus pour passer une journée tranquille aujourd'hui.
Lorsqu'on arriva, nos chambres avaient été désignés. Je me retrouvais donc avec Connie. On alla dans notre chambre.
La fin de soirée se déroula plutôt bien, le professeur avait fixé une heure pour manger et un "couvre feu". De toute manière personne n'allait le respecter.
Du moins, vu notre taux de fatigue, on a pas tenu bien longtemps. Tout le monde s'est finalement endormi vers 23h, se préparant mentalement à la journée de demain.