5 - Alexine

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Dans le parc de la résidence, les rires des gamins ont disparu, c'est l'heure du repas. La chaleur de l'eau commence à me détendre. J'aurais dû aller voir ma cousine, même Ralph, il est si gentil avec moi. Je vois bien qu'il essaie d'aller plus loin et ça, sans me brusquer. Le pire c'est que j'aime ses attentions, ses non-dits mais est-ce que lui, je l'aime ?

Mon coucou déjanté chante vingt heures, oh ! Il doit être certainement en repas business en ce moment où avec une nana. Pouah ! Arrête de penser à lui !

Je glisse dans l'eau, fais le vide. Je me sens bien, entourée de chaleur, protégée par ce silence. Silence interrompu par un bruit certes amoindri, mais restant tout de même strident, mais qu'est-ce que ... La sonnette, merde.
En me levant d'un bond j'ai bien failli me briser la nuque sur le rebord de la baignoire. Beurk, j'ai les doigts tous fripés, on dirait des pruneaux. Je m'entoure vite fait d'une serviette. On sonne à nouveau, c'est peut-être Ralph ? Je me rends compte que ça me ferait très plaisir. Peut-être les filles ? Non, Kala et Noor sont au club et mon Elise ne m'aurait pas annoncé THE nouvelle par tél si elle venait. On insiste encore, roh putain, qui que ce soit il va m'entendre.

_ Oui c'est bon ! J'arrive ! criai-je.

Si c'est un détraqué, génial, à poil je lui mâche le travail. Quelle conne.

Le verrou déverrouillé, je bloque la porte de mon corps. Ben oui, pour parfaire mon malheur, la porte n'a pas d'oeilleton. Je l'entrouvre légèrement pour y jeter un œil. Oh putain de bordel...

Interdite, je réalise seulement quand il sourit et ouvre la bouche.

_ Boa noite minha gatinha (Bonsoir mon chaton). dit-il de sa voix chantante.

Oh ! Mon cœur ! Il va sortir de sa poitrine !

Silencieuse, je regarde ce brésilien extra canon entrer dans mon appart, tel un loup dans une bergerie. Ce n'est pas n'importe quel animal pour moi, c'est celui qui m'a eu il y a six ans, mon premier et merveilleux amour.

En une fraction de seconde je suis dans ses bras, erreur. Il embrasse ma tempe, ma joue, caresse mon cou et mes épaules avant de m'embrasser, délicatement. La délicatesse, je l'apprécie uniquement quand elle vient de lui. Maudite ! Faible !

Ses vêtements rejoignent ma serviette sur le sol. Il est encore plus beau que dans mes souvenirs, plus viril.

Ses mains effleurent, ses yeux caressent. Son corps prend possession du miens sans résistance aucune, ils se reconnaissent.

SURFACEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant