Chapitre 1- Partie 5

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J'entends ensuite la porte s'ouvrir puis une personne s'adressant à une autre.
Je me rendis compte que c'était chez les voisins.
Je reprends mon souffle que je venais de couper brusquement.
Il faut que je me calme. Respire.
Je prends de grandes gorgés d'air en expirant lentement après pendant quelques minutes.
Mes épaules se détendent légèrement, mon coeur battait maintenant avec un rythme régulier. Je vais dans ma chambre prendre mon sac et m'installer sur ma chaise dure en bois, commençant à lire mes leçons et à faire les exercices inscrient sur mon agenda.

Deux heures et demie plus tard, je termine enfin mes devoirs.
Je passe sous l'eau tiède en-dessous de la pomme de douche, passant distraitement le savon sur ma peau. Je mets des vêtements propres, qui se traduisaient à un boxer et un t-shirt à manches longues.
Je n'aime pas avoir froid aux bras.
Je pris une boîte de conserve, la fis réchauffer dans un bol puis je mangeais la bouillie de légumes, elle n'est pas mauvaise, le goût principal de la tomate cache ceux des autres. J'aime bien la tomate.
Après ça, je fis un rituel parmi tant d'autres, lavage de dents et mis une crème pour l'acnée, je n'en ai pas énormément mais c'est plus agréable de ne pas en avoir du tout.
Je me mis ensuite directement dans mon lit, me cachant sous les épaisses couvertures, et serrant étroitement un oreiller contre moi. Je ferme mes yeux et pense à diverses choses, tout en craignant d'entendre la porte s'ouvrir.
Je m'endors à un moment, ne m'en rendant pas compte, serrant toujours très fort l'oreiller contre moi.

***

Le réveil fut... paisible?
J'ouvre les yeux d'un coup et regarde autour de moi.
Rien, mis à part le silence régnant dans l'appartement, est-ce seulement la réalité? Ou un rêve? Ou peut-être un de ces cauchemars?
Je me lève lentement, nerveux.
Je traverse ma chambre, ne faisant presque aucun bruit. Je me rends dans la cuisine où mes affaires sont encore présentes, la vaisselle propre trône toujours là.

- 《Marius...》
Je me retourne d'un coup en entendant une voix grave et rugueuse digne d'un film donnant la chair de poule. Mais rien n'était derrière moi, juste les meubles familiers.
《Marius...》
La voix répète encore mon prénom mais avec un ton d'amusement cette fois-ci. Une boule à ma gorge se forme, la nouant.

Je m'imagine des choses?

Je regarde autour de moi avec empressement, même au plafond mais rien. La nervosité me gagne rapidement avec la peur.
N'arrivant à sortir aucun son et ayant mal aux poumons se contractant avec le stresse, je me précipite dans ma chambre où je claque la porte.
《Marius.》
Je sens quelque chose m'attraper par l'arrière aux niveaux des épaules où une pression est émise. Je cogne quelque chose de dur.
Ce que je peux considérer comme des mains remonte lentement jusqu'à mon visage... qu'il caresse?
《Pourquoi trembles-tu Marius? Je ne te veux pas de mal.》
Remarquant que l'intégralité de mon corps tremblait et que mon souffle s'était coupé, je reprends une bouffé d'oxygène. Mes battements de coeur eux trop rapide se calme petit à petit.
La chose me caresse doucement la tête, peut-être même gentiment. Il me soutient jusqu'à mon lit où il me dépose sur ses genoux.
Je me laisse faire, ne sachant pas ce qu'il m'arrive, qui est cette personne, un homme? Mais je ne l'ai pourtant pas vu dans la cuisine... est-ce un rêve? Est-ce que ça va tourner en un cauchemard?
Ce que je peux considérer comme des mains continues à caresser ma tête, passant parfois les pouces sur mes joues.
Mon dos est toujours tendu, ainsi que le reste de mes membres, essaye-t-il de me détendre?
Il me rapproche contre lui en me serrant la taille et déposant sa tête sur mon épaule gauche.
《Marius...》Il chuchotait contre mon oreille. J'hésite à répondre, mais... il va peut-être s'énerver si je ne le fais pas.
-《Oui...?》Ma voix était un peu cassé par le fait que ma gorge soit sèche, et que je ne parle pratiquement jamais, mis à part pour les séances avec mon père.

