Moi et mon Miroir

Chapitre 2- Partie 4

On traversait la forêt, et j'avais l'impression petit à petit que ce lieu ne m'était pas inconnu, je le reconnaissais, mais où l'avais-je déjà vu? Un fourmillement traversait mon corps, devenant de plus en plus présent alors que je m'avançais dans la forêt.
C'est comme si j'étais spectateur de mes mouvements, comme si quelqu'un regardait ce que je faisais et pouvais prendre à tout moment possession de mon corps... pourtant c'est moi qui le dirige.
Je bouge ma main pour confirmer mes pensées.
Je n'ai aucun mal-être.

C'est étrange. Enfin pas le plus étrange. Je suis dans un autre monde.
Ça je ne l'oublie pas. Il ne faut pas l'oublier.

...

Je ne vais pas m'y faire tout de suite en fin de compte.
Je pourrai presque être le protagoniste d'une histoire en ce moment.
Celui qui va tuer les méchants voulant conquérir le monde, qui va secourir un royaume alors que les démons sont à leur porte ; devenant le sauveur de tout un pays (ou même monde), pour finalement se marier à l'héroïne. Évidemment.

Puis juste avant que les rideaux se ferment pour conclure l'histoire, il gagnera une réputation de héros parmi le peuple, de l'argent qui s'accumulera sur son compte bancaire (on se demande même si ça entrera), du pouvoir qui dépasse de loin les plus hauts nobles, rois et... "être heureux".

Enfin normalement.

C'est très cliché je le sais. Mais dites-vous que je n'ai pourtant pas rajouté la progéniture que formeront les deux personnages principaux, ainsi que de sa statue qui trônera au milieu de la ville, faîte en or massif bien sûr. Ça, c'est un plus parmi les plus.

Pourtant, moi, je préfère être l'observateur, pas celui qui va sauver le monde.
Je ne suis pas un héros. Je serai plus le personnage secondaire. Ou l'ami de l'ami du protagoniste. Plus ça oui. Le personnage de l'arrière-plan. J'ai toujours préféré ces personnages secondaires, car plus on creuse leur personnalité, leur passé, plus ils sont intéressants. Enfin pour la plupart.

J'ai l'impression de dire de moi-même que je suis intéressant... serai-je narcissique inconsciemment?

De toute façon je n'aime pas les gens. Je n'aime pas être dans des endroits où il y a plein de personnes.
Ce serait bien si j'habitais en plein milieu d'une forêt paumée, comme ça je ne verrai personne, je vivrai ma petite vie tranquille, paisible. Puis, s'il y a des démons je ne pense pas qu'ils iraient voir là où je vis.

Et de plus...

《Marius!
- Oui... ? 》
Je cogne soudainement quelque chose, je me tiens tout de suite le front très douloureux, par réflexe. En gémissant aussi.
Je vais avoir une bosse. Super...
Je relève les yeux et vois... Une branche.
J'ai une forte envie de la casser même si elle fait plus de la largeur de ma tête.
J'entends Léo souffler.
-《Je savais que tu allais te cogner, c'était gagné d'avance. 》
Il arrive rapidement vers moi et prend doucement mon poignet en ayant un regard compliqué.
《Tu ne t'es pas fait trop mal au moins ? 》Demande-il en regardant mon front.
-《Non ça va, mais je vais avoir une bosse.》Je ronchonne.
《On peut faire une pause s'il te plaît ? 》J'en ai marre de marcher, mes jambes sont en compotes. C'est la troisième fois que je me cogne contre quelque chose, en plus d'être déjà tombé deux fois. Mon pantalon est plein de terre et j'ai de nouveau des bleus. Je pense que je n'ai rien à ajouter. Si, je ne sais toujours pas où on va.
-《D'accord, il n'y a plus qu'un kilomètre après. 》Je soupire doucement, bientôt terminé!

J'ai pu durant la courte pause, poser quelques questions sur ce monde, après m'être désaltéré, évidemment.
Il n'y a pas de gobelins ou d'orcs comme dans les jeux vidéo, il y a surtout pleines de petites créatures fantastiques. Mais il y aussi des animaux de la Terre mais avec des caractéristiques différentes que ce soit de la forme ou couleur. Il y a le lion, appelé Lyoss, sauf qu'au lieu d'avoir des poils, c'est des plumes qu'il a sur son corps. Des plumes!
Il doit être magnifiquement beau avec ses plumes couleur bleu ciel... et super doux avec son duvet. Et bébé, il doit être super mignon ! Ouah. J'aimerai bien en voir un, et le caresser.