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Pierre rentra chez lui en bus, et dit à Claudia et David que le cadastre était fermé. Pendant le repas, Pierre ne dit rien et ne mangea presque rien, si bien que sa mère pensa qu'il avait pris froid. Mais Pierre repensait à la grande salle circulaire, richement décorée et ce petit homme, gardien des plans de toute une ville. Puis il alla se coucher et s'endormit avec une rapidité surprenante. Il se mit à rêver; il se vit marchant en direction du cadastre en pyjama, franchissant la porte en bois et avançait dans le couloir vers une plaque sur laquelle était inscrit ces mots: QUE CELUI QUI ENTRE ICI SOIT DAMNE A TOUT JAMAIS. Il continua d'avancer pour déboucher dans la salle des archives. Les dalles du sol avaient viré de blanche à rouge sang. Il leva les yeux vers la coupole et remarqua qu'il n'y avait plus que une personne, le Christ reversé, battu par les forces de l'Enfer. Il baissa les yeux et ne vit ni démon, ni gargouilles; ils avaient disparus comme libérés de l'enchantement les retenant prisonniers de la pierre. Il baissa le regard et se dirigea vers les immenses étagères qui au lieu de contenir les plans contenaient les livres traitant de sciences occultes:  le Necronomicon, le Livre d'Enoch, le Livre D'Tibon, le Livre Noir quand soudain l'attention de Pierre fut attiré par un bruit de pages tournées et vit le Diable lui aussi sortit de son tableau après sa victoire sur le Christ. Satan leva la tête et fit un grand sourire à Pierre, tout en disant:

" Ton avenir est ta mort".

Puis il désigna une pochette ouverte vers laquelle Pierre s'approcha et dans cette dernière, il reconnu les plans du lycée. Tout à coup, les pages se mirent à tourner pour s'arrêter sur le sol du lycée, et Pierre eut juste le temps de voir un réseau de pièces souterraines avant que la baie vitrée ne se brise pour laisser apparaître les gargouilles et les démons se précipiter vers lui; le maître des ténèbres laissa échapper un rire qui aurait glacé le sang d'un mort. Une gargouille fonça sur Pierre, la gueule grande ouverte quand le jeune homme se réveilla tout trempé de sueur.

Il se leva sans faire de bruit, enfila ses vêtements, sortit de la maison et se dirigea sous la pluie battante vers le cadastre, bien décider à vérifier si le plan du sous-sol était tel qu'il avait rêvé.

Il arriva devant la grande porte en bois et remarqua qu'il n'y avait rien pour en forcer l'accès. Il décida alors de briser une vitre pour entrer dans le bâtiment. Il ramassa un objet légèrement courbé et se dirigea vers la fenêtre la plus proche. C'est en passant près d'un réverbère qu'il vit que l'objet pris était un os et se demandait comment il a pu arriver là. Il brisa le verre avec une telle douceur qu'on peut croire qu'il a fait ca toute sa vie.

Il entra dans la grande salle et ne vit rien d'autre qu'un petit voyant indiquant la position de l'interrupteur. Pierre s'en approcha et alluma les lumières sans se soucier que cela pouvait attirer quelqu'un. De ce fait, il déplaça l'échelle jusqu'au C de Carno et monta dessus.

Il ouvrit la pochette contenant les plans et remarqua qu'un passage sous-terrain conduisait à une série de pièces dont une de très grandes dimensions. Mais alors qu'il faisait cette réflexion, l'orage éclata et un éclair zébra le ciel. Pierre surprit par ce coup de tonnerre, lâcha l'échelle et tomba sur le dos. Il cria et appela à l'aide mais la seule personne qui répondit à son appel était le tueur qui s'approchait de lui. Il hurla de plus belle mais ne put bouger à cause de sa colonne vertébrale brisée. Le tueur s'approcha encore jusqu'à être devant les pieds de Pierre qui hurlait toujours. Le tueur sortit alors ses couteaux et s'ouvrit le ventre avec une bruit indescriptible. Du sang coula mais ce qui fit Pierre hurler plus fort étaient les petits asticots blancs qui tombaient sur ses pieds de la blessure du tueur.Les asticots commencèrent à dévorer la chair de Pierre qui maintenant saignait de mille trous; s'enfoncèrent dans la chair pour le ronger de l'intérieur. Quelques minutes plus tard Pierre n'avait plus de jambes. Il mourut ronger complètement de l'intérieur. Le tueur regardait les plans mais dès qu'il franchissait la porte, le plan s'effaçait progressivement pour finir par une simple feuille blanche.  

L'horreur est dans le lyceeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant