6 - La Faim

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Je n'avais pas passé une aussi belle nuit, ni eu un aussi bon repos depuis bien longtemps. Durant tout mon sommeil, je pouvais sentir la peau satinée d'Anna se coller à moi. Nous étions nus, nous nous enlacions sans cesse et pour la première fois depuis soixante-dix jours, je me sentais de nouveau entier. Les yeux clos, je pouvais énoncer tout ce qui m'apaisait chez elle : sa douce respiration, le mouvement de ses côtes au gré de son souffle, la mollesse de sa main couvrant une moitié de son visage, son fessier collé à mon entrejambe, lisse, parfaitement épilé, qui, lorsqu'il était bien placé, enserrait mon organe entre ses deux rondeurs. Les rares rayons de soleil qui s'infiltraient entre les volets et, se colorisant au travers des rideaux rouges, illuminaient gracieusement quelques bribes de son corps, donnant au mât de sa peau une suave et discrète flamboyance. Je ne comptais plus les heures, je ne souhaitais pas que cela se finisse, je ne savais même pas quelle heure il était lorsque je m'étais réveillé. Je me contentais simplement de la prendre dans mes bras, en passant le mien au dessus du sien, nichant mon visage dans le creux de son cou et le parfum de ses cheveux et me gavant de cette douce complicité qui me manquait tant.

Lorsqu'elle sort de sa léthargie, par le biais d'un baiser de conte de fées, je peux lire dans son regard une aussi grande plénitude que la mienne. C'est elle qui m'embrasse ensuite et décide de ne plus me lâcher pour plusieurs longues minutes hors du temps. Pas de sexe entre nous, juste de longs baisers offerts dans une pudeur dénudée.

Quelques heures plus tard, après s'être rendormie et enfin réveillée pour de bon, Anna se lève et me propose de manger. Elle me sert un café délicieux, quelques tartines beurrés, nous prenons le petit-déjeuner en pleine après-midi, insouciants de tout. Les volets encore fermés brise le temps et cette pièce reste figée éternellement. Nous retournons au lit, câlins sans paroles, caresses démonstratives. Une heure, deux heures, dix minutes, la durée n'est plus qu'une notion vague dans mon esprit.

Nos mains caressent chacune de nos poitrines, et pour la première fois, l'atmosphère devient licencieuse. Elles descendent peu à peu vers nos cuisses et s'arrêtent sur nos organes du plaisir. Chacun marque un temps d'arrêt, apprend à connaître les reliefs, les marques, les caractéristiques de l'objet de nos désirs. C'est une étude minutieuse de l'anatomie de l'autre. Mieux connaître l'outil pour mieux en jouir. Puis vient la masturbation mutuelle. Elle se saisit de mon membre, déjà dur, et exerce sa main experte. Ses doigts s'enroulent autour de mon sexe tandis que son autre main approche timidement mes bourses. Anna sait s'y prendre et commence à me branler à une vitesse progressive. Alternance du rythme, gestes rapides, caresses lentes et appuyées. Pendant ce temps-là, ma main presse sa vulve, l'empoigne, découvre son bouton de plaisir. Je lui masse le clitoris, provoque l'écoulement du désir et introduit un doigt dans son intimité. Il est recroquevillé et malaxe la face antérieure. Elle est brûlante et s'avance sous les frictions de ma main. Je l'interromps dans son travail, et couvre de baisers sa poitrine et le reste de son corps, en descendant peu à peu vers sa grotte baveuse. Je goûte son con, le lèche goulûment, assène des coups répétés avec ma langue sur son clito, tout en continuant de la pianoter de l'intérieur. L'orgasme ne tarde pas et c'est dans un glapissement exquis qu'elle exprime son bonheur. Elle m'attire vers elle, m'embrasse furieusement et cherche ma queue avec son bassin.

- J'ai pas de capote.

- On s'en fout, baise-moi.

Je ne tarde pas à trouver son entrée et m'y plante de suite. Le coup lui a arraché un cri et elle reste tétanisée pendant un certain temps avant que je n'entame de passionnés va et vient. Mes couilles ballottent et claquent contre ses fesses à chaque coup de bite que je délivre. Je plonge entièrement en elle et suis pris de violentes vagues d'euphorie. Chaque pénétration est une redécouverte du plaisir. Elle me saisit aux hanches et, avec une force insoupçonnée, me retourne et se place au dessus de moi. Elle plaque mes bras au dessus de ma tête, s'appuie dessus et saute littéralement sur tout le long de ma verge. Je crains un instant qu'elle n'atterrisse plus dessus mais il n'en est rien, elle s'assure de ne remonter que jusqu'à l'extrémité de mon gland sans jamais lui faire quitter son con. Ce n'est plus de la baise, c'est une danse.

Le Lait et le SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant