ACCORDE-MOI

8. LES CONFRONTATIONS ONT DU BON

Alan

Depuis cette soirée avec Nora, je nage dans la frustration. Sans cesse, je pense à elle. Je me suis même aperçu que les femmes n'ont plus aucun attrait pour moi, y compris mes admiratrices régulières. La seule parmi mes conquêtes qui a suscité mon intérêt est étonnamment blonde aux yeux dorés, elle aussi. Ressemblant à Nora de loin mais loin de l'égaler de près.

Le hic c'est que même cette charmante séductrice, n'a pas réussi à me faire bander malgré toute l'attention qu'elle m'a consacrée. Bordel ! Jamais de ma vie je n'ai été en panne ! Raison pour laquelle j'ai entrepris le nécessaire pour obtenir le minimum d'informations à son sujet. Nora, je veux t'atteindre à mon tour. D'une manière ou d'une autre je t'aurai.

Nora

Alan en personne m'attend dans mon propre bureau. Je n'arrive pas à y croire. Moi qui pensais ne plus jamais le revoir et qui secrètement, l'espérais. Cet homme pour qui j'ai aussitôt ressenti de l'attirance et pour qui j'ai complètement perdu le contrôle l'espace d'un instant est en train de m'envahir.

Assaillie par plusieurs émotions à la fois, je me sens profondément dépassée. Trahison, manipulation, attirance et passion, un cocktail dangereux, explosif. Je suis terrifiée à la simple idée de l'affronter car manifestement il est fêlé. Cependant ma fierté n'a qu'une seule envie, celle de lui faire face.

Non, je ne me laisserai pas décontenancer par un homme qui se joue des autres avec ce genre de manœuvres. Car je doute fort que nos chemins se croisent ici par pur hasard. D'un autre côté, il ne peut pas être manipulateur à ce point tout de même ? Ça aussi ça me parait complétement invraisemblable ! Pfffffffff misère !

Je ne sais plus quoi en penser. Jamais je n'ai eu affaire à ce genre d'entourloupe digne d'un film. C'est avec l'esprit embué que je me décide à entrer dans la pièce. Je pousse la porte de mon bureau et le trouve nonchalamment assis sur mon fauteuil. Oui, ce mec a du pouvoir et de l'autorité. Argggg quelle arrogance ! Mais mon dieu, ce qu'il est craquant !

Son magnétisme est exaspérant ! Jambes étendues, pieds dépassant dessous ma table de travail. Ce mobilier semble minuscule pour un corps comme le sien. Sa position décontractée détonne avec la froideur qui se dégage de tout son être. Qu'est-ce qu'il se passe ? Il a pourtant validé mon travail, non ? Mâchoire crispée et regard perçant me sont destinés.

Ça y est, je suis démunie par ces yeux verts qui me fixent. En sa présence, je me sens constamment vaincue et ça m'énerve. Sa supériorité est tellement manifeste que l'effet sur moi est immédiat, d'emblée je perds de ma superbe. Merde ! L'incompréhension me submerge encore, je ne sais plus comment réagir.

Je pensais lui balancer ma rage voir même l'agresser mais lorsque je le vois toute cette colère s'envole. Je n'ai qu'une envie, celle de le toucher. Aie, aie, aie. Tant et si bien que la seule préoccupation qui me vient à l'esprit c'est « est-ce que je lui plais ? J'aurais peut-être dû mieux me saper ce matin. » Mais au secours, je suis pathétique ! Il faut que j'agisse vite afin de ne pas laisser transparaître tout le trouble qui m'habite.

- Qu'attends-tu de moi? demandais-je en m'arrêtant au centre de la pièce.

Ma question le prend au dépourvu, il tique et change de posture sur mon siège visiblement mal à l'aise.

- Je ne sais pas, je n'en sais rien moi-même. Tu es intrigante, dit-il avec un petit sourire énigmatique tout en caressant d'une main sa petite barbe. Olalala hyper sexy.

Super, ce n'est pas comme ça qu'on va avancer. Précautionneusement, je m'assieds sur la chaise en face de lui. A présent, il me fait l'effet d'être un animal dangereux que je tente doucement d'approcher.