Il remonte alors sa main jusqu'à mon menton qu'il incline vers lui.
Je vois alors partiellement son visage, où ce que je vis en premier était ses yeux couleurs rubis, mais on aurait dit que ses iris étaient toujours en mouvements. Ses pupilles étaient à la verticales, comme un félin, elles me fixaient.
-《Marius...》 Il me sourit et embrasse le coin de mes lèvres et frotte sa joue contre la mienne. Il nous fit basculer sur le lit et me serre contre lui.
Je ne réagis pas, ne comprenant pas la situation.
Je me tourne vers lui et le regarde en le détaillant. Je pourrais croire, en observant ses yeux si étranges, qu'il y avait se qu'on appelait de la tendresse.
Étant maintenant entièrement face à lui, il continue de caresser mon visage, déposant quelques baisers parfois sur mes joues, mon nez, mon front ou encore mon menton.
Je me demande d'où vient cette affection, ou peut-être, est-ce autre chose.
Je ne sais pas combien de temps c'est écoulé, dix minutes, une demie-heure, une heure ou plus. Mais je suis maintenant... serrein? Détendu? J'ai juste l'impression de flotter sur un nuage. Ceux que je fixe par de-là de ma fenêtre, où je rêve de voler à leur côté, les traversant, et réapparaissant à l'opposer, laissant une trace dans mon sillage. Sentir le vents se mêler à mes vêtements, frôler ma peau.

Je ferme les yeux inconsciemment, me laissant emporter par la douceur des gestes de l'inconnu aux yeux si spéciaux.
Je somnole, je ressens toujours son corps contre le mien et ses mouvements qu'il exerce sur moi.
Je ne dors pas, je ne veux pas dormir, je crois avoir peur de ressentir ce sentiment de solitude s'il part. Pourtant... je ne le connais pas.
J'ouvre difficilement les yeux, sortant de cette transe. Je tourne la tête vers lui, l'observant de nouveau et ayant une question.
-《Tu partiras quand?》Il me sourit.
Je sais qu'il ne restera pas. Je le sais juste.
Il s'approche de mon visage et embrasse ma joue.
-《Chhh... N'y pense pas, dors.》
Il caresse délicatement mes cheveux puis mes yeux se fermèrent d'eux même et je m'endors.

...

Joins toi à nous
Rejoins nous
Viens
Dépêche toi
Il t'attend
Nous t'attendions
Joins toi à nous
Vite
Keyden
N'oublie pas
Nous serons toujours là
Rejoins nous
Nous te hanterons
N'oublie pas

-《Oublier quoi?》
...

Toujours pas un signe de mon père ou de ma tante le lendemain, aucun.
Je m'étais réveillé tard, aux alentours de dix heures, je ne savais même plus quel jour on était, si j'avais cours, si c'était le week-end.
La notion du temps me devient inconnue.
J'avais bien dormi, une nuit réparatrice, une que je n'avais encore très peu connu, quand en avais-je eu une? Je ne m'en souviens même plus...
Une nuit sans rêve, sûrement.
J'oublie beaucoup de choses.
Je hausse les épaules.

Je suis resté dans mon lit, j'avais un sentiment de vide, un sentiment de solitude que je n'avais encore jamais remarqué, depuis quand est-il là?
Je pensais à ma vie, à ma vie d'un point de vue externe.
Mon traitement, mon respect envers les personnes, ce que j'ai vécu, ce que je ressentais. Pourquoi?
Je relis tous mes cahiers où je marquais ma... vie.
Comment je faisais? J'étais si jeune, si... depuis quand je vis? Depuis quand je vis réellement? Ai-je vraiment vécu? Je...
Pourquoi je ne faisais rien? Pourquoi je laissais mon père faire ça? Pourquoi je ne disais rien? Pourquoi je n'essaye pas de rechercher ma mère? Pourquoi... je ne faisais rien?
Si je voyais un garçon subir ça je l'aiderai, alors pourquoi je n'ai pas reçu d'aide? Mes marques se voyaient! Pourquoi personne ne disait rien?! J'étais seul! Pourquoi...?
Je suis encore seul... j'ai besoin d'aide... Pourquoi personne ne vient m'aider...? Je ne vaux pas la peine d'être aidé? Mon père est trop influant, intimidant? Je comprends rien...

J'étais assis sur mon lit, mon drap devenant humide, mes larmes descendant en cascade sur mes joues, je me laissais aller. À quoi bon les retenir? Personne ne les remarquera.
Personne ne s'en souci. Personne ne veut savoir.

Moi et mon MiroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant